Vie
et écrits des Saints Le Bienheureux Dom Columba Marmion (1858 – 1923),
Abbé de Maredsous. Un guide spirituel pour notre temps
Dom
Columba Marmion peut être décrit comme un guide unique pour l’âme qui
cherche le Christ. Moine bénédictin qui a exercé une influence énorme
sur la spiritualité du 20ème siècle, il a été béatifié par
le pape Jean-Paul II le 3 septembre 2000, en même temps que Pie IX, le
Père Guillaume de Chaminade, et Jean XXIII (?).
Nous
donnons ici une courte biographie, puis quelques pages extraites de son
chef-d’oeuvre : Le Christ Vie de l’âme.
Né à Dublin en 1858
d'un père irlandais et d'une mère française, Joseph Marmion, ses études
secondaires terminées, fut reçu au séminaire de Clonliffe. Il acheva sa
formation sacerdotale à Rome. Ordonné prêtre dans la Ville éternelle en
1881, il fut nommé vicaire à Dundrum, puis professeur de philosophie au
séminaire de Clonliffe. Une visite faite à Maredsous lors de son retour
d'Italie fut l'occasion de l'appel à la vie monastique. En 1886, il vint
frapper à l'abbaye belge pour y être reçu en qualité de novice. Admis
à la profession, il débuta dans différentes charges; bientôt nommé professeur
de philosophie, puis en 1899 envoyé comme prieur et professeur de théologie
au Mont-César à Louvain, il y resta dix ans ; il fut nommé abbé de Maredsous
en 1909 où il mourut le 30 janvier 1923 laissant un grand souvenir de
contemplatif et d'apôtre.
Les conférences spirituelles
de Dom Columba Marmion sont réunies en trois volumes: Le Christ Vie
de l'âme, paru en 1918 ; Le Christ dans ses mystères, publié
en 1919 et Le Christ idéal du moine, sorti des presses en 1922.
Ces livres ont été rangés parmi « les classiques de la spiritualité chrétienne
1» et ils ont valu à leur auteur, de la part de théologiens
et d'écrivains spirituels appartenant à des écoles diverses, le titre
de « maître » et même de « docteur» de la vie spirituelle. Des évêques
et des princes de l'Église ratifièrent ces jugements; Benoît XV (pour
employer les paroles mêmes du pape) « s'en servait pour sa vie spirituelle »;
et s'adressant à Mgr Szepticky, archevêque de Lemberg, le Vicaire du Christ
lui disait: « Lisez cela: c'est la pure doctrine de l'Église. Aussi bien
la diffusion de ses ouvrages a-t-elle été extrêmement rapide.
« Cet accueil unanime
de la catholicité » (R. P. Doncœur, S. J.), se justifie par un ensemble
de qualités que l'on rencontre rarement réunies à ce point: l'œuvre de
dom Marmion est basée tout entière sur le dogme et la théologie catholique;
elle en est une synthèse organique et vivante. Et comme la doctrine et
la piété chrétienne s'organisent autour de la personne et de l'œuvre du
Christ, l'auteur n'a d'autre ambition que de faire rayonner en pleine
lumière et dans tout son relief la divine figure du Verbe incarné.
Dans ce but, il
recourt constamment aux Écritures, ou plutôt c'est le Livre Saint lui-même
qui est la source d'où jaillit le développement harmonieux et la fructueuse
application de la doctrine. De là le parfum de prière qui émane de ses
livres. Le cardinal Mercier, qui avait pris dom Marmion comme confesseur,
disait: « Dom Columba fait toucher Dieu » ; toujours, il baigne
dans une atmosphère surnaturelle, une atmosphère de prière. De là aussi
la lumière, la sécurité et la paix.
A cette trilogie
se joignent deux volumes; une biographie: Un maître de la vie spirituelle,
et un recueil de lettres: L'union à Dieu d'après les lettres spirituelles
de dom Marmion. Ces volumes, en nous faisant entrer dans l'intimité
du Docteur de la vie spirituelle, ajoutent à la doctrine une nouvelle
séduction et une nouvelle force.
De la biographie
on s'est plu à répéter que l'œuvre est magnifique, émouvante; qu'il s'en
dégage une connaissance plus complète, plus profonde de la vie intime
de Dom Columba. Contentons-nous de ce témoignage: « Cet ouvrage bien composé,
élégamment et sobrement écrit et par ailleurs si plein de bonne moelle
doctrinale, soutient avantageusement la comparaison avec maint «
Traité de la Perfection chrétienne. »
Couronnant ces œuvres,
le recueil des lettres spirituelles nous révèle avec plus de spontanéité
encore l'âme de celui dont le Christ fut réellement la vie. Ces pages
où dom Marmion se montre particulièrement comme un directeur spirituel
éminent, constituent avant tout un trésor doctrinal. On y retrouve aussi
un caractère profondément spirituel qui ne se dément jamais et découle
de l'abondance du cœur et de l'expérience. Cette expérience, jointe à
une pénétration psychologique peu ordinaire ainsi qu'à la charité la plus
compréhensive, la plus suave, lui fait trouver le chemin des cœurs. De
cet ouvrage on a pu écrire: « Dans l'art délicat de la lettre spirituelle,
dom Marmion excellait. Comme sa doctrine était fort simple et très profonde,
sa direction fixait l'âme dans la conviction, la clarté et la paix. Ce
bienfait de sa parole, le recueil des lettres de dom Marmion le dispensera
abondamment. Il complète admirablement le « corpus asceticum» (des
œuvres spirituelles de dom Marmion) désormais classique 2.
»
1. P. François JANSEN
S. J., Nouvelle Revue Théologique, 1930, p. 614.
2. D. Bernard Capelle.
Questions Liturgiques et Paroissiales, Février 1934.
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