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Fraternitite Saint Pie X Canada
 
Lettres du Supérieur du District

Mai 2007

Chers amis et bienfaiteurs,

J’aimerais aborder, dans cette nouvelle lettre, les raisons de, ce que nous pourrions appeler, notre « Résistance catholique ». Car tel est bien notre position, depuis le concile Vatican II jusqu'à aujourd’hui. Contre vents et marées, nous tâchons de résister à l’esprit du Concile, destructeur tant par ses nouveautés dans la doctrine que dans son influence sur la Foi par la nouvelle liturgie. Le concile a été présenté comme l’espérance d’une ère nouvelle dans l’Eglise, comme une nouvelle infusion de l’Esprit Saint, comme un renouveau salvateur. Mais en réalité, ce que tout un chacun peut constater aujourd’hui est plutôt une auto-démolition de l’Eglise (pour reprendre les termes de Paul VI), l’infusion d’un esprit protestant et libéral, le recul des valeurs les plus fondamentales de notre Foi catholique.

Souvenons-nous des principales nouveautés en discordance avec la Foi catholique que Monseigneur Lefebvre, peu après le concile, soulevaient déjà et dont nous ne pouvons que constater, aujourd’hui, les effets dévastateurs dans la vie de l’Eglise. la collégialité, la liberté religieuse et l’œcuménisme.

La »collégialité » conçue par Vatican II a introduit un principe de subversion de l’autorité pontificale et de l’autorité des évêques. Le pape, depuis la constitution Lumen gentium, est maintenant regardé simplement comme le chef du collège des évêques et non plus essentiellement comme le Vicaire du Christ, le dépositaire de l’autorité suprême. Les conférences épiscopales ont retiré aux évêques leur pouvoir personnel et direct sur leurs fidèles dans les diocèses. Une sorte de responsabilité collégiale s’est substituée à leurs responsabilités personnelles. C’est pourquoi, aujourd’hui, le Pape doit être à l’écoute des évêques plus qu’il ne peut gouverner l’Eglise comme le souverain pontife qu’il est. Les évêques eux aussi doivent plutôt suivre les indications et orientations données par leur clergé et leurs fidèles (ou les représentants de ceux-ci, généralement auto-proclamés). Il s’en suit une diminution, voire une perte quasi totale du sens de l’autorité dans les esprits ainsi qu’une désobéissance pratique dans les faits.

La nouvelle liberté religieuse promue par Vatican II n’est pas moins contraire à la Foi catholique car elle est une atteinte directe aux droits objectifs de la vérité et de la Foi. L’homme n’a plus d’obligation de se soumettre à l’autorité de Dieu, mais au contraire on lui reconnaît le droit d’adhérer à n’importe quelle erreur religieuse. On en est venu à confondre le respect dû à toute personne, quelles que soient les idées qu’elle professe, avec la négation de l’existence d’une vérité objective.

L’œcuménisme est encore plus frappant. C’est peut-être là que l’innovation introduite par le deuxième concile du Vatican est la plus contradictoire avec l’enseignement de la Foi catholique. En effet, la constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen gentium et le décret sur l’œcuménisme Unanitatis redintegratio s’opposent radicalement aux enseignements des Papes précédents, en particulier Pie IX dans l’encyclique Quanta Cura et Pie XI dans l’encyclique Mortalium animos. L’œcuménisme de Vatican II commande une attitude toute nouvelle des Catholiques envers les autres religions. Il ne s’agit plus de chercher à encourager un retour des frères séparés à l’Eglise Catholique et Romaine qui est l’unique Eglise du Christ, mais plutôt et ouvertement à favoriser une certaine convergence, une sorte de jonction de toutes « les Eglises » au Christ total. L’œcuménique conciliaire, durant ces quarante dernières années, n’a fait que s’intensifier et s’étendre, contredisant la doctrine et la pratique traditionnelles de l’Eglise et favorisant l’idée que toutes religions se valent.

La nouvelle liturgie de Paul VI est, notamment, une application pratique de cet œcuménisme ambiant. Comme le disait le principal auteur de cette fabrication liturgique nouvelle, le P. Hannibal Bunigni, il s’agissait « de tout faire pour faciliter à nos frères séparés le chemin de l’union, en écartant toute pierre qui pourrait constituer ne serait-ce que l’ombre d’un risque d’achoppement ou de déplaisir ». Et, de ce fait, la nouvelle messe bâtie avec le concours de protestants, a transformé le Saint Sacrifice dans un sens protestant.

Comprenons bien que les effets que nous constatons dans l’Eglise d’aujourd’hui ont une cause principale, même si elle n’est pas unique, qui n’est autre que le Concile Vatican II. Aujourd’hui, les autorités Romaine reconnaissent qu’il y a une crise dans l’Eglise, mais n’y voient pour cause que les excès, les désobéissances, les abus… Les désastres de ces dernières décennies ne seraient donc pas dus au « vrai » concile, mais à une mauvaise interprétation du concile. Malheureusement, tout montre : les textes, leur commune interprétation et les faits, que l’origine, la racine du mal se trouve dans le concile, dans ses principes novateurs et dans son esprit même.

Le relativisme et l’indifférentisme religieux contre lesquels le pape Benoît XVI met en garde dans son discours du 27 janvier 2006, le laïcisme de nos sociétés de plus en plus athées, et surtout la perte de la notion de Foi Vérité dans l’Eglise Catholique, ont bien une cause, nous la voyons dans la déclaration même sur la liberté religieuse Dignitatis Humanae de Vatican II ainsi que dans l’œcuménisme qui en a découlé.

C’est dans ces principes que nous trouvons les fondements de notre Résistance catholique. Nos critiques pourront peut-être choquer certaines personnes, plusieurs penseront que nous manquons de soumission au Magistère actuel de l’Eglise, cependant c’est avec un profond et réel respect des autorités de l’Eglise, du Souverain Pontife, des évêques, comme de l’ensemble du clergé que nous présentons ces objections et que nous souhaitons que des discussions doctrinales soient entreprises et encouragées. Nous nous demandons pourquoi il est si difficile aujourd’hui de discuter de ces objections doctrinales alors que nous voyons que la Foi catholique est en danger.

N’ayons, chers fidèles, aucune aigreur dans nos propos, gardons la charité envers tous et chacun, mais restons par-dessus tout attachés à la Vérité. Nous n’avons qu’un désir conserver la Foi catholique telle qu’elle a toujours été enseignée dans l’Eglise. C’est là, et nulle part ailleurs, que se situe notre Résistance catholique.


Abbe Arnaud Rostand
Supérieur du district du Canada

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