Tiré
du bulletin de la Chapelle de la Sainte Famille, Melbourne,
Floride
Le
29 mai dernier, fête de Ste Marie Madeleine de Pazzi,
s’envolait dans l’éternité le Rév.
Père Carl Pulvermacher, Capucin Traditionnel, à
Dickinson, Texas, USA. Il fut prêtre pendant 54 ans, et
passa les 30 dernières années au service de la
Fraternité.
Né
au Wisconsin d’une famille catholique de neuf enfants,
il suivit en 1944 deux de ses frères plus âgés
dans l’Ordre des Frères Mineurs Capucins. Il suivit
aussi les cours du Séminaire St Antoine, de la Province
Capucine de St Joseph, à laquelle appartint aussi le
Vénérable Père Solanus Casey, qu’il
eut d’ailleurs la grâce de rencontrer dans les années
quarante. Carl fut ordonné Prêtre en 1952. En 1965,
le Père Carl fut envoyé à la mission fondée
par les Jésuites dans les années 1880, dans la
Réserve Indienne Crow au Montana. Il travailla parmi
les Crow et les Cheyenne des villes d’Ashland et de St
Xavier.
Quand
le Novus Ordo Missae fit son apparition, le Père Carl
le célébra à contrecœur, ne voyant
pas pourquoi la Messe devrait être changée. Il
continua cependant à célébrer la Messe
de son ordination en privé. Puis ses supérieurs
lui dirent qu’il «démissionner, ou bien
il serait expulsé», car il n'adoptait pas
assez rapidement les changements liturgiques. En 1970, il fut
donc renvoyé au Séminaire St Antoine, puis en
1972 il fut transféré en Australie. C'est durant
cette période qu'il rencontra des Catholiques de Tradition,
et il les dépanna en célébrant pour eux
des Messes de St Pie V `clandestines'. C'est encore en Australie
que le Père rencontra Mgr Lefebvre en 1974 à Sydney.
En décembre 1975, il fut confronté par les forces
modernistes représentées par: son Supérieur
Provincial, son Supérieur local, et le Curé de
la Paroisse où il était employé. On lui
donna un ultimatum: «Cessez de dire la Messe Tridentine,
ou bien quittez!». Le Père Carl décida
de quitter. Ce ne fut pas une décision prise à
la légère, après plus de trente ans passés
dans l'Ordre! Mais il quitta effectivement en janvier 1976,
et en profita pour arrêter en plusieurs pays durant son
voyage de retour aux États-Unis. D'Australie, il visita
donc Singapour, Bombay, Athènes, Assise, Rome, Écône
(où il rencontra de nouveau Mgr Lefebvre), Lyon, Lourdes,
Ars, Paris, Londres, New York, et finalement le Wisconsin, où
il visita ses parents. C'est là qu'il rencontra Mgr Lefebvre
pour la 3ème fois, ainsi que M. l'abbé Hector
Bolduc, et c'est alors qu'il décida d'aider ce dernier
dans l'apostolat du District Américain de la Fraternité.
Durant ces débuts, c'est presque tous les USA qui étaient
desservis à partir de Dickinson, Texas, par les Pères
Pulvermacher et Bolduc. Ils étaient parfois deux semaines
sur la route avant de retourner au Prieuré. Le Père
Carl dira par la suite que c’était presque décourageant
en ces années-là, car à chaque fois qu’un
nouveau prêtre était ordonné pour le District,
un ancien le quittait, annulant ainsi l’espoir d’avoir
de l’aide dans ce vaste apostolat mais, disait-il, «il
nous fallait continuer à bosser!» Parmi ses
nombreux amis Traditionalistes, le Père Carl comptait
Malachi Martin, qui a d'ailleurs utilisé son personnage
dans son roman Windswept House, sous le nom de `Père
Guttmacher'.
En 1977,
le Père Carl contribua à la fondation du magazine
‘The Angelus’, fondement de la future maison d’édition
‘Angelus Press’. Le premier numéro parut
en janvier 1978. Le Père servit comme Éditeur
et Gérant de 1977 à 1990, quand les bureaux furent
déménagés à Kansas City, Missouri.
Mais son titre officiel cachait le fait qu’il devait à
la fois s’occuper de la typographie, de l’impression,
de l’assemblage et de l’envoi postal de la revue
et des petits livres édités «à
partir de rien». En 1991, M. l'abbé Peter
Scott, Supérieur du District Américain, demanda
au Père de prendre en charge le travail de la Fraternité
en Floride. Bien qu'il fût très heureux à
Dickinson, le Père Carl déménagea «pour
combler le vide dans ce coin des États-Unis».
C'est à Davie, en Floride, qu'il continua jusqu'à
sa mort à combattre la tempête moderniste, mais
aussi l'ouragan Andrews en 1992. C'est depuis cette année-là
que toutes les chapelles de Floride font une prière spéciale
après la Messe pour avoir une température clémente.
Quand on
demandait à un tel vétéran comment faire
face à la crise de l’Église, il répondait
avec une simplicité toute franciscaine: «Apprenez
votre Foi, et gardez-la. Quant aux Prêtres et aux Frères,
qu’ils soient fidèles à la récitation
de l’Office Divin; quand vous n’avez pas la Messe,
sanctifiez votre dimanche autant que vous le pouvez; gardez
le Rosaire et soyez fidèles à votre dévotion
à Marie.»
Veuillez s v p prier pour le repos de l’âme de ce
saint Prêtre de Dieu.