1)
L’Église veut rendre Dieu propice à notre Messe en
Lui faisant se souvenir de trois sacrifices qui Lui furent
agréables dans le passé. Elle le fait en honorant aussi
la nature Trinitaire de Dieu: Père, Fils, Saint-Esprit.
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Le
Sacrifice d'Abel |
2)
Ces sacrifices ont tous en commun qu’ils étaient de très
bonnes offrandes. Cela
parce que ceux qui les ont faits ont tous sacrifié quelque
chose qui leur était tellement cher, que c’était pour eux
comme de s’arracher une partie du cœur et le donner à Dieu.
Ils ont compris qu’en fait ils ne faisaient que rendre quelque
chose à Dieu. C’est pour cela que le sacrifice d’Abel, et
non celui de Caïn, fut accepté par Dieu. En effet Abel,
qui était un éleveur de moutons, s’est séparé, par amour
pour Dieu, de ses agneaux premiers-nés. Ceux qui connaissent
un peu ce que c’est qu’être un éleveur, comprendront que
ce n’était pas là un mince sacrifice. Pour Abel, ces animaux
étaient les premiers de son troupeau, ils étaient un peu
ses chouchous, presque comme des animaux de compagnie. Néanmoins,
quand le temps fut venu de rendre un culte à Dieu, Abel
ne fut pas chiche. Pour montrer son amour envers son Créateur,
il Lui donna ce à quoi son cœur était le plus attaché: Les
premiers-nés de son troupeau. En ce qui concerne Abraham,
nous voyons encore un acte de pur amour: Il accepta de sacrifier
son fils unique Isaac; le fils du miracle (Sarah était stérile)!
Malgré son immense amour envers Isaac, il fut déterminé
à rendre à Dieu ce que Dieu lui avait donné: Un fils auquel
son cœur était fortement attaché. Abraham, en fait, donnait
son cœur à Dieu. Pour ce qui est de Melchisédech, il n’offrit
pas à Dieu un sacrifice sanglant, mais plutôt un spirituel,
représenté par l’offrande du pain et du vin. Ces deux choses
représentent en effet ce qui est absolument essentiel à
la vie humaine, la nourriture et la boisson. Le sacrifice
de Melchisédech était donc celui de ce à quoi tout le monde
est le plus attaché, ce que nous avons le plus à cœur: notre
vie. C’était un sacrifice spirituel, la consécration totale
de son âme à Dieu. Donc ces trois sacrifices ont plut à
Dieu parce que, par chacun d’eux, celui qui offrait donnait
ce qu’il aimait ardemment. Tous offraient leurs cœurs. Bien
sûr, ces trois sacrifices préfigurent aussi le Sacrifice
de Notre-Seigneur: Agneau de Dieu (…Abel); Fils Unique,
et Fils du Miracle (…Abraham); Sacrifice de Sa vie, perpétué
à la Messe (…Melchisédech).
3)
Mais ces sacrifices sont aussi différents les uns des
autres: Bien qu’ils concernent
tous le cœur, qu’ils soient tous le sacrifice de ce qui
est ardemment aimé, il y a une nette progression du premier
au troisième: Les agneaux premiers-nés (…Abel); Le fils
unique (…Abraham); Soi-même (…Melchisedech).
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Le
Sacrifice d'Isaac par Abraham |
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4)
Maintenant nous savons ce que cette magnifique prière
nous enseigne. Nous comprenons
que le sacrifice qui plaît à Dieu est celui où nous nous
séparons de ce que nous aimons. Faire cela par amour pour
Lui, c’est comme Lui donner nos cœurs. Mais il y a des degrés
dans ces actes d’amour de Dieu. On peut se détacher de choses,
de personnes, ou de soi-même. Il est évident que le sacrifice
le plus parfait est celui de la troisième forme, comme le
fut celui de Melchisédech, et celui de Jésus sur la Croix,
à la Messe, et au Tabernacle. Nous réalisons trop peu le
fait que Notre-Seigneur, au Saint Sacrement, s’offre à Son
Père sans arrêt. Là Il apaise le Très Haut en Lui offrant
Son Cœur percé pour le rachat des pécheurs. C’est le sacrifice
le plus parfait. Il nous montre la manière de plaire à Dieu:
Nous sacrifier nous-mêmes par amour de Dieu, et pour la
conversion des pécheurs.
Alors,
quand nous méditons sur le Sacrifice de Notre-Seigneur,
on se rend compte qu’Il «fait du temps». Il est,
en effet, Prisonnier du Tabernacle. Il donne, pour ainsi
dire, de son temps, en un endroit et d’une manière qu’Il
ne choisit pas: C’est le prêtre catholique qui décide quand
il consacrera le pain et le vin, et où il conservera les
Saintes Hosties. Il revient au prêtre de choisir un endroit
et une manière digne de Jésus ou non. De même, c’est encore
le prêtre qui fait sortir ou rentrer Notre-Seigneur dans
Sa cellule d’amour, et c’est lui qui Le donne au peuple.
Notre-Seigneur ne résiste pas. Il est enchaîné par les liens
de Son Amour pour nous. Il continuera ce Sacrifice, Il «fera
du temps», jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de temps, i.e.
jusqu’à la fin du monde, quand le nombre des élus sera complété.
Maintenant nous comprenons que si nous voulons plaire à
Dieu, nous devons imiter Notre-Seigneur, et Lui donner non
seulement des choses ou des personnes, mais bien ce que
nous avons de plus à cœur: Nous-mêmes. Comment réaliser
cela? La réponse est très simple: Nous devons donner
notre temps à Dieu. Ce n’est pas suffisant de sacrifier
des choses, comme les bonbons, la cigarette, des jeux, des
animaux de compagnie… Ou de quitter des personnes pour mieux
servir Dieu... Tout cela plaît au bon Dieu, c’est bien sûr!
Mais nous pouvons faire mieux. Nous pouvons nous détacher
de la seule chose à laquelle nous nous accrochons désespérément;
ce dont il nous est le plus difficile de nous séparer: Notre
temps libre!
Déjà,
il me semble sentir vos cœurs frémir, saigner, se déchirer,
et je puis entendre vos hurlements de douleur! LE TEMPS!
Donner de notre précieux temps! Quel martyre! Quel sacrifice!
Précisément. Voilà l’offrande la plus agréable à
Dieu! Parce que, en pratique, c’est ce qui nous brise le
plus le cœur! Vous en doutez? Eh! Bien, regardez autour
de vous, regardez-vous, regardez même les âmes consacrées
à Dieu. Qu’est-ce qui est le plus dur pour tout le monde?
C’est de donner de son temps libre à Dieu. C’est tellement
vrai qu’on peut dire que plus une personne donne de son
temps à Dieu, plus elle est avancée en sainteté. Pensez-y:
Le temps est la seule chose qui nous reste quand on a
tout perdu! Alors, ne faisons pas comme les bandits
qui essaient de fuir la justice de l’homme, parce qu’ils
ne veulent pas « faire du temps ». Au contraire,
allons à l’église, et visitons Jésus, qui est Prisonnier
au Tabernacle! Rappelons-nous qu’Il « fait du temps »
pour satisfaire la Justice de Dieu offensée par nos péchés.
Prenons de notre temps bien-aimé pour lire la Parole de
Dieu, et pour méditer sur Sa Révélation sacrée! Sacrifions
une partie de nos récréations pour élever nos âmes à Dieu
en une fervente prière! Finalement, réfléchissons au fait
que si nous essayons de fuir le sacrifice de notre temps,
nous courons le grand risque de devenir prisonniers de l’Enfer,
et donc de souffrir en un endroit et d’une manière que nous
n’aurons pas choisis. Un endroit où le sacrifice de soi
ne sera plus jamais possible parce que, entre autres choses,
nous serons dans la dimension de l’Éternité, où le temps
n’existe plus! ←
Je prie le bon Dieu de vous bénir tous, et de vous donner beaucoup
de grâces
lors du Carême et du temps pascal!
NOTA BENE: Avec la bénédiction
de notre Supérieur de District, nous avons décidé de changer
le nom de notre magazine. La raison en est que la majorité
de nos lecteurs n’ont aucune idée de ce que «Communicantes»
signifie. Et je ne les en blâme pas, parce que c’est du
latin, que ça sonne bizarre et tout cela. C’est encore pire
quand je parle de notre magazine en dehors des cercles traditionalistes!
Alors je vous demande de faire fonctionner au maximum vos
petites cellules grises, comme le dirait mon ami Poirot,
et de me donner des suggestions. Mais voici quelques règles
à suivre: