Saint Padre Pio
Par Roger Zielke
Le
Padre Pio est maintenant saint Padre Pio. Le Pape Jean Paul II l’a canonisé
le 16 juin 2002. Depuis de nombreuses années, des milliers de gens ont
gravi le chemin montagneux qui mène à San Giovanni Rotondo, en Italie,
pour visiter, ou au moins voir le Padre Pio, le fameux père capucin stigmatisé.
Il fut le premier prêtre dans l’histoire de l’Église à recevoir l’impression
des saintes plaies du Christ.
Padre Pio est né dans le village
de Pietrelcina, en Italie, le 25 mai 1887. Ses parents lui donnèrent le
nom de Francesco Forgione. La famille Forgione comptait huit enfants au
total, dont trois moururent en bas âge. Ses parents étaient des simples
fermiers qui travaillaient dur. Ils étaient si pauvres, que son frère
Orazio vint deux fois aux Etats-Unis pour aider financièrement sa famille
et ramasser un pécule suffisant pour les études de Francesco en vue de
la prêtrise.
Étant enfant, Francesco évitait
la compagnie des autres garçons, et ne prenait pas part à leurs jeux.
Il avait une grande horreur du péché et pleurait quand il entendait quelqu’un
blasphémer ou prononcer en vain le nom de Dieu. Déjà à l’âge de sept ans,
il pouvait dire si quelqu’un était en état de péché. Depuis son enfance,
Francesco pensait fréquemment aux choses de Dieu et gardait le receuillement
de l’âme.
En 1902, à l’âge de 15 ans, Francesco
entra au noviciat des Frères Capucins. Sa santé était faible, mais avec
une volonté forte et l’aide de Dieu, il parcourut le cycle des études
requises et fut ordonné prêtre dans l’ordre Franciscain en 1910.
Le 20 septembre 1918, Padre Pio
reçut les plaies de Notre-Seigneur dans ses mains, ses pieds, et plus
tard, dans son côté. Sa longue vie fut remplie de souffrances, de pénitences,
d’heures innombrables à confesser, et à prier, surtout le rosaire. Il
a récité des milliers et des milliers de rosaires.
L’union à Dieu de Padre Pio était
très profonde, nourrie par un extraordinaire amour de la Messe, du Très
Saint Sacrement et de Notre-Dame. Il avait aussi une grande dévotion à
son ange gardien et à saint Michel.
Il souffrit pendant plus de cinquante
ans, mais il ne se plaignait pas. Il gardait un grand sens de l’humour
et pratiquait la charité envers tous, s’oubliant lui-même. Par ses prières,
il a obtenu beaucoup de miracles, pendant sa vie comme après sa mort.
Toute
chose ayant une fin, Padre Pio mourut le 23 septembre 1968. Près de 100
000 personnes assistèrent à ses funérailles. Son corps fut plus tard mis
dans un tombeau dans la crypte de l’église de Notre-Dame-de Grâce. Depuis,
des milliers et des milliers de gens viennent visiter et prier à sa tombe.
San Giovani Rotondo est devenu en un sens un autre Lourdes, l’un des sanctuaires
les plus fréquentés dans le monde, visité par des milliers et des milliers
de gens.
Padre
Pio était comme un autre saint François d’Assise. Il était considéré comme
un saint déjà de son vivant. Tous les moyens étaient bons, de la part
des pèlerins, pour obtenir une place assise dans l’église où notre saint
disait la messe. Les fidèles faisaient la queue devant la porte fermée
de l’église depuis 4 heures du matin, ou même plus tôt. Vous auriez risqué
votre vie à vous trouver dans le chemin de ces femmes qui voulaient être
les premières dans l’église pour voir leur cher Padre Pio. Elles attendaient
le cliquetis du trousseau de clef, et alors ... un véritable souk, la
capitale de l’enfer. Comme les portes de l’église s’ouvraient, une vague
déferlante de gens envahissait l’édifice. Si vous ne vous cramponniez
pas fermement en place, les gens vous bousculeraient litéralement, vous
piétineraient, vous donneraient des coups et vous pousseraient sur le
côté. Et au milieu de cette bousculade, on entendait les femmes crier,
vociférer. Elles s’injuriaient mutuellement et cherchaient par tous les
moyens à être les premières à l’intérieur. Le pauvre sacristain passait
un mauvais moment en essayant de se faire entendre dans ce tumulte. « Païens!
Fripons! Gredins! ... Ne pouvez-vous pas attendre? Pour l’amour de Dieu,
êtes-vous des chrétiens ou des bêtes? » Mais ses paroles tombaient
sur des oreilles de sourds. J’ai moi-même vu sur un film qui avait été
filmé sur place cette troupe de gens. Croyez-moi, vous risquiez votre
vie à vous trouver au milieu de ces femmes à ce moment. Sans doute vous
seriez plus en sûreté si un camion déversait sa pleine charge de melons
d’eau dans l’église.
La Casa di
Sollievo della Sofferenza, the hospital founded by Padre Pio
Une
fois dans l’église, les hommes et femmes, de loups qu’ils étaient, devenaient
des agneaux. Ils avaient atteint leur but et maintenant ils étaient à
genoux en prière, ressemblant davantage à des anges, bien qu’ils étaient
entassés comme des sardines. Mais pourquoi tous ces gens faisaient-ils
preuve d’une telle violence pour voir Padre Pio? Il était leur « saint ».
Ils l’aimaient avec passion. Padre Pio était tout pour eux, leur plus
grande joie après Dieu et ses saints.
Quand Padre Pio disait la messe,
c’était différent. D’autres prêtres, il est vrai, disaient la messe très
dévotement, mais la messe du Padre Pio était spéciale. Elle durait entre
une heure et demie et deux heures. Il avait beaucoup d’intentions et de
personnes pour lesquelles il priait.
Le Padre Pio a dit beaucoup de
belles paroles à propos de la messe, révélant la profondeur de son âme :
« Il serait plus facile à
la terre d’exister sans le soleil que sans le saint Sacrifice de la Messe.
« La sainte Messe est une
union sacrée entre Jésus et moi. Je souffre, sans en être digne, tout
ce que Jésus a souffert qui a daigné me permettre de prendre part à sa
grande entreprise de la Rédemption du genre humain.
« Quand
vous assistez à la sainte Messe, renouvelez votre foi et méditez sur cette
Victime qui est immolée pour vous en vue d’apaiser la Justice divine.
Ne quittez pas l’autel sans verser des larmes de souffrance et d’amour
pour Jésus qui a été crucifié pour votre bonheur éternel.
« Chaque sainte Messe entendue
avec dévotion produit des merveilleux effets dans nos âmes, des grâces
spirituelles et matérielles abondantes que nous ne connaissons même pas. »
Padre Pio souffrait quand il disait
la Messe. Il lui était pénible de marcher avec ses pieds percés. Mais
pendant la Messe, lorsqu’il regardait le crucifix, il était transformé.
Si vous pouviez observer le bon Père, vous pouviez voir que son visage
était rempli d’émotion, tantôt la peur, tantôt la joie, tantôt la tristesse,
tantôt l’agonie. Il parlait à Notre-Seigneur. On voyant des larmes couler
sur ses joues. Et que demandait-il à Notre-Seigneur? Il plaidait devant
Dieu et implorait sa Grâce pour lui-même et pour d’autres. Mais par dessus
tout il offrait des actes d’amour de Dieu. Combien de fois répétait-il
ces belles paroles à Dieu : « Mon Jésus, sauvez tous les hommes;
je m’offre comme victime pour tous; fortifiez-moi, prenez mon coeur, remplissez-le
avec votre Amour, et commandez ce que Vous voulez. »
Padre Pio était toujours rempli
de charité. Il désirait que toutes les âmes aillent au ciel. Il avait
des milliers de fils spirituels. « J’appartiens à tous, disait-il.
Tous peuvent dire : Padre Pio est à moi. J’aime beaucoup mes frères
exilés. J’aime mes enfants spirituels autant que ma propre âme, et même
plus. Je les ai rendus à Jésus avec souffrance et amour. Je peux m’oublier
moi-même, mais pas mes fils spirituels, et je vous assure que, lorsque
le Seigneur m’appellera, je lui dirai : ‘Seigneur, je resterai aux
portes du Paradis; j’entrerai seulement quand j’aurai vu le dernier de
mes enfants y entrer’. »
Padre Pio a dit aussi : « Je
souffre tant parce que je ne peux conduire tous mes frères à Dieu. Je
suis parfois sur le point d’avoir le coeur déchiré lorsque je vois tant
d’âmes souffrantes que je suis incapable d’aider, et tant de frères qui
sont alliés à Satan! »
Encore aujourd’hui, beaucoup de
personnes sont acceptées comme enfants spirituels de Padre Pio. Ceci est
possible, parce que, avant de mourir, Padre Pio a dit à ses frères franciscains,
qu’il pouvaient accepter des fils spirituels en son nom, après sa mort.
Ah! La grande miséricorde de Dieu!
Pouvons-nous être assez reconnaissants? Dieu se donne Lui-même à nous
dans la sainte Eucharistie. Il nous envoie le Saint-Esprit pour nous fortifier.
Il nous donne Marie et Joseph, et tous les anges et les saints pour nous
aider. Il nous donne les dévotions du premier samedi et du premier vendredi
du mois pour aider à sauver nos âmes. Et par dessus tout cela, Dieu donne
à notre monde incroyant un autre François d’Assise, cette fois un prêtre
qui porte les plaies du Christ et a tous les dons spirituels des saints.
Et ce grand homme, Padre Pio, accepte des milliers de fils spirituels
et promet d’attendre aux portes du Paradis jusqu’à ce que tous soient
entrés! Et il y a des gens qui disent que Dieu n’est pas miséricordieux!
Rétractez vos paroles, ô coeurs endurcis. Il y a un Dieu, et Il est plein
de Miséricorde et de Bonté.
Combien de gens Padre Pio a-t-il
ramené à Dieu? Lorsque ce monde aura pris fin et que tout aura été dit
et accompli, Padre Pio sera-t-il reconnu pour avoir sauvé des millions
d’âmes? Des milliers sûrement! Quelle bénédiction cela sera de voir alors,
non une image ou une statue, mais notre bien aimé Padre Pio en personne!
Ce ne sera pas la première fois pour certains, mais assurément pour beaucoup
d’autres.
Padre Pio était plein de la Sagesse
de Dieu. Dans le confessional comme en dehors, ils donnait beaucoup de
conseils spirituels à ses pénitents et enfants spirituels. Voici quelques-uns
de ces conseils :
« Efforcez-vous de servir
le Seigneur avec tout votre coeur et votre volonté. Il vous bénira toujours
plus que vous ne le méritez.
« Priez et espérez; ne vous
fâchez pas. L’anxiété n’est bonne à rien. Dieu est miséricordieux et écoutera
votre prière.
« Acceptez toute souffrance
et incommodité comme venant du Ciel. Par là vous atteindrez à la perfection
et sanctification.
« Gardez à l’esprit que plus
une âme plaît à Dieu, plus elle doit être éprouvée. Courage donc, et allez
de l’avant, toujours.
« Restez toujours près de
notre Mère du Ciel, parce qu’elle est la mer qu’on doit traverser en vue
d’atteindre les rivages des splendeurs éternelles dans le Royaume de l’Aurore.
« La Charité est la reine
des vertus. Elle tient ensemble les vertus comme une corde tient ensemble
des perles. De même que les perles tombent si la corde est cassée, de
même aussi les vertus sont perdues si la charité fait défaut.
« Faites attention à ne jamais
vous décourager quand vous êtes spirituellement malade. Si Dieu permet
que vous soyez faible et que vous tombiez, ce n’est pas pour vous abandonner,
mais plutôt, pour vous humilier et vous rendre plus prudents à l’avenir.
« Soyez dans le calme en ce
qui concerne votre esprit, et ayez toujours une confiance complète en
Jésus. Efforcez-vous de vous conformer toujours à la volonté divine en
toute chose, dans les joies comme dans les adversités. Ne vous inquiétez
pas du lendemain!
« Faites un usage chrétien
de votre argent et économies, alors tant de misère pourra disparaître,
tant de corps souffrants et d’êtres affligés pourront trouver de l’aide
et du réconfort. »
Saint Padre Pio, priez pour nous!
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