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Cela
fait maintenant six ans que les cadets de Brébeuf ont été
fondés à Lévis, au Québec. C'est un groupe de scouts-marins
Québécois qui fait de la navigation sur le fleuve et sur les
lacs avoisinants. Le camp d'été est un temps fort de cette
oeuvre d'éducation, car il permet aux enfants de mettre en
pratique pendant quelques jours tout ce qu'ils apprennent
durant l'année. Chaque année, le camp se déroule au bord de
l'eau. Cette année, après bien des recherches, et avec l'aide
efficace de monsieur Michel Arsenault, les cadets catholiques
de la tradition ont passé leur camp d'été sur la belle île
Châtigny, près de la rive sud du fleuve St-Laurent, en face
de la ville de Salaberry de Vallefield, près de Montréal.
Elle a une superficie d'environ 100,000 pieds carrés et est
couverte de beaux arbres qui protègent ses habitants des vents
du fleuve. Elle a la forme d'une banane et possède de nombreuses
plages de galets et même de sable fin. Tel est l`endroit que
nous avons pacifiquement «conquis», grâce à l`aide
aimable de Mme Pauline Brodeur, qui vit sur les rives du St-Laurent,
et qui nous a obtenu du propriétaire de l`île, M. Di Tomasso,
l`autorisation d`y tenir le Camp. J`en profite ici pour les
remercier de leur gentillesse. L`histoire du Camp a été publiée
dans l`important journal de Québec «Le Soleil»; ils
ont en effet envoyé un journaliste pour couvrir cet événement
rare: Un groupe de VRAIS scouts marins ayant un Camp sur une
île! Ce qui suit est un compte-rendu des activités du Camp,
et il a été composé par des Cadets de Brébeuf. Bonne Lecture!
La Chronique du Camp
Le
Camp de 2003 a pris place du 4 au 14 août. Prévenu à l'avance
quelques jours avant le début du camp, le Haut-Équipage se
rend à l'École Sainte-Famille pour charger les huit bateaux
de la troupe, les pontons flottants qui servent à notre port
mobile, les dix grandes tentes et tout le matériel dans un
grand camion de 53 pieds que nous a prêté généreusement monsieur
Roger Lambert. Aidés de quelques hommes, nous remplissons
le camion et nous partons en direction de Valleyfield. Là,
nous sommes attendus par mme Brodeur qui possède une maison
avec une grande terrasse donnant sur le fleuve face à l'île.
Arrivés sur les lieux, nous pouvons contempler la beauté du
site, la clarté de l'eau et surtout l'île qui nous apparait
alors comme une masse verte se découpant sur l'étendue bleue
du Saint Laurent. Elle est couverte d'une végétation impressionante
par ses arbres gigantesques et ses murs de lianes entrecroisées.
Monsieur l'abbé de l`Estourbeillon, le seul prêtre qui fera
le Camp, se propose d'aller faire une reconnaissance du lieu
et de commencer à débroussailler. Il s'y rend en bateau avec
cinq cadets pendant que les autres vont avec Michel Arsenault
couper du bois pour le ramener sur l'île en vue des installations
de camp.
À
la fin de cette journée bien chargée, Mme Brodeur nous offre
un bon repas et nous repartons sur Lévis.
Le
jour du camp est arrivé! Tous ont empaqueté leur affaires.
Les sourires se lisent sur les visages des grands comme des
petits. Après la messe du matin et un rapide déjeûner, les
garçons entrent leur matériel dans le bus et voici que 36
Cadets partent pour l'aventure. Après trois heures de voyage,
dame l'hôtesse nous attend et nous accueille avec beaucoup
de joie. Aussitôt nous nous mettons au travail pour transporter
le matériel sur l'île. M. l'abbé fait de nombreuses allées
et venues avec sa chaloupe à moteur. Il doit faire attention
car il n'y a pas beaucoup de fond et quelques rochers sont
à fleur d'eau. Nous commençons à nous installer sur l'île.
Les assistants du chef de groupe installent les quatre grands
pontons flottants en forme de L à l'endroit le plus favorable.
C'est notre petite marina à laquelle nous pouvons amarrer
nos voiliers pendant tout le camp. Puis les quatre équipages,
composés chacun de sept à huit cadets, choisissent leurs coins
et commencent les installations.
De
gauche à droite: M. Michel Arsenault; MME. Pauline
Brodeur
et M.l`abbé de l'Estourbeillon FSSPX
La période des installations dure environ deux jours. Chaque
équipage doit arranger son propre coin pour le rendre vivable.
Concrètement cela consiste à fabriquer une table en rondins
pour prendre les repas, à aplanir un espace confortable pour
la tente, à bâtir une table de cuisine sécuritaire sur laquelle
on peut faire un petit feu, à aménager un oratoire digne pour
la prière et à trouver quelques autres constructions originales
qui peuvent rendre la vie de camp plus opérationnelle, et
qui soient dignes de battre les idées des autres concurrents.
À la fin des installations il y a l'inspection des chefs.
L'abbé de l'Estourbeillon, Amiral de la Flotte, accompagné
de son conseil, Messieurs Arsenault, Blaise Lapointe, Jean-Marc
Houde, Félix Chapleau (le clairon de la troupe) et Pierre
Roy, passe dans chaque coin. Les équipages sont alors en grand
uniforme et attendent les chefs au paré dès que se fait entendre
le signal du clairon. Le Chef d'Équipage fait alors visiter
son coin qui a été spécialement décoré pour la circonstance.
Par la suite l'État-Major des Chefs juge chaque coin selon
des critères bien déterminés et donne les résultats.
Cette
année, puisque nous sommes sur une île, le vent étant favorable
et le soleil au rendez-vous, l'abbé décide de faire principalement
de la voile. Après la Messe, le déjeûner avalé, chaque équipage
embarque sur ses voiliers, hisse les voiles, et la course
s'amorce. Le but de l'activité est de se rendre le plus rapidement
possible à un endroit indiqué par l'abbé une fois que tous
les voiliers se trouvent au large. Les journées de voile sont
toujours agrémentées de bagarres d'eau, et d'abordages entre
les voiliers et les chaloupes. Les manoeuvres à la voile,
les feintes de pirate pour approcher l'équipage concurrent,
les chaudières d'eau prêtes à être envoyées sous le vent au
plus près des ennemis, nous font bien rire et mettent beaucoup
de piquant dans ces activités. Après de nombreuses joutes
et de nombreux abordages, lorsque nous sommes fatigués et
tout égratignés, l'abbé donne le signal et nous entonnons
nos chants marins. Tous apprécient le repos après la bataille,
et la joie se manifeste à travers ces beaux chants qui se
succèdent alors comme un écho sur chaque embarcation. Le repas
de midi se prend soit à bord, soit sur la grève d'une île
déserte. Une fois rentrés sur notre île après une bonne journée
de navigation et de jeux nautiques, nous profitons de la baignade
pour nous détendre avant le chapelet. La prière terminée nous
engloutissons le souper chaud que nous ont préparé nos cuisiniers.
Puis nous préparons la veillée et quelques sketchs ou saynètes
drôles, et nous terminons la journée par la prière du soir
chantée. En silence nous nous couchons dans nos coins d'équipage
et nous nous endormons comme des souches. Chaque soir les
équipages se relaient pour veiller toute la nuit et pour méditer
sur un article de notre Foi ou sur une phrase de l'Evangile.
Plusieurs
autres occupations passionnantes ont jalonné ce camp. Il y
eut le concours de cuisine qui consiste à préparer dans chaque
équipage un repas le plus exquis possible pour les chefs.
Le repas est servi comme dans un restaurant. L'équipage prévoit
un thème autour duquel les scouts présentent un sketch. Les
thèmes de cette année étaient Dollard des Ormeaux, Napoléon
à Sainte Hélène, Robinson Crusoé et un Repas dans un Ranch.
Parmi les invités se trouvait Mme Brodeur, notre hôtesse.
À part un banc de table qui se rompit sous le poids des invités
dans l'équipage d'Iberville, tout se passa bien et les chefs
donnèrent peu après les résultats.
Il
ne faut pas oublier les parcours du combattant. Ces concours
physiques se sont passés dans l'eau cette année, île oblige.
La première épreuve consistait tout d'abord à faire une distance
d'environ cent mêtres avec une perche métallique qui ne devait
pas toucher l'eau. Ensuite il fallait faire le trajet de retour
en transportant deux chaudières pleines de pierres. Les chaudières
étaient assez lourdes pour nous tenir facilement au fond de
l'eau. Il fallait donc remonter à la surface pour reprendre
de l'air. Après il y avait deux autres épreuves. À l'aide
des chaloupes en aluminium, il fallait faire un tir à la corde.
Les chefs seuls avaient un aviron et leurs co-équipiers ne
devaient se servir que de leurs mains pour pagayer. La dernière
épreuve consistait en une course de chaloupe. Nous avons
eu aussi la grande joie de pouvoir assister au dernier des
«Mardi Musicaux» de Valleyfield pour la saison; la
très belle musique était jouée par le Grand Orchestre de Châteauguay!
Vers
la fin du camp, il y eut la visite des parents. L'abbé faisait
le traversier entre la rive et l'île. Beaucoup de parents
et amis vinrent à notre traditionnel feu de camp. Malgré quelques
allergies dûes à l'herbe à puce parsemée sur l'île, nous nous
sommes très bien amusés grâce au beau temps ensoleillé, grâce
aussi à Mme Brodeur et à M. Di Tomasso, ainsi qu`au dévouement
des chefs et au bon esprit général qui a règné durant ces
dix jours. Mais surtout, grâces soient rendues à Dieu pour
notre beau Camp!