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Communicantes: Avril 2002
 

ASSISI: La paix de Dieu ou la paix de la franc-maçonnerie?

I - Coupures de la presse : le récit des événements

La rencontre interreligieuse la plus importante de l´histoire

ROME, jeudi 24 janvier 2002 (Agence de presse Zenit, Via della Stazione di Ottavia, 95, 00165 Rome. www.zenit.org) - Du jamais vu. Plus de deux cents représentants des religions du monde se sont rassemblés aujourd´hui à Assise pour déclarer, d´une seule voix: "Plus jamais la violence! Plus jamais la guerre! Plus jamais le terrorisme! Au nom de Dieu, que toute religion apporte la justice et la paix, le pardon et la vie, l´amour!"

Cette rencontre à Assise a été la rencontre interreligieuse mais aussi la rencontre oecuménique la plus importante de tous les temps car jamais encore des responsables chrétiens de toutes les confessions n´avaient participé à ce genre d´initiative. Le patriarcat de Moscou était représenté (c´est le patriarcat ayant le plus de fidèles dans le monde orthodoxe), alors que dans le passé il avait refusé de répondre aux invitations du pape.

Cette journée, que Jean-Paul II avait voulue pour répondre à la situation internationale créée par les attentats terroristes du 11 septembre, a rassemblé des sikhs, des confucianistes, des bouddhistes, des hindous, des juifs, des musulmans, des animistes, des chrétiens de toutes les confessions et des croyants de différentes autres croyances dans un "engagement commun pour la paix".

Les différents passages de la déclaration, qui était commune, ont été lus par des responsables religieux différents.

Le patriarche de Constantinople, Bartolomaios 1er, a commencé la lecture de la déclaration en rappelant la "règle d´or" présente dans toutes les religions: "Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l´on te fasse".


Le Cheikh Abdel Salam Abushukhadaem, représentant musulman, a engagé les personnes présentes, en arabe, à respecter les différences "pour promouvoir une meilleure entente réciproque". Mgr Vasilios, de l´Eglise orthodoxe de Chypre, s´est fait le porte-parole, en grec, de l´engagement à "se pardonner mutuellement pour les erreurs et les préjugés du passé et du présent".

La déclaration se termine par la clameur que Jean-Paul II a élevée au nom de Dieu: "Jamais plus la violence! Jamais plus la guerre! Jamais plus le terrorisme!"

Au moment où ils prononçaient cette déclaration, les responsables religieux tenaient une lampe à la main, la "lumière de l´espérance", conçue pour l´occasion par une religieuse artiste.

A la fin de la déclaration, le pape et les représentants religieux ont chacun placé leur lampe sur un trépied qui restera dans la basilique de Saint François en souvenir de cette rencontre historique.

Le Saint Père a ensuite entrepris de saluer les responsables religieux, en prenant tout son temps, ce qui a quelque peu bouleversé le programme des organisateurs et retardé le départ du "train de la paix" qui avait conduit les 250 représentants des douze religions présentes, du Vatican à Assise.

Lors de la première rencontre à Assise, en 1986, 160 représentants des religions avaient répondu à l´invitation du pape. Le rêve de Jean-Paul II, d´organiser une rencontre panchrétienne, qui n´avait pu avoir lieu pendant le Jubilé, s´est réalisé aujourd´hui.

 

II - Communiqué de Mgr Bernard Fellay concernant la journée de prière interreligieuse à Assise du 24 janvier 2002

Le pape Jean Paul II appelle les grandes religions du monde et en particulier les musulmans à une grande réunion de prière à Assise, dans l'esprit de la première réunion qui s'y tint en 1986 pour la paix. Cet événement provoque notre profonde indignation et notre réprobation.

Parce que cela offense Dieu en son premier commandement.
Parce que cela nie l'unicité de l'Eglise et de sa mission salvatrice.
Parce que cela conduit les fidèles tout droit à l'erreur de l'indifférentisme.
Parce que cela trompe les malheureux infidèles et adeptes d'autres religions.

Le problème ne vient pas de l'objet de la prière, la paix. Prier pour la paix d'une part, chercher d'autre part à établir et affermir la paix entre les peuples et les nations est une bonne chose. La liturgie catholique est remplie de très belles prières pour la paix. Et de tout cœur, nous les faisons nôtres. De plus, les anges ayant annoncé lors de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ la paix pour les hommes de bonne volonté, il est tout à fait convenable d'inviter les fidèles à implorer du vrai Dieu un bien si grand en cette époque de l'année.

La raison de notre indignation vient de la confusion, du scandale, du blasphème liés à l'invitation venant du Vicaire de Notre Seigneur Jésus-Christ, unique médiateur établi entre Dieu et les hommes, adressée à d'autres religions de venir prier à Assise pour obtenir la paix.

On a affirmé que pour éviter tout syncrétisme, l'on ne prierait pas " «ensemble », mais que chaque religion priera dans des salles distinctes du couvent franciscain de la ville d'Assise. Le Cardinal Kasper a même très justement affirmé que « les chrétiens ne peuvent pas prier avec les membres des autres religions. » (Osservatore Romano, 5 jan 2002) Cela ne suffit pas pour dissiper le terrible malaise et la confusion ; ce sont bien toutes sortes de religions qui prieront « chacune de leur côté » pour obtenir de ces prières prononcées en même temps de divers lieux un même objet : la paix. Le fait que toutes aient été invitées dans la même ville à prier en même temps pour un même but montre bien une volonté d'unité ; le fait de devoir se séparer montre cependant la contradiction et l'impossibilité du projet. La distinction est factice en l'occurrence, bien qu'elle empêche, Dieu soit loué, une communicatio in sacris directe. Cependant, le caractère syncrétique de l'opération n'échappe à personne. On en arrive, par des paroles trompeuses, à nier la criante réalité. Les mots ne veulent plus rien dire : nous irons à Assise non pour prier ensemble, nous irons ensemble pour prier… pas de syncrétisme… etc.

Autre chose est l'établissement de la paix civile (politique) entres les nations par le moyen de congrès, de discussions, de mesures diplomatiques avec intervention de personnes influentes des diverses nations et religions, autre chose est la prétention d'obtenir de Dieu le bien de la paix par la prière de toutes les (fausses) religions. Cette dernière démarche heurte de plein fouet la foi catholique et le premier commandement.

Car il ne s'agit pas ici de la prière individuelle, de l'homme dans sa relation personnelle à Dieu, soit comme créateur, soit comme sanctificateur, mais bien de la prière de diverses religions comme telles, avec leur rite propre adressé à leur divinité propre. Or l'Ecriture Sainte, tant dans l'ancien que dans le nouveau Testament nous enseigne que Dieu ne tient pour agréable que la prière de Celui qu'Il a établi comme seul Médiateur entre Lui et les hommes, et que cette prière ne se trouve que dans la vraie religion. Les autres, en particulier l'idolâtrie, summum de toutes les superstitions, il les tient en abomination.

Comment d'ailleurs prétendre que des religions qui ignorent le vrai Dieu pourraient obtenir de Lui quelque chose ? Saint Paul nous assure que ces faux dieux sont des anges déchus, des démons. « Ce qu'on immole, c'est à des démons et à ce qui n'est pas Dieu qu'on l'immole. Or je ne veux pas que vous entriez en communion avec les démons. Vous ne pouvez pas boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons. » (I Co. 10 : 20-21)

Inviter ces religions à prier, c'est les inviter à poser un acte que Dieu réprouve, qu'il condamne dans le premier commandement, un seul Dieu tu adoreras. C'est induire en erreur les adeptes de ces religions et les conforter dans leur ignorance et leur malheur.

Plus grave encore : cette invitation fait croire que leur prière pourrait être utile, voire nécessaire pour obtenir la paix. Le Dieu Tout Puissant a aussi exprimé, par la bouche de son apôtre Saint Paul ce qu'il en pense : « Ne formez pas d'attelage disparate avec les infidèles. Quel rapport en effet entre la justice et l'impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Bélial ? Quelle association entre le fidèle et l'infidèle ? Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles ? » (II Co. 6 : 14-16)

« On n'aura jamais le dernier mot de la lutte des bons et des méchants à travers les événements de l'histoire, tant qu'on ne la ramènera pas à la lutte personnelle et irréductible à tout jamais entre Satan et Jésus-Christ » écrivait fort justement Monseigneur Lefebvre. (Itinéraire spirituel, Tradiffusion, Bulle, 1991, p 54) Cette vérité fondamentale au sujet de la guerre et de la paix semble complètement oubliée dans la perspective de l'esprit d'Assise.

À un certain moment de la journée, tous seront rassemblés. Quand donc résonnera aux oreilles des participants l'appel du premier pape, Saint Pierre : « Aucun autre nom n'a été donné sous le ciel par lequel on puisse être sauvé » ? (Act 4, 12) Le même Jésus-Christ unique Sauveur est aussi l'unique pacificateur. Mais osera-t-on rappeler ces vérités élémentaires aux hôtes étrangers au christianisme ? La peur de les froisser fera omettre ou réduire à une simple foi subjective (« pour nous chrétiens, Jésus-Christ est Dieu » etc.) cette nécessité absolue de la vrai paix.

Nous venons de le dire :

Non seulement il n'y a qu'un seul vrai Dieu, et ils sont « inexcusables, ceux qui l'ignorent » (Rom. 1 :20), mais il n'y a aussi qu'un seul médiateur (I Tim. 2 : 5), un seul ambassadeur agréé auprès de Dieu, et qui intercède sans cesse pour nous (Heb. 7 : 25). Les religions qui refusent Sa divinité explicitement, comme le Judaïsme et l'Islam sont vouées à l'échec dans leurs demandes à cause d'une erreur si fondamentale. « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ ? Le voilà l'Antéchrist ! Il nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père. » (I Jo. 2 : 22-23)

Malgré les apparences monothéistes, nous n'avons pas le même Dieu, nous n'avons pas le même médiateur. Et seule l'épouse mystique du Christ (Eph. 5 : 32) a les prérogatives pour obtenir de Dieu, au nom et par Notre Seigneur Jésus-Christ, tout bien et en particulier le bien de la paix. Telle est la foi de l'Eglise, enseignée et crue en tous les âges et tous les temps. Il ne s'agit nullement d'une question d'intolérance ou de mépris du prochain, il s'agit de la rigueur de la vérité. « Nul ne peut venir au Père si ce n'est par moi. » (Jo. 14 : 6)

Poser des actes et faire poser des actes qui n'expriment plus cela, c'est tromper. C'est offenser Dieu, Celui en qui Il a mis toutes ses complaisances (Mc. 9 :7), Notre Seigneur Jésus-Christ, et Son Eglise sainte (Mt. 16 :18).

Comment ceux qui refusent cette médiation, comme les juifs et les musulmans le font explicitement en refusant sa divinité, pourraient-ils être exaucés ? Il faut en dire de même de ceux qui refusent ce rôle de médiatrice à l'Eglise.

À plusieurs reprises, la journée d'Assise a été justifiée par Jean-Paul II.

Un argument provient précisément de la prière. "Toute prière authentique vient du Saint Esprit qui habite mystérieusement dans chaque âme ". Pour autant qu'on donne un sens correct au mot "authentique", on peut admettre la première partie de la phrase. Mais il est évident qu'on ne peut pas alors appeler authentique la prière du bouddhiste devant l'idole de bouddha, celle du sorcier fumant le calumet de la paix ou de l'animiste.

N'est authentique que la vraie prière s'adressant au vrai Dieu. C'est un abus que de qualifier d'authentique la prière s'adressant au démon. Et la prière du terroriste fanatique avant de s'écraser contre la tour de Manhattan : « Allah est grand », devra-t-elle être déclarée authentique ?

N'était-il pas convaincu de faire le bien, n'était-il donc pas sincère ? Il est clair que la vision purement subjective ne suffit évidemment pas pour qu'une prière devienne authentique.

Quant à la deuxième partie de la phrase : « le Saint Esprit habite mystérieusement dans chaque âme », ou dans tout homme, est certainement fausse. Le mot "mystérieusement" peut être trompeur : dans la théologie catholique, comme dans l'écriture sainte, l'habitation du Saint Esprit est directement liée à la réception de la grâce sanctifiante. L'une des premières paroles du baptême intime l'ordre au démon de quitter l'âme pour laisser la place au Saint Esprit. Cela indique bien que le Saint Esprit n'habitait pas dans cette âme.

Une fausse proposition est donc à la base de la justification de la journée interreligieuse d'Assise.

Dans la ligne du dialogue, qui intime de regarder l'interlocuteur très positivement, il est prôné qu'il y a beaucoup de bien dans les autres religions, et que, vu que le bien ne peut venir que de Dieu, Dieu est à l'œuvre dans les autres religions. C'est un sophisme qui repose sur la non distinction entre l'ordre naturel et l'ordre surnaturel. Car il est évident que lorsque l'on parle d'une action de Dieu dans une religion, on entend une œuvre de salut. C'est-à-dire Dieu qui sauve par sa grâce. Sa grâce surnaturelle. Alors que le bien dont il est fait mention dans les autres religions, (au moins non chrétiennes) n'est qu'un bien naturel ; Dieu agit alors en tant que créateur, qui donne l'être à toute chose, et non en tant que sauveur. La volonté du concile Vatican II de dépasser la distinction entre l'ordre de la grâce et l'ordre naturel porte ici ses fruits les plus désastreux. On arrive à la plus grande des confusions, celle qui fait penser que n'importe quelle religion peut obtenir finalement les plus grands biens du bon Dieu. C'est une immense tromperie, une erreur grotesque.


Elle rejoint le plan maçonnique d'établir un grand temple de fraternité universelle au-dessus des religions et des croyances, « l'unité dans la diversité » si chère au Nouvel Âge et au globalisme mondial. « Notre inter-confessionnalisme nous a valu l'excommunication reçue en 1738 de la part de Clément XI. Mais l'Eglise était certainement dans l'erreur, s'il est vrai que le 27 octobre 1986 l'actuel Pontife a réuni à Assise des hommes de toutes les confessions religieuses pour prier ensemble pour la paix. Et que cherchaient d'autre nos frères quand ils se réunissaient dans les temples, sinon l'amour entre les hommes, la tolérance, la solidarité, la défense de la dignité de la personne humaine, se considérant égaux, au-dessus des credo politiques, des credo religieux et des couleurs de la peau ? » (Grand Maître Armando Corona, de la Grande loge de l'Equinoxe de Printemps, Hiram - organe du Grand Orient d'Italie - Avril 1987)
Une chose est certaine : il n'y a pas mieux pour provoquer la colère de Dieu.

C'est pourquoi, bien que désirant hautement la paix du Seigneur, nous n'aurons absolument aucune part à cette journée du 24 janvier à Assise. Nullam partem.

+ Bishop Bernard Fellay, 21st janvier 2002

 

III - Principaux extraits de deux discours du pape Jean-Paul II à Assise

A - Discours de bienvenue du pape aux représentants des religions à leur arrivée à Assise, sur la place saint François
(Agence de Presse Zenit : les mots soulignés l'ont été par nous)

1. Je vous accueille tous avec joie et je souhaite à chacun d'entre vous la plus cordiale bienvenue. Je vous remercie d'avoir répondu à mon invitation et de participer, ici à Assise, à cette rencontre de prière pour la paix. Elle nous rappelle celle de 1986, dont elle constitue comme un prolongement significatif. Le but est toujours le même, à savoir prier pour la paix : elle est avant tout un don de Dieu qu'il faut implorer avec une insistance pleine de ferveur et de confiance. Dans les moments de plus intense appréhension pour le devenir du monde, on ressent plus vivement le devoir de s'engager personnellement dans la défense et dans la promotion du bien fondamental qu'est la paix. (...)

3. De même, je désire exprimer une cordiale bienvenue aux délégués des différentes confessions religieuses: aux représentants de l'Islam, venus ici de l'Albanie, de l'Arabie Saoudite, de la Bosnie, de la Bulgarie, de l'Égypte, de Jérusalem, de la Jordanie, de l'Iran, de l'Irak, du Liban, de la Libye, du Maroc, du Sénégal, des États-Unis d'Amérique, du Soudan, de la Turquie; aux représentants du Bouddhisme, venus de Taïwan et de la Grande-Bretagne, et à ceux de l'Hindouisme, venus de l'Inde; aux représentants de la religion traditionnelle africaine du Ghana et du Bénin, ainsi qu'à ceux qui viennent du Japon en tant que représentants de diverses religions et mouvements; aux représentants Sikhs, de l'Inde, de Singapour et de la Grande-Bretagne; aux délégués du Confucianisme, du Zoroastrisme et du Jaïnisme. Il ne m'est pas possible de nommer tout le monde, mais je voudrais que mon salut n'oublie aucun d'entre vous tous, chers hôtes, que je remercie encore une fois d'avoir accepté de prendre part à cette journée significative.

 

B - Discours du pape après les témoingnages en faveur de la paix des représentants des religions
(d'après l'agence de presse Zenit. Les mots soulignés l'ont été par nous)

1. Nous sommes venus à Assise en pèlerinage de paix. Nous sommes ici, en tant que représentants des différentes religions, pour nous interroger devant Dieu sur notre engagement en faveur de la paix, pour Lui demander de nous en faire le don, pour témoigner de l'ardent désir que nous avons tous d'un monde plus juste et plus solidaire. (...)

2. Nous nous rencontrons à Assise, où tout parle d'un singulier prophète de la paix appelé François. Il est aimé non seulement des chrétiens mais aussi de beaucoup d'autres croyants et de personnes qui, tout en étant loin de la religion, se reconnaissent dans l'idéal de justice, de réconciliation, de paix, qui fut le sien.

Ici, le Poverello d'Assise nous invite avant tout à lancer un chant de gratitude à Dieu pour tous ses dons. Nous louons Dieu pour la beauté du cosmos et de la terre, "jardin" merveilleux qu'il a confié à l'homme pour qu'il le cultive et le garde (cf. Gn. 2 : 15). Il est bon que les hommes se rappellent qu'ils se trouvent sur un "parterre" de l'immense univers, créé pour eux par Dieu. Il est important qu'ils se rendent compte que ni eux ni les questions pour lesquelles ils se fatiguent tant ne sont "tout". Seul Dieu est «tout», et c'est à Lui que chacun devra, à la fin, se présenter pour rendre compte. (...)

Dieu lui-même a placé dans le cœur humain une propension instinctive à vivre en paix et en harmonie. C'est là une aspiration plus intime et plus tenace que n'importe quel instinct de violence, une aspiration que nous sommes venus ensemble réaffirmer ici, à Assise. Nous le faisons en étant conscients d'interpréter le sentiment le plus profond de tout être humain.

L'histoire a connu et continue de connaître des hommes et des femmes qui, précisément en tant que croyants, se sont distingués comme témoins de paix. Par leur exemple, ils nous enseignent qu'il est possible de construire entre les personnes et entre les peuples des ponts pour se rencontrer et cheminer ensemble sur les voies de la paix. Nous voulons tourner nos regards vers eux pour y puiser une inspiration dans notre engagement au service de l'humanité. Ils nous encouragent à espérer que, dans le nouveau millénaire commencé depuis peu, ne manqueront pas non plus des hommes et des femmes de paix, capables de faire rayonner dans le monde la lumière de l'amour et de l'espérance.

3. La paix! L'humanité a toujours besoin de la paix, mais elle en a besoin plus encore aujourd'hui, après les tragiques événements qui ont ébranlé sa confiance et en présence des foyers persistants de conflits déchirants qui maintiennent le monde dans l'appréhension. Dans le Message du 1er janvier dernier, j'ai mis l'accent sur deux "piliers" sur lesquels la paix s'appuie : l'engagement pour la justice et la disposition au pardon.

Il faut de l'humilité et du courage pour s'engager sur ce chemin. Le contexte de la présente rencontre, celui du dialogue avec Dieu, nous donne l'occasion de réaffirmer qu'en Dieu nous trouvons l'union éminente de la justice et de la miséricorde. Dieu est souverainement fidèle à lui-même et à l'homme, même quand l'être humain s'éloigne de Lui. C'est pourquoi les religions sont au service de la paix. Il leur appartient, et il appartient surtout à leurs responsables, de promouvoir parmi les hommes de notre temps une conscience renouvelée de l'urgence de bâtir la paix.

Il faut donc que les personnes et les communautés religieuses manifestent le rejet le plus net et le plus radical de la violence, de toute violence, à commencer par celle qui prétend se parer de religiosité, allant jusqu'à faire appel au nom très saint de Dieu pour offenser l'homme. Offenser l'homme revient en définitive à offenser Dieu. Aucune finalité religieuse ne peut justifier la pratique de la violence de l'homme sur l'homme.

5. Je m'adresse maintenant de manière particulière à vous, Frères et Sœurs chrétiens. Notre Maître et Seigneur Jésus Christ nous appelle à être des apôtres de paix. Lui-même a fait sienne la règle d'or connue de la sagesse antique: «Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux» (Mt. 7 : 12; cf. Lc. 6 : 31) et le commandement de Dieu à Moïse: «Aime ton prochain comme toi-même» (cf. Lv. 19 : 18; Mt. 22 : 39 et parallèles), les portant à leur achèvement dans le commandement nouveau: «Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres» (Jn. 13 : 34).

Par sa mort sur le Golgotha, il a imprimé dans sa chair les stigmates de la divine passion pour l'humanité. Témoin du dessein d'amour du Père céleste, il est devenu "notre paix, lui qui de deux réalités n'en a fait qu'une, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant la haine" (Eph. 2 : 14).

Avec François, le saint qui a respiré l'air de ces collines et qui a parcouru ces régions, nous fixons notre regard sur le mystère de la Croix, l'arbre du salut baigné dans le sang rédempteur du Christ. L'existence du Poverello, de sainte Claire et d'innombrables autres saints et martyrs chrétiens a été marquée par le mystère de la Croix. Leur secret fut précisément ce signe victorieux de l'amour sur la haine, du pardon sur la vengeance, du bien sur le mal. Nous sommes invités à avancer sur leurs traces, pour que la paix du Christ devienne un ardent et incessant désir de la vie du monde.

6. Si la paix est un don de Dieu et a sa source en Lui, où est-il possible de la chercher et comment pouvons-nous la construire si ce n'est dans un rapport intime et profond avec Lui ? Bâtir la paix dans l'ordre, dans la justice et dans la liberté requiert donc l'engagement prioritaire de la prière, qui est ouverture, écoute, dialogue et en dernier ressort union avec Dieu, source originelle de la paix véritable.


7. Frères et Sœurs venus ici de différentes parties du monde ! Nous nous rendrons tout à l'heure dans les lieux prévus afin d'implorer de Dieu le don de la paix pour l'humanité entière. Nous demanderons qu'il nous soit donné de reconnaître la voie de la paix, des justes rapports avec Dieu et entre nous. Nous demanderons à Dieu d'ouvrir les cœurs à la vérité sur Lui et sur l'homme. Le but est unique et l'intention est la même, mais nous prierons selon des formes diverses, respectant les traditions religieuses de chacun. Dans cela aussi, il y a au fond un message: nous voulons montrer au monde que l'élan sincère de la prière ne pousse pas à l'opposition et moins encore au mépris de l'autre, mais à un dialogue constructif, dans lequel chacun, sans verser en aucune manière dans le relativisme ni dans le syncrétisme, prend une conscience plus vive du devoir du témoignage et de l'annonce.

Il est temps de dépasser résolument les tentations d'hostilité qui n'ont pas manqué dans l'histoire, même religieuse, de l'humanité. En réalité, lorsqu'elles se réclament de la religion, elles en expriment un aspect profondément immature. En effet, le sentiment religieux naturel conduit à percevoir de quelque manière le mystère de Dieu, source de la bonté, et cela constitue une source de respect et d'harmonie entre les peuples. C'est même dans ce sentiment que réside le principal antidote contre la violence et les conflits (cf. Message, n. 14). (...)

Que la paix demeure spécialement dans le cœur des nouvelles générations ! Jeunes du troisième millénaire, jeunes chrétiens, jeunes de toutes les religions du monde, je vous demande d'être, comme François d'Assise, des "sentinelles" dociles et courageuses de la paix véritable, fondée sur la justice et sur le pardon, sur la vérité et sur la miséricorde !

 

IV - Nos remarques

A - Faisons une synthèse des points les plus significatifs de ces deux discours du Pape.

1. C'est bien le Pape qui invite ces hommes religieux à prier Dieu pour le don de la paix à Assise. Le Pape les invite en tant que représentants des différentes religions, et non pas seulement en tant qu'individus pouvant ou non être de bonne foi et éventuellement avoir la grâce de Dieu. Cela veut dire aussi que les faux cultes, en tant que tels, avec toutes leurs superstitions et erreurs, sont acceuillis par le Pape.

2. Le but est unique, mais chacun est invité à prier Dieu selon des « formes diverses », « respectant les traditions religieuses de chacun ». Chacun priera dans des « lieux prévus » (différentes salles du couvent Saint François), mais en même temps.

3. Le Pape ne mentionne « Notre Maître et Seigneur Jésus-Christ » que en s'adressant « de manière particulière » aux Chrétiens. Jésus-Christ ne serait-il pas l'Unique Médiateur établi par Dieu entre Lui et tous les hommes ? Et par ailleurs, aucune distinction n'est faite dans ces discours entre les Catholiques et les sectes protestantes hérétiques, qui rejettent l'Église et la plupart des Sacrements, qui donc, de fait, rejettent toute une partie de Jésus-Christ.

4. De plus, la vérité centrale de la divinité de Jésus-Christ n'est pas affirmée de façon claire et précise. L'expression « Il a imprimé dans sa chair les stigmates de la divine passion » permet de ne pas froisser même ceux qui ne croient pas que Jésus-Christ est, substantiellement, Dieu.

5. Le Pape exhorte ses hôtes à demander à Dieu « d'ouvrir les coeurs à la vérité sur Lui et sur l'homme ». Mais Dieu veut enseigner cette vérité justement par son Église : c'est elle qui a la mission, le devoir essentiel et grave « d'aller enseigner toutes les nations, les baptisant, .... leur apprenant à observer tout ce que je vous ai enseigné » (Math. 28 :16). C'est l'Église qui a ce devoir grave de communiquer partout cette vérité révélée par Notre Seigneur Jésus-Christ. Or, hormis dans les trois paragraphes qui s'adressent aux Chrétiens, le Pape ne mentionne nulle part Jésus-Christ. N'est-il pas Créateur et Unique Sauveur, Unique médiateur entre Dieu et les hommes? Le Pape en reste au niveau naturel : Dieu Créateur. La vérité du Christ serait-elle facultative ?

6. Le Pape explique que « l'élan sincère de la prière ne pousse pas à l'opposition mais à un dialogue constructif ou chacun, sans verser en aucune manière dans le relativisme ni le syncrétisme, prend une conscience plus vive du devoir du témoingnage et de l'annonce ». Ce ne sont malheureusement que des mots, démentis par la réalité, « des paroles trompeuses », comme le dit Mgr Fellay.

Car d'une part, le Pape refuse justement d'annoncer clairement à tous ses hôtes, en cette occasion, les vérités les plus nécessaires, les vérités qu'il a reçu la mission d'annoncer à tout homme.

D'autre part, s'il est vrai que le Pape ne participe pas directement aux cérémonies des faux cultes, il laisse cependant clairement entendre, ou bien que les différences entre les religions se ramènent toutes à des différences de « formes diverses », donc n'atteignant pas le fond de nos rapports avec Dieu, ou bien, que les différences doctrinales, si elles sont fondamentales théoriquement, n'empèchent pas Dieu d'agréer les faux cultes avec bienveillance, pourvu qu'ils manifestent « un élan sincère de prière ». Il y a là une ambiguité mortelle, comme nous le verrons ci-dessous.

Et quant à la négation du syncrétisme, le dictionnaire nous dit que ce terme désigne un essai peu cohérent de concilier, de mélanger des doctrines, des religions contraires. Cela peut se faire de deux façons : soit par une approbation positive de toutes les doctrines, même contraires, par le principe du subjectivisme ou du relativisme : la vérité dépend du sujet, ou est relative à des circonstances variables; soit par une approbation négative de toutes les doctrines, même contraires, par le refus de dénoncer les erreurs opposées à la vérité : on prétend alors réaliser une unité par l'action commune, mettant entre parenthèses tout ce qui divise. On ne peut nier que c'est cela qui s'est passé à Assise : le Pape invite à prier en même temps pour un même but commun, chacun gardant ses propres croyances et rites.

7. Le Pape déclare que « dans le sentiment religieux naturel réside le principal antidote contre la violence et les conflits ».

8. Enfin, le Pape se fait le porte-parole de tous pour rejeter « de la façon la plus nette et la plus radicale la violence, toute violence ». « Aucune finalité religieuse ne peut justifier la pratique de la violence de l'homme sur l'homme ».


B - Quelques principes catholiques

a) La vérité est objective, ce n'est pas le sujet pensant qui la crée. Elle est une, et la même pour tous, précisément en ce qu'elle a d'objectif.

b) Les vérités religieuses d'ordre naturel sont tout à fait insuffisantes pour le salut de l'homme. Le salut, la grâce de Dieu, sont d'ordre surnaturel. Ils reposent sur la Foi surnaturelle, don de Dieu, « sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu » (Heb. 11 :6).

c) De plus, à cause du péché originel, notre nature humaine a été et reste blessée. Elle est déchue de sa rectitude, spécialement par la blessure de l'ignorance dans l'intelligence, qui explique pourquoi l'homme est si facilement trompé par l'erreur, et par la blessure de malice de la volonté, qui explique pourquoi l'homme est si facilement attiré par le mal. Sans l'aide de la grâce surnaturelle médicinale (gratia sanans), le sentiment religieux naturel est facilement perverti, jusqu'au point de perdre la notion d'un Dieu unique et transcendant.

d) Parmi les vérités religieuses surnaturelles les plus essentielles, les plus nécessaires au salut, il y a celles concernant Notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, unique Médiateur et unique Sauveur de tous les hommes. Par la sainte Messe, Il a laissé à son Église, l'Église catholique, son Sacrifice comme l'unique vrai culte qui puisse plaire à Dieu et nous obtenir son pardon et ses faveurs.

e) Dieu veut « des adorateurs en esprit et en vérité ». Il a horreur des faux cultes, qui sont « inspirés du démon » (I Cor. 10 : 20-21). Il ne peut approuver aucun culte qui d'une manière ou d'une autre, contredit la Vérité, qui est Lui-même.

f) Voilà pourquoi il n'est jamais permis à un catholique de participer activement à un faux culte : c'est le péché de « communicatio in sacris », péché contre le 1er commandement de Dieu : « Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement ». Il n'est même pas permis d'y participer passivement, s'il y a un danger prochain de scandale. Toute parole ou action qui permettrait d'être interprétée comme un approbation d'un faux culte est un scandale grave.

g) Objection : mais si un païen est de bonne foi, fidèle à ce qu'il connait des commandemants de Dieu, et dans une ignorance invincible de telle ou telle vérité révélée, sa prière est-elle nécessairement rejetée de Dieu?

Réponse : l'Église admet la possibilité qu'une âme vivant dans une fausse religion ait la Foi surnaturelle, et adhère non seulement à la loi naturelle, mais aussi à certaines vérités d'ordre surnaturel, communiquées par exemple par un ange ou une lumière intérieure du Saint-Esprit, même si cette âme ignore, de bonne foi, telle ou telle vérité révélée. Mais d'une part, la plupart sinon toutes les religions païennes sont incompatibles avec la loi naturelle, notamment le premier Commandemant de Dieu, a fortiori sont-ils incompatibles avec la vérité surnaturelle. D'autre part, même offert de bonne foi, un culte faux reste un culte faux : c'est objectivement une abomination aux yeux de Dieu. Autre est la question de savoir si Dieu peut agréer la prière d'un païen « de bonne foi », comme individu, autre est celle de savoir si un catholique peut, même tacitement, par son silence, donner son approbation à un faux culte, et laisser sous-entendre à ce païen que Dieu agrée la prière faite dans n'importe quel culte. Par son invitation positive aux païens et aux hérétiques, en tant que représentants des fausses religions, à prier en même temps pour un but commun, le Pape scandalise gravement les catholiques et ces païens et favorise, de fait, l'indifférentisme.

h) La paix, même la paix temporelle en ce monde, ne peut être obtenue par des moyens purements naturels : elle dépend de l'ordre surnaturel. Seul Jésus-Christ peut nous donner la vraie paix : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix, non comme le monde donne la paix » (Jn. 14 : 27).

Une des raisons en est que la paix requiert la grâce surnaturelle pour guérir les plaies de notre nature déchue par le péché. Cette grâce, d'ordre surnaturel, ne peut s'obtenir que par et en Jésus-Christ. Le « sentiment religieux naturel » est donc tout à fait incapable, par lui-même, de procurer la vraie paix.

i) Enfin, le rejet « le plus net et le plus radical » de toute violence, peut satisfaire un sentimentalisme dévoyé, mais certainement pas la raison, ni la Foi, ni les vraies exigences de la paix en ce monde.

L'amour authentique du bien doit nous porter à combattre le mal, pour l'empècher justement de progresser, de triompher et d'écraser le bien. La violence est donc parfois raisonnable et juste, tout le monde l'admet en cas de légitime défense. Si cela vaut pour le bien d'un particulier, a fortiori cela est vrai pour le bien commun, et a fortiori encore pour le bien commun spirituel de la Foi : d'où les Croisades, par exemple, qui furent, fondamentalement, une guerre juste de la part des Chrétiens pour se défendre contre l'Islam envahissant. D'où aussi la sainte Inquisition, qui en punissant les hérétiques notoires et pertinax, visait à protéger le bien commun de la Foi dans une nation catholique, et donc aussi la vraie paix.

L'erreur libérale qui veut par principe, et universellement, laisser la vérité et l'erreur également libres est un principe en réalité destructeur de la vraie paix. Le 11 septembre 2001 ne nous a donc rien appris ?

Conclusion : Monseigneur Fellay a bien raison d'affirmer que cette foire d'Assise :

- offense Dieu en son premier commandement;
- nie l'unicité de l'Église et de sa mission salvatrice;
- conduit les fidèles tout droit à l'erreur de l'indifférentisme;
- trompe les malheureux infidèles et adeptes d'autres religions. "

Abbé Dominique De Vriendt

 

V - Assise - quelques textes de la Tradition

I - « Il va de soi que le Siège apostolique ne peut, d'aucune manière, participer à leurs congrès (des oecuménistes) et que, d'aucune manière, les catholiques ne peuvent apporter leurs suffrages à de telles entreprises ou y collaborer; s'ils le faisaient, ils accorderaient une autorité à une fausse religion chrétienne, entièrement étrangère à l'unique Église du Christ ».

« Les catholiques ne peuvent en aucune manière approuver ces tentatives basées sur la fausse théorie que toutes les religions sont plus ou moins bonnes ou louables, en ce sens qu'elles manifestent et signifient toutes également, encore que de manière diverse, le sentiment naturel inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. Or, les partisans de cette théorie sont dans la plus profonde erreur; bien plus, en rejetant la vraie religion et en en faussant la juste notion, ils versent graduellement dans le naturalisme et l'athéisme; il est donc clair que c'est s'éloigner de la religion divinement révélée que de d'unir aux tenants de ces doctrines et à leurs tentatives.

« Ces 'panchrétiens', qui s'efforcent de fédérer les Eglises semblent poursuivre le très noble dessein de promouvoir la charité entre tous les chrétiens; mais comment la charité pourrait-elle tourner au détriment de la foi? Personne n'ignore que saint Jean lui-même, l'apôtre de la charité, que l'on a vu dévoiler dans son Evangile les secrets du Coeur sacré de Jésus et qui avait coutume de toujours inculquer dans l'esprit des siens le précepte nouveau, aimez-vous les uns les autres, a interdit absolument tout rapport avec ceux qui ne professent pas la doctrine du Christ, entière et pure : 'Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez même pas' (II Jean 10). C'est pourquoi, comme la charité a pour fondement une foi intègre et sincère, l'unité de foi est le lien principal qui doit unir les disciples du Christ. " Pie XI, Mortalium animos, 6 janvier 1928.

II - « Seule l'Église catholique conserve le culte véritable. Elle est la source de vérité, la demeure de la foi, le temple de Dieu; qui n'y entre point ou qui en sort perd tout espoir de vie et de salut. Que personne ne se laisse aller à d'opiniâtres contestations. C'est une question de vie et de salut; si l'on n'y veille attentivement et prudemment, c'est la perte et la mort. » Lactance, Divinae Institutiones IV, 30. Extrait cité par Pie XI.

III - « Aussi bien, quand Jésus-Christ parle de cet édifice mystique, Il ne mentionne qu'une seule Église, qu'Il appelle sienne : " Je bâtirai mon Église ". Toute autre qu'on voudrait imaginer en dehors de celle-là, n'étant point fondée par Jésus-Christ, ne peut pas être la véritable Église de Jésus-Christ ». Léon XIII, Satis Cognitum, 1896.

IV - « Mais plus étranges encore, effrayantes et attristantes à la fois sont l'audace et la légèreté d'esprit d'hommes qui se disent catholiques, qui rêvent (...) d'établir sur la terre, par-dessus l'Église catholique, 'le règne de la justice et de l'amour', avec des ouvriers venus de toute part, de toutes les religions ou sans religion, avec ou sans croyances, pourvu qu'ils oublient ce qui les divise : leurs convictions religieuses et philosophiques, et qu'ils mettent en commun ce qui les unit : un généreux idéalisme et des forces morales prises 'où ils peuvent'. Quand on songe à tout ce qu'il a fallu de forces, de science, de vertus surnaturelles pour établir la cité chrétienne, et aux souffrances de millions de martyrs, et aux lumières des Pères et des Docteurs de l'Église, et au dévouement de tous les héros de la charité, et une puissante hiérarchie née du Ciel, et des fleuves de grâce divine, et le tout édifié, relié, compénétré par la Vie et l'Esprit de Jésus-Christ, la Sagesse de Dieu, le Verbe fait homme, quand on songe, disons-nous, à tout cela, on est effrayé de voir de nouveaux apôtres s'acharner à faire mieux avec la mise en commun d'un vague idéalisme et de vertus civiques. Que vont-ils produire ? Qu'est-ce qui va sortir de cette collaboration ? Une construction purement verbale et chimérique, où l'on verra miroiter pêle-mêle et dans une confusion séduisante les mots de liberté, de justice, de fraternité et d'amour, d'égalité et d'exaltation humaine, le tout basé sur une dignité humaine mal comprise ». Saint Pie X, Lettre sur le Sillon 'Notre mandat apostolique', 25 août 1910. "

 

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