Le
2 février dernier Monseigneur Fellay accorda, à
Rome, une conférence de presse à 45 journalistes
qui s’attendaient à une annonce d’un accord entre Rome
et la Fraternité. Ce qu’ils reçurent fut une
lettre adressée à tous les cardinaux et une
étude produite par nos 4 évêques sur l’ścuménisme
intitulée «DE L’ŚCUMÉNISME À
L’APOSTASIE SILENCIEUSE - 25 ans de Pontificat».
Vous pouvez trouver cette étude sur le site Internet
de la Fraternité.
Le mot
«apostasie silencieuse» est de Jean-Paul
II lui-même pour décrire la situation catastrophique
de l’Église en Europe principalement. L’étude
démontre clairement que l’une des principales raisons
de l’apostasie dont parle le Pape est l’ścuménisme
tel qu’il est pratiqué par le Vatican depuis Vatican
II. Mgr Fellay montre simplement par les citations de Jean-Paul
II que cet ścuménisme vient de la « grande
charte » Lumen Gentium, et qu’il est l’objet principal
de son pontificat. C’est donc que Vatican II et Jean-Paul
II sont responsables de cette apostasie!
Le cardinal
Walter Kasper, Président du Conseil Pontifical pour
l’unité des Chrétiens, lors d’une conférence
donnée le 24/05/03 intitulée : « A
Vision of Christian Unity for the Next Generation »
admet qu’il y a un ścuménisme Pré-Vatican II
et Post-Vatican II. Le premier consiste dans l’effort pour
ramener à la seule vraie Église ceux qui l’ont
quitté. Le deuxième est très différent,
et consiste en « un parcours commun », en
une «diversité réconciliée»,
comme moyen d’arriver à une sorte d’unité visible
avec les autres églises. Mais il n’est pas question
de retour.
Avant
Vatican II, l’Église cherchait la conversion des non-catholiques
pour leur salut. Maintenant cela est inutile. Pourquoi? Parce
que selon Vatican II et Jean-Paul II, tout le monde est sauvé
parce que « Jésus-Christ ‘s’est uni d’une
certaine manière à tous les hommes’ (Gaudium
et spes #22), même si ceux-ci n’en sont pas conscients.
» (JP II 22/12/86) Donc étant maintenant
libéré du devoir d’aider les hommes à
atteindre leur salut, l’Église peut promouvoir l’unité
humaine perdue!
Cette
nouvelle conception non-catholique de l’ścuménisme
vient d’une idée nouvelle qu’on trouve dans le document
Lumen Gentium (#7 & 8) qui parle séparément
de l’Église Corps du Christ et de la visibilité
de l’Église catholique comme s’il s’agissait de deux
Églises différentes! Du moins c’est l’impression
qui est donnée. Le Pape, suivant Vatican II, distingue
entre l’Église du Christ, laquelle est une réalité
divine, et les différentes églises fruits des
divisions humaines. Pour Vatican II et Jean-Paul II, l’Église
du Christ est plus grande que l’Église catholique car
elle inclut tous les baptisés, qui sont considérés
comme disciples du Christ en dépit des divisions. Cette
Église du Christ est une réalité invisible.
Ceci explique l’affirmation de Lumen Gentium selon laquelle:
l’ «Église du Christ… subsiste dans l’Église
Catholique.» (LG#8) Pour eux l’Église du
Christ n’est pas l’Église catholique comme l’enseignent
clairement Pie XII et tous les papes avant lui. Pour eux,
l’Église catholique est une partie de l’Église
du Christ laquelle inclue toutes les églises «
chrétiennes ». Voilà pourquoi ils appellent
les églises orthodoxes les « églises sśurs
», et pourquoi ils disent que le saint Esprit se sert
de toutes les religions pour conduire les hommes à
Dieu. Voilà pourquoi il n’est plus nécessaire
de convertir les non-catholiques, parce que selon ce que Jean-Paul
II répète souvent suivant Lumen Gentium, tous
les baptisés, peu importe leur appartenance religieuse,
demeurent unis au Christ et incorporés à Lui.
(LG #15) La conclusion est que si l’ordre de l’unité
« est celui qui remonte à la création
et à la rédemption et s’il est donc en ce sens
‘divin’, ces différences et ces divergences même
religieuses, remontent plutôt à un ‘fait humain.’
» (JP II 222/12/86)
D’où
il suit que pour Jean-Paul II, « le but ultime du
mouvement ścuménique est le rétablissement de
la pleine unité visible de tous les baptisés.
» (Ut Unum Sint #77) Il est donc nécessaire
de détruire les barrières humaines qui empêchent
cette unité. Voilà une des raisons pour les
« mea culpa » pontificaux de l’an 2000
et toutes les autres concessions faites aux non-catholiques.
Quelles
sont ces barrières? Ce sont: les professions de foi,
les sacrements et la communion hiérarchique. Mais rappelez
vous il ne s’agit pas de ramener les égarés,
mais plutôt de trouver ce qui nous unit, ce que nous
avons en commun. Voilà ce qui explique la démolition
de l’Église au nom de l’ścuménisme. Examinons
un peu ce que Rome fait de ces barrières:
Profession de Foi
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Cardinal
Ratzinger |
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En matière
de foi, Jean Paul II considère que souvent «
les polémiques et les controverses intolérantes
ont transformé en affirmations incompatibles ce qui
était de fait le résultat de deux regards scrutant
la même réalité, mais de deux points de
vue différents. Il faut trouver aujourd’hui la formule
qui, saisissant cette réalité intégralement,
permette de dépasser les lectures partielles et d’éliminer
les interprétations erronées. » (Ut Unum
Sint # 38) Ces querelles de foi sont donc réduites
à un simple malentendu dû aux conditions historiques
et aux terminologies locales! En d’autres mots: tout est relatif.
C’est bien ce que disait le cardinal Ratzinger à Mgr
Lefebvre lorsque celui-ci lui parlait du Syllabus des erreurs
de Pie IX. Le Syllabus était bon à l’époque
oú il fut écrit, mais maintenant il n’est plus
conforme aux réalités d’aujourd’hui, donc il
ne s’applique plus! Les formules dogmatiques dépendent
donc du temps où elles ont été formulées.
À temps différents correspondent différentes
formules. Et voilà! Le tour est joué. Il n’y
a plus de vérité fixe. La foi est jetée
dehors par les fenêtres grandes ouvertes par Vatican
II. Ce qui explique entre autres la Déclaration christologique
commune entre l’Église catholique et l’Église
assyrienne d’Orient de 1994, et la Déclaration conjointe
sur la doctrine de justification entre l’Église catholique
et la Fédération luthérienne mondiale
de 1999.
Les Sacrements
Souvenons-nous
d’abord que, selon le père Bugnini, dans la préparation
de la nouvelle messe « l’Église a été
guidée… par le désir de tout faire pour faciliter
à nos frères séparés le chemin
de l’union en écartant toute pierre qui pourrait constituer
ne serait-ce que l’ombre d’un risque d’achoppement ou de déplaisir.
» Voilà pourquoi notre messe a été
sacrifiée. Toutes les réformes liturgiques ont
été faites dans le même esprit.
Mais
les Modernistes ne s’arrêtent pas là. La liturgie
catholique ayant été suffisamment diluée
pour plaire aux non-catholiques, il restait à accepter
leur liturgie. Dans un document expressément approuvé
par Jean-Paul II, le cardinal Ratzinger a déclaré
valide l’anaphore ou messe (nestorienne) d’Addai et Mari de
l’Église assyrienne, séparée depuis le
3ième concile d’Ephèse (381), qui ne contient
pas de paroles consécratoires. C’est la fin de la théologie
des sacrements puisque maintenant la matière et la
forme ne sont plus considérés comme étant
nécessaires. Pourquoi alors, ne pas accepter la sainte
Cène des protestants? Mais il demeure un obstacle majeur
à l’unité: la hiérarchie et surtout la
papauté. Mais ne craignez rien, ils ont tout prévu.
La Hiérarchie
Premièrement
il faut reconnaître la validité des ordres des
différentes églises. Donc il faut enlever l’obstacle
de l’invalidité des ordinations anglicanes déclarées
par Léon XIII, afin que l’Archi-Laïc de Canterbury
puisse bénir les cardinaux avec le pape. Ensuite pour
légitimiser les orthodoxes il faut redéfinir
la notion de succession apostolique, non plus comprise «
dans le sens d’une chaîne historique d’imposition des
mains remontant à travers les siècles à
un Apôtre » puisque « ce serait
une vision très mécanique et individualiste.
» (cardinal Kasper).
Mais
l’obstacle principal demeure la primauté du pontife
romain. Mais encore ici Jean-Paul II a pris les devants. Dans
son encyclique Ut Unum Sint # 95 il nous dit qu’il est
« convaincu d'avoir à cet égard une responsabilité
particulière… et que j'écoute la requête
qui m'est adressée de trouver une forme d'exercice
de la primauté ouverte à une situation nouvelle,
mais sans renoncement aucun à l'essentiel de sa mission.
» Et voilà, « à l’avenir
le ministère Pétrin devra être exercé
en accord avec les besoins changeants de l’Église...
Puisque, « dans la situation de globalisation du monde,
les témoignages bibliques concernant Pierre et la tradition
pétrine de Rome sont lus avec de nouveaux yeux, parce
que dans ce nouveau contexte la question d’un ministère
d’unité universelle, d’un point de référence
commun et d’une voix commune pour l’église universelle
devient urgent. » (cardinal Kasper). C’est la fin
de la papauté au nom de l’ścuménisme. Et on
dit que c’est nous qui sommes contre le Pape!
Incroyable!
J’aimerais pouvoir vous dire que j’invente tout cela, mais
il s’agit de citations de Jean-Paul II luimême et du
cardinal Kasper, Président du Conseil Pontifical pour
la Promotion de l’unité des Chrétiens, donc
le numéro deux en matière d’ścuménisme.
Cher
fidèles, le carême est commencé. Avec
St Paul « nous vous exhortons à ne pas recevoir
en vain la grâce de Dieu. Voici maintenant le temps
favorable; voici maintenant le jour du salut. »
Voici le temps de nous montrer chrétiens, véritables
disciples de Jésus-Christ. Soyez généreux!
Il y a tant de péchés à expier; les nôtres,
mais aussi tous les scandales publics autour de nous. Comme
d’habitude la messe mensuelle pour tous nos amis et bienfaiteurs
sera célébrée le dernier dimanche du
mois. Soyez assurés de nos prières reconnaissantes.