ASSISI:
La paix de Dieu ou la paix de la franc-maçonnerie?
I
- Coupures de la presse : le récit des événements
La
rencontre interreligieuse la plus importante de l´histoire
ROME,
jeudi 24 janvier 2002 (Agence de presse Zenit, Via della Stazione di Ottavia,
95, 00165 Rome. www.zenit.org) - Du jamais vu. Plus de deux cents représentants
des religions du monde se sont rassemblés aujourd´hui à Assise pour déclarer,
d´une seule voix: "Plus jamais la violence! Plus jamais la guerre!
Plus jamais le terrorisme! Au nom de Dieu, que toute religion apporte
la justice et la paix, le pardon et la vie, l´amour!"
Cette rencontre
à Assise a été la rencontre interreligieuse mais aussi la rencontre oecuménique
la plus importante de tous les temps car jamais encore des responsables
chrétiens de toutes les confessions n´avaient participé à ce genre d´initiative.
Le patriarcat de Moscou était représenté (c´est le patriarcat ayant le
plus de fidèles dans le monde orthodoxe), alors que dans le passé il avait
refusé de répondre aux invitations du pape.
Cette journée, que
Jean-Paul II avait voulue pour répondre à la situation internationale
créée par les attentats terroristes du 11 septembre, a rassemblé des
sikhs, des confucianistes, des bouddhistes, des hindous, des juifs, des
musulmans, des animistes, des chrétiens de toutes les confessions et des
croyants de différentes autres croyances dans un "engagement commun
pour la paix".
Les différents passages
de la déclaration, qui était commune, ont été lus par des responsables
religieux différents.
Le patriarche de
Constantinople, Bartolomaios 1er, a commencé la lecture de la déclaration
en rappelant la "règle d´or" présente dans toutes les religions:
"Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l´on te fasse".
Le Cheikh Abdel Salam Abushukhadaem, représentant musulman, a engagé les
personnes présentes, en arabe, à respecter les différences "pour
promouvoir une meilleure entente réciproque". Mgr Vasilios, de l´Eglise
orthodoxe de Chypre, s´est fait le porte-parole, en grec, de l´engagement
à "se pardonner mutuellement pour les erreurs et les préjugés du
passé et du présent".
La déclaration se
termine par la clameur que Jean-Paul II a élevée au nom de Dieu: "Jamais
plus la violence! Jamais plus la guerre! Jamais plus le terrorisme!"
Au moment où ils
prononçaient cette déclaration, les responsables religieux tenaient une
lampe à la main, la "lumière de l´espérance", conçue pour l´occasion
par une religieuse artiste.
A la fin de la déclaration,
le pape et les représentants religieux ont chacun placé leur lampe sur
un trépied qui restera dans la basilique de Saint François en souvenir
de cette rencontre historique.
Le Saint Père a ensuite
entrepris de saluer les responsables religieux, en prenant tout son temps,
ce qui a quelque peu bouleversé le programme des organisateurs et retardé
le départ du "train de la paix" qui avait conduit les 250 représentants
des douze religions présentes, du Vatican à Assise.
Lors de la première
rencontre à Assise, en 1986, 160 représentants des religions avaient répondu
à l´invitation du pape. Le rêve de Jean-Paul II, d´organiser une rencontre
panchrétienne, qui n´avait pu avoir lieu pendant le Jubilé, s´est réalisé
aujourd´hui.
II
- Communiqué de Mgr Bernard Fellay concernant la journée de prière interreligieuse
à Assise du 24 janvier 2002
Le pape Jean Paul
II appelle les grandes religions du monde et en particulier les musulmans
à une grande réunion de prière à Assise, dans l'esprit de la première
réunion qui s'y tint en 1986 pour la paix. Cet événement provoque notre
profonde indignation et notre réprobation.
Parce que cela
offense Dieu en son premier commandement.
Parce
que cela nie l'unicité de l'Eglise et de sa mission salvatrice.
Parce
que cela conduit les fidèles tout droit à l'erreur de l'indifférentisme.
Parce que cela trompe les malheureux infidèles et adeptes d'autres religions.
Le problème ne vient
pas de l'objet de la prière, la paix. Prier pour la paix d'une part, chercher
d'autre part à établir et affermir la paix entre les peuples et les nations
est une bonne chose. La liturgie catholique est remplie de très belles
prières pour la paix. Et de tout cœur, nous les faisons nôtres. De plus,
les anges ayant annoncé lors de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ
la paix pour les hommes de bonne volonté, il est tout à fait convenable
d'inviter les fidèles à implorer du vrai Dieu un bien si grand en cette
époque de l'année.
La raison de notre
indignation vient de la confusion, du scandale, du blasphème liés à l'invitation
venant du Vicaire de Notre Seigneur Jésus-Christ, unique médiateur établi
entre Dieu et les hommes, adressée à d'autres religions de venir prier
à Assise pour obtenir la paix.
On a affirmé que
pour éviter tout syncrétisme, l'on ne prierait pas " «ensemble »,
mais que chaque religion priera dans des salles distinctes du couvent
franciscain de la ville d'Assise. Le Cardinal Kasper a même très justement
affirmé que « les chrétiens ne peuvent pas prier avec les membres
des autres religions. » (Osservatore Romano, 5 jan 2002) Cela ne
suffit pas pour dissiper le terrible malaise et la confusion ; ce sont
bien toutes sortes de religions qui prieront « chacune de leur côté
» pour obtenir de ces prières prononcées en même temps de divers
lieux un même objet : la paix. Le fait que toutes aient été invitées dans
la même ville à prier en même temps pour un même but montre bien une volonté
d'unité ; le fait de devoir se séparer montre cependant la contradiction
et l'impossibilité du projet. La distinction est factice en l'occurrence,
bien qu'elle empêche, Dieu soit loué, une communicatio in sacris
directe. Cependant, le caractère syncrétique de l'opération n'échappe
à personne. On en arrive, par des paroles trompeuses, à nier la criante
réalité. Les mots ne veulent plus rien dire : nous irons à Assise non
pour prier ensemble, nous irons ensemble pour prier… pas de syncrétisme…
etc.
Autre chose est l'établissement de la paix civile (politique) entres les
nations par le moyen de congrès, de discussions, de mesures diplomatiques
avec intervention de personnes influentes des diverses nations et religions,
autre chose est la prétention d'obtenir de Dieu le bien de la paix par
la prière de toutes les (fausses) religions. Cette dernière démarche heurte
de plein fouet la foi catholique et le premier commandement.
Car il ne s'agit
pas ici de la prière individuelle, de l'homme dans sa relation personnelle
à Dieu, soit comme créateur, soit comme sanctificateur, mais bien de la
prière de diverses religions comme telles, avec leur rite propre adressé
à leur divinité propre. Or l'Ecriture Sainte, tant dans l'ancien que dans
le nouveau Testament nous enseigne que Dieu ne tient pour agréable que
la prière de Celui qu'Il a établi comme seul Médiateur entre Lui et les
hommes, et que cette prière ne se trouve que dans la vraie religion. Les
autres, en particulier l'idolâtrie, summum de toutes les superstitions,
il les tient en abomination.
Comment d'ailleurs
prétendre que des religions qui ignorent le vrai Dieu pourraient obtenir
de Lui quelque chose ? Saint Paul nous assure que ces faux dieux sont
des anges déchus, des démons. « Ce qu'on immole, c'est à des démons
et à ce qui n'est pas Dieu qu'on l'immole. Or je ne veux pas que vous
entriez en communion avec les démons. Vous ne pouvez pas boire la coupe
du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table
du Seigneur et à la table des démons. » (I Co. 10 : 20-21)
Inviter ces religions
à prier, c'est les inviter à poser un acte que Dieu réprouve, qu'il condamne
dans le premier commandement, un seul Dieu tu adoreras. C'est induire
en erreur les adeptes de ces religions et les conforter dans leur ignorance
et leur malheur.
Plus grave encore
: cette invitation fait croire que leur prière pourrait être utile, voire
nécessaire pour obtenir la paix. Le Dieu Tout Puissant a aussi exprimé,
par la bouche de son apôtre Saint Paul ce qu'il en pense : « Ne
formez pas d'attelage disparate avec les infidèles. Quel rapport en effet
entre la justice et l'impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres
? Quelle entente entre le Christ et Bélial ? Quelle association entre
le fidèle et l'infidèle ? Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles
? » (II Co. 6 : 14-16)
« On n'aura
jamais le dernier mot de la lutte des bons et des méchants à travers les
événements de l'histoire, tant qu'on ne la ramènera pas à la lutte personnelle
et irréductible à tout jamais entre Satan et Jésus-Christ » écrivait
fort justement Monseigneur Lefebvre. (Itinéraire spirituel, Tradiffusion,
Bulle, 1991, p 54) Cette vérité fondamentale au sujet de la guerre et
de la paix semble complètement oubliée dans la perspective de l'esprit
d'Assise.
À un certain moment
de la journée, tous seront rassemblés. Quand donc résonnera aux oreilles
des participants l'appel du premier pape, Saint Pierre : « Aucun
autre nom n'a été donné sous le ciel par lequel on puisse être sauvé »
? (Act 4, 12) Le même Jésus-Christ unique Sauveur est aussi l'unique pacificateur.
Mais osera-t-on rappeler ces vérités élémentaires aux hôtes étrangers
au christianisme ? La peur de les froisser fera omettre ou réduire à une
simple foi subjective (« pour nous chrétiens, Jésus-Christ est Dieu
» etc.) cette nécessité absolue de la vrai paix.
Nous venons de le
dire :
Non seulement il
n'y a qu'un seul vrai Dieu, et ils sont « inexcusables, ceux qui
l'ignorent » (Rom. 1 :20), mais il n'y a aussi qu'un seul médiateur
(I Tim. 2 : 5), un seul ambassadeur agréé auprès de Dieu, et qui intercède
sans cesse pour nous (Heb. 7 : 25). Les religions qui refusent Sa divinité
explicitement, comme le Judaïsme et l'Islam sont vouées à l'échec dans
leurs demandes à cause d'une erreur si fondamentale. « Qui est le
menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ ? Le voilà l'Antéchrist
! Il nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non
plus le Père. » (I Jo. 2 : 22-23)
Malgré les apparences
monothéistes, nous n'avons pas le même Dieu, nous n'avons pas le même
médiateur. Et seule l'épouse mystique du Christ (Eph. 5 : 32) a les prérogatives
pour obtenir de Dieu, au nom et par Notre Seigneur Jésus-Christ, tout
bien et en particulier le bien de la paix. Telle est la foi de l'Eglise,
enseignée et crue en tous les âges et tous les temps. Il ne s'agit nullement
d'une question d'intolérance ou de mépris du prochain, il s'agit de la
rigueur de la vérité. « Nul ne peut venir au Père si ce n'est par
moi. » (Jo. 14 : 6)
Poser des actes et
faire poser des actes qui n'expriment plus cela, c'est tromper. C'est
offenser Dieu, Celui en qui Il a mis toutes ses complaisances (Mc. 9 :7),
Notre Seigneur Jésus-Christ, et Son Eglise sainte (Mt. 16 :18).
Comment ceux qui
refusent cette médiation, comme les juifs et les musulmans le font explicitement
en refusant sa divinité, pourraient-ils être exaucés ? Il faut en dire
de même de ceux qui refusent ce rôle de médiatrice à l'Eglise.
À plusieurs reprises,
la journée d'Assise a été justifiée par Jean-Paul II.
Un argument provient
précisément de la prière. "Toute prière authentique vient du Saint
Esprit qui habite mystérieusement dans chaque âme ". Pour autant
qu'on donne un sens correct au mot "authentique", on peut admettre
la première partie de la phrase. Mais il est évident qu'on ne peut pas
alors appeler authentique la prière du bouddhiste devant l'idole de bouddha,
celle du sorcier fumant le calumet de la paix ou de l'animiste.
N'est authentique
que la vraie prière s'adressant au vrai Dieu. C'est un abus que de qualifier
d'authentique la prière s'adressant au démon. Et la prière du terroriste
fanatique avant de s'écraser contre la tour de Manhattan : « Allah
est grand », devra-t-elle être déclarée authentique ?
N'était-il pas convaincu
de faire le bien, n'était-il donc pas sincère ? Il est clair que la vision
purement subjective ne suffit évidemment pas pour qu'une prière devienne
authentique.
Quant à la deuxième
partie de la phrase : « le Saint Esprit habite mystérieusement dans
chaque âme », ou dans tout homme, est certainement fausse. Le mot
"mystérieusement" peut être trompeur : dans la théologie catholique,
comme dans l'écriture sainte, l'habitation du Saint Esprit est directement
liée à la réception de la grâce sanctifiante. L'une des premières paroles
du baptême intime l'ordre au démon de quitter l'âme pour laisser la place
au Saint Esprit. Cela indique bien que le Saint Esprit n'habitait pas
dans cette âme.
Une fausse proposition
est donc à la base de la justification de la journée interreligieuse d'Assise.
Dans la ligne du
dialogue, qui intime de regarder l'interlocuteur très positivement, il
est prôné qu'il y a beaucoup de bien dans les autres religions, et que,
vu que le bien ne peut venir que de Dieu, Dieu est à l'œuvre dans les
autres religions. C'est un sophisme qui repose sur la non distinction
entre l'ordre naturel et l'ordre surnaturel. Car il est évident que lorsque
l'on parle d'une action de Dieu dans une religion, on entend une œuvre
de salut. C'est-à-dire Dieu qui sauve par sa grâce. Sa grâce surnaturelle.
Alors que le bien dont il est fait mention dans les autres religions,
(au moins non chrétiennes) n'est qu'un bien naturel ; Dieu agit alors
en tant que créateur, qui donne l'être à toute chose, et non en tant que
sauveur. La volonté du concile Vatican II de dépasser la distinction entre
l'ordre de la grâce et l'ordre naturel porte ici ses fruits les plus désastreux.
On arrive à la plus grande des confusions, celle qui fait penser que n'importe
quelle religion peut obtenir finalement les plus grands biens du bon Dieu.
C'est une immense tromperie, une erreur grotesque.
Elle rejoint le plan maçonnique d'établir un grand temple de fraternité
universelle au-dessus des religions et des croyances, « l'unité
dans la diversité » si chère au Nouvel Âge et au globalisme mondial.
« Notre inter-confessionnalisme nous a valu l'excommunication reçue
en 1738 de la part de Clément XI. Mais l'Eglise était certainement dans
l'erreur, s'il est vrai que le 27 octobre 1986 l'actuel Pontife a réuni
à Assise des hommes de toutes les confessions religieuses pour prier ensemble
pour la paix. Et que cherchaient d'autre nos frères quand ils se réunissaient
dans les temples, sinon l'amour entre les hommes, la tolérance, la solidarité,
la défense de la dignité de la personne humaine, se considérant égaux,
au-dessus des credo politiques, des credo religieux et des couleurs de
la peau ? » (Grand Maître Armando Corona, de la Grande loge de l'Equinoxe
de Printemps, Hiram - organe du Grand Orient d'Italie - Avril 1987)
Une chose est certaine : il n'y a pas mieux pour provoquer la colère de
Dieu.
C'est pourquoi, bien
que désirant hautement la paix du Seigneur, nous n'aurons absolument aucune
part à cette journée du 24 janvier à Assise. Nullam partem.
+ Bishop Bernard
Fellay, 21st janvier 2002
III
- Principaux extraits de deux discours du pape Jean-Paul II à Assise
A
- Discours de bienvenue du pape aux représentants des religions à leur
arrivée à Assise, sur la place saint François
(Agence de Presse Zenit : les mots soulignés l'ont été par nous)
1. Je vous accueille
tous avec joie et je souhaite à chacun d'entre vous la plus cordiale bienvenue.
Je vous remercie d'avoir répondu à mon invitation et de participer,
ici à Assise, à cette rencontre de prière pour la paix. Elle
nous rappelle celle de 1986, dont elle constitue comme un prolongement
significatif. Le but est toujours le même, à savoir prier pour la
paix : elle est avant tout un don de Dieu qu'il faut implorer avec
une insistance pleine de ferveur et de confiance. Dans les moments de
plus intense appréhension pour le devenir du monde, on ressent plus vivement
le devoir de s'engager personnellement dans la défense et dans la promotion
du bien fondamental qu'est la paix. (...)
3. De même, je désire exprimer une cordiale bienvenue aux délégués des
différentes confessions religieuses: aux représentants de l'Islam,
venus ici de l'Albanie, de l'Arabie Saoudite, de la Bosnie, de la Bulgarie,
de l'Égypte, de Jérusalem, de la Jordanie, de l'Iran, de l'Irak, du Liban,
de la Libye, du Maroc, du Sénégal, des États-Unis d'Amérique, du Soudan,
de la Turquie; aux représentants du Bouddhisme, venus de Taïwan
et de la Grande-Bretagne, et à ceux de l'Hindouisme, venus de l'Inde;
aux représentants de la religion traditionnelle africaine du Ghana
et du Bénin, ainsi qu'à ceux qui viennent du Japon en tant que représentants
de diverses religions et mouvements; aux représentants Sikhs, de
l'Inde, de Singapour et de la Grande-Bretagne; aux délégués du Confucianisme,
du Zoroastrisme et du Jaïnisme. Il ne m'est pas possible
de nommer tout le monde, mais je voudrais que mon salut n'oublie aucun
d'entre vous tous, chers hôtes, que je remercie encore une fois d'avoir
accepté de prendre part à cette journée significative.
B
- Discours du pape après les témoingnages en faveur de la paix des représentants
des religions
(d'après l'agence
de presse Zenit. Les mots soulignés l'ont été par nous)
1. Nous sommes venus
à Assise en pèlerinage de paix. Nous sommes ici, en tant que représentants
des différentes religions, pour nous interroger devant Dieu sur notre
engagement en faveur de la paix, pour Lui demander de nous en faire
le don, pour témoigner de l'ardent désir que nous avons tous d'un
monde plus juste et plus solidaire. (...)
2. Nous nous rencontrons
à Assise, où tout parle d'un singulier prophète de la paix appelé François.
Il est aimé non seulement des chrétiens mais aussi de beaucoup d'autres
croyants et de personnes qui, tout en étant loin de la religion,
se reconnaissent dans l'idéal de justice, de réconciliation, de paix,
qui fut le sien.
Ici, le Poverello
d'Assise nous invite avant tout à lancer un chant de gratitude à Dieu
pour tous ses dons. Nous louons Dieu pour la beauté du cosmos et de la
terre, "jardin" merveilleux qu'il a confié à l'homme pour qu'il
le cultive et le garde (cf. Gn. 2 : 15). Il est bon que les hommes se
rappellent qu'ils se trouvent sur un "parterre" de l'immense
univers, créé pour eux par Dieu. Il est important qu'ils se rendent compte
que ni eux ni les questions pour lesquelles ils se fatiguent tant ne sont
"tout". Seul Dieu est «tout», et c'est à Lui que
chacun devra, à la fin, se présenter pour rendre compte. (...)
Dieu lui-même a placé
dans le cœur humain une propension instinctive à vivre en paix et en harmonie.
C'est là une aspiration plus intime et plus tenace que n'importe quel
instinct de violence, une aspiration que nous sommes venus ensemble réaffirmer
ici, à Assise. Nous le faisons en étant conscients d'interpréter le
sentiment le plus profond de tout être humain.
L'histoire a connu
et continue de connaître des hommes et des femmes qui, précisément en
tant que croyants, se sont distingués comme témoins de paix. Par
leur exemple, ils nous enseignent qu'il est possible de construire entre
les personnes et entre les peuples des ponts pour se rencontrer et cheminer
ensemble sur les voies de la paix. Nous voulons tourner nos regards vers
eux pour y puiser une inspiration dans notre engagement au service
de l'humanité. Ils nous encouragent à espérer que, dans le nouveau
millénaire commencé depuis peu, ne manqueront pas non plus des hommes
et des femmes de paix, capables de faire rayonner dans le monde la lumière
de l'amour et de l'espérance.
3. La paix! L'humanité
a toujours besoin de la paix, mais elle en a besoin plus encore aujourd'hui,
après les tragiques événements qui ont ébranlé sa confiance et en présence
des foyers persistants de conflits déchirants qui maintiennent le monde
dans l'appréhension. Dans le Message du 1er janvier dernier, j'ai mis
l'accent sur deux "piliers" sur lesquels la paix s'appuie
: l'engagement pour la justice et la disposition au pardon.
Il faut de l'humilité
et du courage pour s'engager sur ce chemin. Le contexte de la présente
rencontre, celui du dialogue avec Dieu, nous donne l'occasion de réaffirmer
qu'en Dieu nous trouvons l'union éminente de la justice et de la miséricorde.
Dieu est souverainement fidèle à lui-même et à l'homme, même quand l'être
humain s'éloigne de Lui. C'est pourquoi les religions sont au service
de la paix. Il leur appartient, et il appartient surtout à leurs responsables,
de promouvoir parmi les hommes de notre temps une conscience renouvelée
de l'urgence de bâtir la paix.
Il faut donc que
les personnes et les communautés religieuses manifestent le rejet le
plus net et le plus radical de la violence, de toute violence, à commencer
par celle qui prétend se parer de religiosité, allant jusqu'à faire appel
au nom très saint de Dieu pour offenser l'homme. Offenser l'homme revient
en définitive à offenser Dieu. Aucune finalité religieuse ne peut justifier
la pratique de la violence de l'homme sur l'homme.
5. Je m'adresse
maintenant de manière particulière à vous, Frères et Sœurs chrétiens.
Notre Maître et Seigneur Jésus Christ nous appelle à être des apôtres
de paix. Lui-même a fait sienne la règle d'or connue de la sagesse antique:
«Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le
vous-mêmes pour eux» (Mt. 7 : 12; cf. Lc. 6 : 31) et le commandement
de Dieu à Moïse: «Aime ton prochain comme toi-même» (cf. Lv.
19 : 18; Mt. 22 : 39 et parallèles), les portant à leur achèvement dans
le commandement nouveau: «Comme je vous ai aimés, aimez-vous les
uns les autres» (Jn. 13 : 34).
Par sa mort sur le
Golgotha, il a imprimé dans sa chair les stigmates de la divine passion
pour l'humanité. Témoin du dessein d'amour du Père céleste, il est devenu
"notre paix, lui qui de deux réalités n'en a fait qu'une, détruisant
la barrière qui les séparait, supprimant la haine" (Eph. 2 : 14).
Avec François, le
saint qui a respiré l'air de ces collines et qui a parcouru ces régions,
nous fixons notre regard sur le mystère de la Croix, l'arbre du salut
baigné dans le sang rédempteur du Christ. L'existence du Poverello, de
sainte Claire et d'innombrables autres saints et martyrs chrétiens a été
marquée par le mystère de la Croix. Leur secret fut précisément ce signe
victorieux de l'amour sur la haine, du pardon sur la vengeance, du bien
sur le mal. Nous sommes invités à avancer sur leurs traces, pour que la
paix du Christ devienne un ardent et incessant désir de la vie du monde.
6. Si la paix
est un don de Dieu et a sa source en Lui, où est-il possible de la
chercher et comment pouvons-nous la construire si ce n'est dans un rapport
intime et profond avec Lui ? Bâtir la paix dans l'ordre, dans la justice
et dans la liberté requiert donc l'engagement prioritaire de la prière,
qui est ouverture, écoute, dialogue et en dernier ressort union avec Dieu,
source originelle de la paix véritable.
7. Frères et Sœurs venus ici de différentes parties du monde ! Nous
nous rendrons tout à l'heure dans les lieux prévus afin d'implorer de
Dieu le don de la paix pour l'humanité entière. Nous demanderons qu'il
nous soit donné de reconnaître la voie de la paix, des justes rapports
avec Dieu et entre nous. Nous demanderons à Dieu d'ouvrir les cœurs
à la vérité sur Lui et sur l'homme. Le but est unique et l'intention
est la même, mais nous prierons selon des formes diverses, respectant
les traditions religieuses de chacun. Dans cela aussi, il y a au fond
un message: nous voulons montrer au monde que l'élan sincère de la
prière ne pousse pas à l'opposition et moins encore au mépris de l'autre,
mais à un dialogue constructif, dans lequel chacun, sans verser en
aucune manière dans le relativisme ni dans le syncrétisme, prend une conscience
plus vive du devoir du témoignage et de l'annonce.
Il est temps de dépasser
résolument les tentations d'hostilité qui n'ont pas manqué dans l'histoire,
même religieuse, de l'humanité. En réalité, lorsqu'elles se réclament
de la religion, elles en expriment un aspect profondément immature. En
effet, le sentiment religieux naturel conduit à percevoir de quelque
manière le mystère de Dieu, source de la bonté, et cela constitue une
source de respect et d'harmonie entre les peuples. C'est même dans
ce sentiment que réside le principal antidote contre la violence
et les conflits (cf. Message, n. 14). (...)
Que la paix demeure
spécialement dans le cœur des nouvelles générations ! Jeunes du troisième
millénaire, jeunes chrétiens, jeunes de toutes les religions du monde,
je vous demande d'être, comme François d'Assise, des "sentinelles"
dociles et courageuses de la paix véritable, fondée sur la justice
et sur le pardon, sur la vérité et sur la miséricorde !
IV
- Nos remarques
A
- Faisons une synthèse des points les plus significatifs de ces deux discours
du Pape.
1.
C'est bien le Pape qui invite ces hommes religieux à prier Dieu pour le
don de la paix à Assise. Le Pape les invite en tant que représentants
des différentes religions, et non pas seulement en tant qu'individus pouvant
ou non être de bonne foi et éventuellement avoir la grâce de Dieu. Cela
veut dire aussi que les faux cultes, en tant que tels, avec toutes leurs
superstitions et erreurs, sont acceuillis par le Pape.
2. Le but est unique,
mais chacun est invité à prier Dieu selon des « formes diverses
», « respectant les traditions religieuses de chacun ».
Chacun priera dans des « lieux prévus » (différentes salles
du couvent Saint François), mais en même temps.
3. Le Pape ne mentionne
« Notre Maître et Seigneur Jésus-Christ » que en s'adressant
« de manière particulière » aux Chrétiens. Jésus-Christ ne
serait-il pas l'Unique Médiateur établi par Dieu entre Lui et tous les
hommes ? Et par ailleurs, aucune distinction n'est faite dans ces discours
entre les Catholiques et les sectes protestantes hérétiques, qui rejettent
l'Église et la plupart des Sacrements, qui donc, de fait, rejettent toute
une partie de Jésus-Christ.
4. De plus, la vérité
centrale de la divinité de Jésus-Christ n'est pas affirmée de façon claire
et précise. L'expression « Il a imprimé dans sa chair les stigmates
de la divine passion » permet de ne pas froisser même ceux qui ne
croient pas que Jésus-Christ est, substantiellement, Dieu.
5. Le Pape exhorte
ses hôtes à demander à Dieu « d'ouvrir les coeurs à la vérité sur
Lui et sur l'homme ». Mais Dieu veut enseigner cette vérité justement
par son Église : c'est elle qui a la mission, le devoir essentiel et grave
« d'aller enseigner toutes les nations, les baptisant, .... leur
apprenant à observer tout ce que je vous ai enseigné » (Math. 28
:16). C'est l'Église qui a ce devoir grave de communiquer partout cette
vérité révélée par Notre Seigneur Jésus-Christ. Or, hormis dans les trois
paragraphes qui s'adressent aux Chrétiens, le Pape ne mentionne nulle
part Jésus-Christ. N'est-il pas Créateur et Unique Sauveur, Unique médiateur
entre Dieu et les hommes? Le Pape en reste au niveau naturel : Dieu Créateur.
La vérité du Christ serait-elle facultative ?
6. Le Pape explique
que « l'élan sincère de la prière ne pousse pas à l'opposition mais
à un dialogue constructif ou chacun, sans verser en aucune manière dans
le relativisme ni le syncrétisme, prend une conscience plus vive du devoir
du témoingnage et de l'annonce ». Ce ne sont malheureusement que
des mots, démentis par la réalité, « des paroles trompeuses »,
comme le dit Mgr Fellay.
Car d'une part, le
Pape refuse justement d'annoncer clairement à tous ses hôtes, en cette
occasion, les vérités les plus nécessaires, les vérités qu'il a reçu la
mission d'annoncer à tout homme.
D'autre part, s'il
est vrai que le Pape ne participe pas directement aux cérémonies des faux
cultes, il laisse cependant clairement entendre, ou bien que les différences
entre les religions se ramènent toutes à des différences de « formes
diverses », donc n'atteignant pas le fond de nos rapports avec Dieu,
ou bien, que les différences doctrinales, si elles sont fondamentales
théoriquement, n'empèchent pas Dieu d'agréer les faux cultes avec bienveillance,
pourvu qu'ils manifestent « un élan sincère de prière ». Il
y a là une ambiguité mortelle, comme nous le verrons ci-dessous.
Et quant à la négation
du syncrétisme, le dictionnaire nous dit que ce terme désigne un essai
peu cohérent de concilier, de mélanger des doctrines, des religions contraires.
Cela peut se faire de deux façons : soit par une approbation positive
de toutes les doctrines, même contraires, par le principe du subjectivisme
ou du relativisme : la vérité dépend du sujet, ou est relative à des circonstances
variables; soit par une approbation négative de toutes les doctrines,
même contraires, par le refus de dénoncer les erreurs opposées à la vérité
: on prétend alors réaliser une unité par l'action commune, mettant entre
parenthèses tout ce qui divise. On ne peut nier que c'est cela qui s'est
passé à Assise : le Pape invite à prier en même temps pour un même but
commun, chacun gardant ses propres croyances et rites.
7. Le Pape déclare
que « dans le sentiment religieux naturel réside le principal antidote
contre la violence et les conflits ».
8. Enfin, le Pape
se fait le porte-parole de tous pour rejeter « de la façon la plus
nette et la plus radicale la violence, toute violence ». «
Aucune finalité religieuse ne peut justifier la pratique de la violence
de l'homme sur l'homme ».
B - Quelques principes catholiques
a) La vérité est
objective, ce n'est pas le sujet pensant qui la crée. Elle est une, et
la même pour tous, précisément en ce qu'elle a d'objectif.
b) Les vérités religieuses
d'ordre naturel sont tout à fait insuffisantes pour le salut de l'homme.
Le salut, la grâce de Dieu, sont d'ordre surnaturel. Ils reposent sur
la Foi surnaturelle, don de Dieu, « sans laquelle il est impossible
de plaire à Dieu » (Heb. 11 :6).
c) De plus, à cause
du péché originel, notre nature humaine a été et reste blessée. Elle est
déchue de sa rectitude, spécialement par la blessure de l'ignorance dans
l'intelligence, qui explique pourquoi l'homme est si facilement trompé
par l'erreur, et par la blessure de malice de la volonté, qui explique
pourquoi l'homme est si facilement attiré par le mal. Sans l'aide de la
grâce surnaturelle médicinale (gratia sanans), le sentiment religieux
naturel est facilement perverti, jusqu'au point de perdre la notion d'un
Dieu unique et transcendant.
d) Parmi les vérités
religieuses surnaturelles les plus essentielles, les plus nécessaires
au salut, il y a celles concernant Notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu
et vrai homme, unique Médiateur et unique Sauveur de tous les hommes.
Par la sainte Messe, Il a laissé à son Église, l'Église catholique, son
Sacrifice comme l'unique vrai culte qui puisse plaire à Dieu et nous obtenir
son pardon et ses faveurs.
e) Dieu veut «
des adorateurs en esprit et en vérité ». Il a horreur des faux cultes,
qui sont « inspirés du démon » (I Cor. 10 : 20-21). Il ne
peut approuver aucun culte qui d'une manière ou d'une autre, contredit
la Vérité, qui est Lui-même.
f) Voilà pourquoi
il n'est jamais permis à un catholique de participer activement à un faux
culte : c'est le péché de « communicatio in sacris », péché
contre le 1er commandement de Dieu : « Un seul Dieu tu adoreras
et aimeras parfaitement ». Il n'est même pas permis d'y participer
passivement, s'il y a un danger prochain de scandale. Toute parole ou
action qui permettrait d'être interprétée comme un approbation d'un faux
culte est un scandale grave.
g) Objection : mais
si un païen est de bonne foi, fidèle à ce qu'il connait des commandemants
de Dieu, et dans une ignorance invincible de telle ou telle vérité révélée,
sa prière est-elle nécessairement rejetée de Dieu?
Réponse : l'Église
admet la possibilité qu'une âme vivant dans une fausse religion ait la
Foi surnaturelle, et adhère non seulement à la loi naturelle, mais aussi
à certaines vérités d'ordre surnaturel, communiquées par exemple par un
ange ou une lumière intérieure du Saint-Esprit, même si cette âme ignore,
de bonne foi, telle ou telle vérité révélée. Mais d'une part, la plupart
sinon toutes les religions païennes sont incompatibles avec la loi naturelle,
notamment le premier Commandemant de Dieu, a fortiori sont-ils incompatibles
avec la vérité surnaturelle. D'autre part, même offert de bonne foi,
un culte faux reste un culte faux : c'est objectivement une
abomination aux yeux de Dieu. Autre est la question de savoir si Dieu
peut agréer la prière d'un païen « de bonne foi », comme individu,
autre est celle de savoir si un catholique peut, même tacitement, par
son silence, donner son approbation à un faux culte, et laisser sous-entendre
à ce païen que Dieu agrée la prière faite dans n'importe quel culte. Par
son invitation positive aux païens et aux hérétiques, en tant que représentants
des fausses religions, à prier en même temps pour un but commun, le Pape
scandalise gravement les catholiques et ces païens et favorise, de fait,
l'indifférentisme.
h) La paix, même
la paix temporelle en ce monde, ne peut être obtenue par des moyens purements
naturels : elle dépend de l'ordre surnaturel. Seul Jésus-Christ peut nous
donner la vraie paix : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma
paix, non comme le monde donne la paix » (Jn. 14 : 27).
Une des raisons en
est que la paix requiert la grâce surnaturelle pour guérir les plaies
de notre nature déchue par le péché. Cette grâce, d'ordre surnaturel,
ne peut s'obtenir que par et en Jésus-Christ. Le « sentiment religieux
naturel » est donc tout à fait incapable, par lui-même, de procurer
la vraie paix.
i) Enfin, le rejet
« le plus net et le plus radical » de toute violence, peut
satisfaire un sentimentalisme dévoyé, mais certainement pas la raison,
ni la Foi, ni les vraies exigences de la paix en ce monde.
L'amour authentique
du bien doit nous porter à combattre le mal, pour l'empècher justement
de progresser, de triompher et d'écraser le bien. La violence est donc
parfois raisonnable et juste, tout le monde l'admet en cas de légitime
défense. Si cela vaut pour le bien d'un particulier, a fortiori cela est
vrai pour le bien commun, et a fortiori encore pour le bien commun spirituel
de la Foi : d'où les Croisades, par exemple, qui furent, fondamentalement,
une guerre juste de la part des Chrétiens pour se défendre contre l'Islam
envahissant. D'où aussi la sainte Inquisition, qui en punissant les hérétiques
notoires et pertinax, visait à protéger le bien commun de la Foi dans
une nation catholique, et donc aussi la vraie paix.
L'erreur libérale
qui veut par principe, et universellement, laisser la vérité et l'erreur
également libres est un principe en réalité destructeur de la vraie paix.
Le 11 septembre 2001 ne nous a donc rien appris ?
Conclusion : Monseigneur
Fellay a bien raison d'affirmer que cette foire d'Assise :
- offense Dieu
en son premier commandement;
- nie l'unicité
de l'Église et de sa mission salvatrice;
- conduit
les fidèles tout droit à l'erreur de l'indifférentisme;
- trompe
les malheureux infidèles et adeptes d'autres religions. "
Abbé Dominique
De Vriendt
V
- Assise - quelques textes de la Tradition
I - « Il va
de soi que le Siège apostolique ne peut, d'aucune manière, participer
à leurs congrès (des oecuménistes) et que, d'aucune manière, les catholiques
ne peuvent apporter leurs suffrages à de telles entreprises ou y collaborer;
s'ils le faisaient, ils accorderaient une autorité à une fausse religion
chrétienne, entièrement étrangère à l'unique Église du Christ ».
« Les catholiques
ne peuvent en aucune manière approuver ces tentatives basées sur la fausse
théorie que toutes les religions sont plus ou moins bonnes ou louables,
en ce sens qu'elles manifestent et signifient toutes également, encore
que de manière diverse, le sentiment naturel inné qui nous porte vers
Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. Or, les partisans
de cette théorie sont dans la plus profonde erreur; bien plus, en rejetant
la vraie religion et en en faussant la juste notion, ils versent graduellement
dans le naturalisme et l'athéisme; il est donc clair que c'est s'éloigner
de la religion divinement révélée que de d'unir aux tenants de ces doctrines
et à leurs tentatives.
« Ces 'panchrétiens',
qui s'efforcent de fédérer les Eglises semblent poursuivre le très noble
dessein de promouvoir la charité entre tous les chrétiens; mais comment
la charité pourrait-elle tourner au détriment de la foi? Personne n'ignore
que saint Jean lui-même, l'apôtre de la charité, que l'on a vu dévoiler
dans son Evangile les secrets du Coeur sacré de Jésus et qui avait coutume
de toujours inculquer dans l'esprit des siens le précepte nouveau, aimez-vous
les uns les autres, a interdit absolument tout rapport avec ceux qui
ne professent pas la doctrine du Christ, entière et pure : 'Si quelqu'un
vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre
maison et ne le saluez même pas' (II Jean 10). C'est pourquoi, comme
la charité a pour fondement une foi intègre et sincère, l'unité de foi
est le lien principal qui doit unir les disciples du Christ. " Pie
XI, Mortalium animos, 6 janvier 1928.
II - « Seule
l'Église catholique conserve le culte véritable. Elle est la source de
vérité, la demeure de la foi, le temple de Dieu; qui n'y entre point ou
qui en sort perd tout espoir de vie et de salut. Que personne ne se laisse
aller à d'opiniâtres contestations. C'est une question de vie et de salut;
si l'on n'y veille attentivement et prudemment, c'est la perte et la mort.
» Lactance, Divinae Institutiones IV, 30. Extrait cité par
Pie XI.
III - « Aussi
bien, quand Jésus-Christ parle de cet édifice mystique, Il ne mentionne
qu'une seule Église, qu'Il appelle sienne : " Je bâtirai mon Église
". Toute autre qu'on voudrait imaginer en dehors de celle-là, n'étant
point fondée par Jésus-Christ, ne peut pas être la véritable Église de
Jésus-Christ ». Léon XIII, Satis Cognitum, 1896.
IV - « Mais
plus étranges encore, effrayantes et attristantes à la fois sont l'audace
et la légèreté d'esprit d'hommes qui se disent catholiques, qui rêvent
(...) d'établir sur la terre, par-dessus l'Église catholique, 'le règne
de la justice et de l'amour', avec des ouvriers venus de toute part, de
toutes les religions ou sans religion, avec ou sans croyances, pourvu
qu'ils oublient ce qui les divise : leurs convictions religieuses et philosophiques,
et qu'ils mettent en commun ce qui les unit : un généreux idéalisme et
des forces morales prises 'où ils peuvent'. Quand on songe à tout ce qu'il
a fallu de forces, de science, de vertus surnaturelles pour établir la
cité chrétienne, et aux souffrances de millions de martyrs, et aux lumières
des Pères et des Docteurs de l'Église, et au dévouement de tous les héros
de la charité, et une puissante hiérarchie née du Ciel, et des fleuves
de grâce divine, et le tout édifié, relié, compénétré par la Vie et l'Esprit
de Jésus-Christ, la Sagesse de Dieu, le Verbe fait homme, quand on songe,
disons-nous, à tout cela, on est effrayé de voir de nouveaux apôtres s'acharner
à faire mieux avec la mise en commun d'un vague idéalisme et de vertus
civiques. Que vont-ils produire ? Qu'est-ce qui va sortir de cette collaboration
? Une construction purement verbale et chimérique, où l'on verra miroiter
pêle-mêle et dans une confusion séduisante les mots de liberté, de justice,
de fraternité et d'amour, d'égalité et d'exaltation humaine, le tout basé
sur une dignité humaine mal comprise ». Saint Pie X, Lettre sur
le Sillon 'Notre mandat apostolique', 25 août 1910. "
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