Ouverture
d’un nouveau prieuré au Canada
Par
M. l’abbé Herkel
Plusieurs
années se sont écoulées depuis la dernière ordination d’un prêtre canadien
pour la Fraternité Saint-Pie X. Cette année, deux prêtres canadiens ont
été ordonnés à notre séminaire de Winona par Mgr Williamson, et les deux
prêtres ont été assignés au Canada ! De ces deux miracles, quel est le
plus grand ? Enfin, nous réalisons une fondation à l’ouest de Calgary!
Cette année, la Providence nous a permis d’ouvrir deux prieurés au Canada,
l’un à Shawinigan, au Québec, et l’autre à Vernon, dans la vallée de l’Okanagan,
en Colombie britannique. Rappelons qu’un prieuré est une maison où résident
des prêtres (au moins deux, pour assurer une vie de communauté), où ils
peuvent prier, étudier, et refaire leurs forces en vue de l’apostolat
extérieur. Le 3 septembre dernier, fête de saint Pie X, fut l’ouverture
officielle du prieuré Notre-Dame de la Paix à Vernon.
Pendant
plus de 20 ans, plusieurs prêtres, missionnaires itinérants, ont parcouru
par voie de terre, par air et par mer les contrées bordant l’océan pacifique,
visitant même certaines îles au large de Vancouver. Nous tous qui habitons
l’Ouest devons un grand merci à ces prêtres, et moi-même aussi, car ce
furent ces prêtres qui allumèrent en premier ma vocation, au cours de
leurs visites sur l’île de Vancouver. L’établissement de ces prêtres en
Colombie britannique est pour nous tous une grande joie.
Nous
devons remercier de façon spéciale le père Paul Grueter, qui, pendant
de si nombreuses années, fut à peu près seul à travailler la vigne du
Seigneur dans l’Okanagan. C’est grâce à sa prévoyance que nous avons maintenant
cette maison, le prieuré Notre-Dame de la Paix. Nous sommes ici pour continuer
son travail, et pour lui donner l’occasion de ralentir son rythme de vie,
comme il convient à son âge. Mais nous sommes toujours heureux de continuer
de bénéficier de son expérience, de sa direction et de son bon exemple.
L’ouverture
du nouveau prieuré de Vernon fut célébrée d’abord par une messe solennelle
dans l’église. M. l’abbé Dominique Boulet, le nouveau prieur, était assisté
par M. l’abbé MacPherson, diacre, et par moi-même. Beaucoup de fidèles
venant d’autres parties de la province ont profité de la longue fin de
semaine de 3 jours pour venir entourer les Vernonois.
Dans
son sermon, M. l’abbé Boulet parla des exemples de la vie de saint Pie
X. Ses ennemis sont toujours nos ennemis, les ennemis du Christ et de
l’Église. Nous vivons la même bataille contre l’hérésie du modernisme,
que saint Pie X attaqua si fermement. Le saint Pape nous a aussi donné
le remède contre ce mal : la réception fervente et fréquente de la
sainte Communion, par les adultes comme par les enfants. Saint Pie X est
aimé, plus peut-être que pour toute autre raison, parce qu’il a abaissé
l’âge de la première communion. Il encouragea les enfants à recevoir ce
précieux sacrement dès l’âge de raison, à conditions qu’ils aient une
connaissance suffisante. Il comprit que la grâce de Dieu doit être enracinée
dans les âmes à un jeune âge, parce que le monde moderne menace très rapidement
la sainteté des enfants, même dans la sécurité de leurs foyers. Ce saint
Pape encouragea aussi les adultes à recevoir le Pain de Vie plus fréquemment,
comme nourriture pour entretenir leur vie spirituelle en cette époque
de tentations de tout genre. Les grâces innombrables obtenues à l’Église
par l’augmentation des communions, et le gouvernement de l’Église d’une
main ferme permirent à saint Pie X de terrasser la tête délétère du modernisme
pour deux générations.
La messe
fut suivie par un Salut du S. Sacrement. Les âmes étant rassasiées de
la grâce de Dieu, nous nous retrouvâmes tous dans la salle paroissiale,
attenante à l’église et au prieuré, pour un repas préparé par les dames
de la « paroisse ». A la fin du repas, M. l’abbé Boulet prit
la parole et parla en détail de la vie de Monseigneur Marcel Lefebvre.
« Ce fut pour moi un privilège, dit l’abbé Boulet, de vivre sous
la direction de Mgr Lefebvre au séminaire d’Ecône, en Suisse ». L’abbé
Boulet nous parla de la longue carrière de Monseigneur, d’abord missionnaire
en Afrique, puis supérieur de séminaire, puis délégué apostolique pour
toute l’Afrique francophone, puis supérieur de la Congrégation des Spiritains,
et enfin défenseur de la Tradition au concile Vatican II et fondateur
de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X. Notre abbé nous donna ensuite
un témoignage personnel sur les dernières années de Monseigneur Lefebvre.
Celui-ci était toujours accessible, et l’abbé Boulet nous dit qu’il avait
souvent des entretiens avec Monseigneur dans son bureau, quand il était
à Écône, et non quelque part sur un autre continent en train de donner
les Confirmations. Monseigneur écoutait volontiers ses interlocuteurs
lui faire part de leurs préoccupations ou difficultés.
Nous
sommes les fils spirituels de saint Pie X et de Monseigneur Lefebvre.
Nous nous efforcerons d’apporter ici en Colombie britannique, et partout
où nous serons demandés, ce même esprit d’amour ardent du Christ, de zèle
missionnaire pour les âmes, et une foi forte. Priez pour le succès de
notre nouvelle fondation. "
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