Lapostolat
de la Fraternité Saint Pie X en Colombie britannique
M.
l’abbé Herkel
Lexistence
de lapostolat de la Fraternité Saint Pie X en Colombie britannique
(certains diront : la plus belle province du Canada !) doit beaucoup au
travail vaillant de deux prêtres de la Tradition. Cet apostolat
a été fortement consolidé depuis le mois de septembre
dernier par louverture du premier prieuré de la Fraternité
dans cette province, à Vernon, dans la superbe vallée de
lOkanagan. Et cependant, la Fraternité ne fait pas tellement
plus que continuer lapostolat commencé par le père
Paul Grueter dans lOkanagan pendant plus de 15 ans, et par les missions
itinérantes de M. labbé Yves Normandin, qui firent
beaucoup pour préserver la foi de nombreux groupes de catholiques
pendant la fin des années 70 et le début des années
80.
LÉglise
du Christ-Roi, à Langley
Maintenant, la sainte
messe traditionnelle est dite tous les dimanches à 9h00 par M.
labbé Boulet ou M. labbé Herkel dans notre église
de Vernon dédiée à Marie, Reine de la Paix. Cette
église est la seule, parmi les chapelles de la Fraternité
au Canada, à avoir un grand dôme, de style russe. Lacoustique
en bénéficie beaucoup. Cette église fut construite
par des catholiques ukrainiens il y a deux générations.
Devenue trop petite, avec une capacité de 60 personnes assises
(sans compter la tribune pour la chorale), les Ukrainiens la vendirent
pour acquérir un église plus grande. Le père Greuter
réussit à lacheter, et elle devint la première
« paroisse » [5] des catholiques de Tradition
dans la vallée de lOkanagan à sétablir
depuis le concile Vatican II. Cest ici que, pendant plus de 15 ans,
le père Grueter préserva la foi de son troupeau grandissant,
et administra les sacrements aux âmes.
Détail
du maître-autel de léglise de Langley
En 1997, planifiant
sa retraite, et létablissement, à long terme, dun
prieuré de la Fraternité à Vernon, le père
Grueter construisit une grande résidence, à côté
de la salle paroissiale et de léglise. Cest maintenant
le prieuré Notre-Dame Reine de la Paix, qui a ouvert ses portes
cet automne. Cest une maison spacieuse, avec cuisine, salle à
manger, trois bureaux, un parloir pour recevoir les visiteurs, et plusieurs
chambres à coucher pouvant accueillir, outre les 2 prêtres
résidents, des prêtres visiteurs. Grâce à cet
esprit de prévoyance qui lui fit prévoir lexpansion
de lapostolat en Colombie britannique, le père Grueter a
réussi à attirer les prêtres de la Fraternité
ici, plutôt quà Langley, près de Vancouver et
de la côte du Pacifique.
Léglise
St. Joseph à Oliver, dans lOkanagan
Mais lapostolat
du père Grueter ne se limitait pas à la seule ville de Vernon.
Des catholiques fervents, réagissant contre les changements modernistes,
firent appel à lui. Bientôt le père Grueter se retrouva
le pasteur de plusieurs petites missions éparpillées dans
limmense vallée de lOkanagan, quil visitait régulièrement.
Dans lune delles, tout au Sud, près de la frontière
américaine, dans la petite ville dOliver, entourée
de vignobles, le père Grueter put faire lacquisition dune
autre église en 1999, quil dédia à Saint Joseph.
Beaucoup de travaux étaient nécessaires pour rénover
cette ancienne église protestante. Maintenant, on reconnaît
une église catholique, avec son haut plafond, ses bancs et agenouilloirs,
son joli autel en imitation-marbre qui domine la nef et plusieurs grandes
statues, dont bien sûr celle de saint Joseph. Plus de 100 personnes
peuvent prendre place dans les bancs, ce qui permettra daccueillir
des nouveaux fidèles pour plusieurs années. Actuellement,
la messe est célébrée dans cette église tous
les deux dimanches, dans laprès-midi.
Notre cher père
Grueter avait aussi établi une chapelle à Kamloops, à
environ 1.5 heures de voiture de Vernon, dans la résidence dune
famille traditionnelle, qui a aménagé une grande pièce
en chapelle permanente avec un joli autel, des bancs déglise,
et même une petite sacristie. En attendant que ce groupe croisse
assez pour avoir besoin dune véritable église, la
messe est célébrée à Kamloops tous les deux
dimanches, dans laprès-midi.
Si vous connaissez
bien la géographie, vous pouvez maintenant deviner quun prêtre
du prieuré soccupe, le dimanche, du ministère dans
lOkanagan, commençant par la messe à Vernon le matin,
puis Oliver ou Kamloops dans laprès-midi. Le deuxième
prêtre va sur la côte du Pacifique, à 5 heures de route
de Vernon, passant par au moins deux cols de montagne. Pendant des années,
les prêtres de la Fraternité arrivaient à Vancouver
en avion chaque quinze jours, venant de Winnipeg ou de Calgary. Cétait
peu pratique et très coûteux, mais il ny avait pas
dautre moyen pour apporter la sainte messe aux fidèles de
la côte et de lîle de Vancouver. Depuis louverture
du prieuré de Vernon avec deux prêtres résidents,
et le père Grueter qui continue de desservir notre église
de Nanaïmo, sur lîle de Vancouver, la situation sest
beaucoup améliorée, pour le grand bénéfice
des fidèles.
LÉglise
Notre-Dame du Bon Coseil, à Nanaïmo
Parlons enfin de
Nanaïmo. Léglise Notre-Dame du Bon Conseil quy
possède la Fraternité mest spécialement chère,
comme étant mon ancienne « paroisse » [6] . Cest ici que jai appris à
servir la messe en latin. Ou plus exactement, cétait à
Lantzville, une petite agglomération au bord de locéan,
au nord de Nanaïmo, où notre église se trouvait auparavant.
En effet, cette petite église catholique avait été
construite à Lantzville, mais fut abandonnée après
le Concile, et fut vendue pour servir de garderie denfants. Heureusement,
la garderie dut fermer ses portes et fut revendue à un club voisin.
Les nouveaux propriétaires voulaient utiliser le terrain de léglise
comme espace pour le jeu du lancer de fer à cheval, et furent donc
contents de nous vendre le bâtiment pour 1000 $, à la condition
que nous le transportions ailleurs. Un terrain fut donc acheté
dans la ville de Nanaïmo, et la petite église y fut transportée
et agrandie en 1989. Cest ainsi que lancienne église
Notre-Dame du Bon Conseil fut restaurée et rendue au culte catholique
véritable; et bien sûr nous lui avons gardé son nom
dorigine.
Mais la plus grande
« paroisse » [7]
de la Fraternité Saint Pie X en Colombie britannique est à
Langley, un ville située à une trentaine de km à
lest de Vancouver. Cest là que la Fraternité
fit lacquisition dune grande église, qui fut dédiée
au Christ-Roi, en 1990. Un incendie détruisit le sanctuaire de
léglise en 1992. Des travaux soutenus et exécutés
de main de maître, avec laide de plusieurs de nos fidèles,
permirent de restaurer léglise dans un état plus beau
quauparavant. Lintérieur de léglise est
très harmonieux, avec son haut toit sur charpente de bois, son
maître-autel en bois, de style gothique (réplique de lautel
original), dune hauteur de 15 pieds et supportant une grande statue
du Christ-Roi, complété par deux autels latéraux,
de même style. La messe est chantée tous les dimanches matin,
déjà depuis de nombreuses années, puis le prêtre
donne un catéchisme pour adultes, qui est toujours bien suivi et
apprécié par les fidèles qui ont bien besoin de renforcer
leur foi face aux négations de ce monde sans Dieu. Une fois de
temps en temps, le dimanche après-midi, le même prêtre
prend le traversier et se rend à Nanaïmo, sur lîle
de Vancouver, histoire de garder le contact avec nos fidèles là-bas,
et de visiter le père Grueter.
Dans toute la «
super natural British Columbia » selon le slogan publicitaire
de la province on trouve seulement quatre églises dédiées
exclusivement à la messe traditionnelle : ces sont les quatre églises
desservies par les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X,
avec laide du père Grueter. La foi, qui fut un temps un phare
lumineux dans cette province, est maintenant réduite à une
pâle lueur par le déferlement des hérésies
actuelles. Mais la lumière de la foi ne séteindra
jamais, et nous avons confiance que, sous le patronage de Notre-Dame,
lÉtoile de la mer, la foi sallumera de nouveau dans
les âmes. "
[5] Il faudrait plutôt parler de « quasi-paroisse »
ou de « paroisse de suppléance », car du point de vue canonique,
et en stricte rigueur de termes, nos chapelles ne sont pas des « paroisses »,
ce qui n’empêche pas évidemment nos fidèles d’y trouver, et non ailleurs,
la vraie messe catholique, les vrais sacrements qui convient la grâce
et l’authentique doctrine de l’Église catholique, qui seuls constituent
une nourriture spirituelle saine et forte, et non empoisonnée, à laquelle
les fidèles ont un droit strict.
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