Nous
avons tous entendu parler de Vladimir Illitch Oulianov, dit
Lénine, chef de la Révolution Bolchevique de
1917 en Russie. Mais ce que tous ne savent peut-être
pas est qu’une des premières mesures prises par
le nouveau régime, fut de voler les biens ecclésiastiques
à travers tout le pays. Il ne fut toutefois pas le
pionnier en cela. Les Princes Protestants d’Allemagne,
les Rois et Reines Anglicans d’Angleterre, les Révolutionnaires
Laïcistes de France et d’Italie, lui avaient déjà
pavé la voie. Leur « argument » était
que les terres et édifices ecclésiastiques étaient
le fruit du travail du peuple, et qu’ils devaient donc
retourner au peuple, c’est-à-dire à l’État,
représentant le peuple. Bien sûr, ce n’était
là que mensonge et démagogie. En effet, le résultat
direct des confiscations fut que le peuple, qui jusque là
avait prié dans les églises, et avait bénéficié
de la charité de l’Église, charité
permise en bonne partie par les revenus des terres du clergé,
en fut désormais privé. La richesse terrienne
et les édifices furent distribués aux amis des
spoliateurs, ou utilisés par les États eux-mêmes.
Les monastères et les églises furent donc transformés
en palais, bureaux gouvernementaux, musées, théâtres,
entrepôts, voire en granges ou étables, quand
ils n’étaient pas simplement détruits.
Les paroisses et les diocèses disparurent, le clergé
et les fidèles étant décimés ou
se cachant. Il y a maintenant plusieurs années que
Lénine est mort. Mais quand on regarde ce qui se passe
dans l’Église Catholique canadienne de nos jours,
on est en droit de se demander si ce diable d’homme
n’est pas revenu nous hanter avec sa peste communiste!
Oui!
Je veux parler de tous ces monastères, couvents, églises
qui sont à vendre au Canada. Soit parce que certains
diocèses ou congrégations religieuses ont besoin
d’argent pour payer les victimes d’abus sexuels,
soit parce qu’il n’y a plus assez de fidèles
pour défrayer les coûts d’entretien des
édifices. Un douloureux exemple du premier cas est
celui du diocèse de Saint-Georges à Terre-Neuve.
En effet, le diocèse annonçait en mai dernier
son intention de vendre TOUS les édifices qui lui appartiennent,
afin de pouvoir indemniser financièrement les 39 victimes
du Père Kevin Bennett, prêtre du diocèse,
condamné à la fin des années 1990 pour
abus sexuels. St-Georges fut donc le premier diocèse
du Canada à se mettre sous la protection de la Loi
de la Faillite. «Tout est à vendre…
a déclaré S.E. Mgr Douglas Crosby, Évêque
de Saint-Georges, …toutes les églises, tous
les presbytères, et toutes les missions.» 150
propriétés sont concernées. (Qu’arrivera-t-il
des paroissiens et des prêtres?). On se souvient par
ailleurs que les Oblats de Marie Immaculée sont aussi
en faillite, pour le même genre de raisons. (Et nous
ne parlerons pas des nombreux diocèses des États-Unis
qui sont en faillite, soit à cause des sommes qu’ils
ont dû verser aux victimes d’abus, soit en raison
de mauvaise gestion, etc.). Les cas reliés aux abus
ont reçu beaucoup de publicité dans les média.
Mais un autre genre de destruction a lieu de manière
plus discrète, spécialement au Québec.
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Vladimir
Illitch Lénine
1870-1924
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Comme
nous le savons, le Québec fut – et même
demeure – la seule Province canadienne où les
Catholiques formaient la majorité de la population.
Bien sûr, aujourd’hui il s’agit surtout
de «Catholiques de nom». Mais jusque vers la fin
des années 50, plus de 90% des Québécois
fréquentaient l’église régulièrement.
Cela veut dire qu’un nombre élevé de vocations
et de fidèles requéraient un nombre proportionnel
de couvents, d’églises, et d’écoles.
Et ils en avaient en effet un nombre impressionnant! Mais,
depuis la Révolution de Vatican II, la majeure partie
des Québécois ont perdu la Foi, et ont cessé
de fréquenter l’église. Ils ont donc cessé
de supporter leurs paroisses et diocèses. Un exemple
frappant de ce phénomène: En 1998, Limoilou
comptait 11 paroisses. En 1999, elles se virent regroupées
en 3 paroisses, car depuis quelques années, le nombre
de fidèles n’en justifiait plus onze! (Cf. Atlas
Historique du Québec, «Les Paroisses»).
Comme on peut le constater, 30 ans seulement après
le Concile (terminé en 1965), ses effets étaient
déjà terribles, mais en 2005, ils sont tout
simplement désastreux! C’en est au point où
la Commission parlementaire de l’Assemblée nationale
du Québec a entrepris en septembre dernier une série
de consultations publiques au sujet du futur des biens ecclésiastiques.
Que devrons-nous faire avec tous ces couvents et ces églises
qui ont besoin d’argent pour leur entretien? L’Église
Catholique n’a plus les ressources suffisantes pour
prendre soin de centaines d’édifices. Alors que
devons-nous faire? Les entretenir? Les détruire? Les
vendre? En changer la vocation? Telles sont les principales
questions que la Commission parlementaire posera au public
à travers le Québec au cours des prochains mois.
L’argument est que ces édifices furent construits
par le peuple, et que le peuple doit donc décider de
leur avenir. Tiens! Tiens! Cela ne nous rappelle-t-il pas
quelque chose? N’était-ce pas la raison mise
de l’avant par les spoliateurs de biens ecclésiastiques
pour justifier leurs actions? La vraie question ne devrait-elle
pas plutôt être: Les Catholiques les ont construits,
et seuls les Catholiques doivent décider de leur sort?
Bien
sûr que ça devrait! Mais le problème est
justement que les Catholiques ne sont plus assez nombreux!
C’est ainsi que le clergé et beaucoup de fidèles
en sont venus à demander au gouvernement du Québec
de sauvegarder ces édifices comme faisant partie du
patrimoine culturel de la Province. Voilà pourquoi
la Commission culturelle du Parlement essaie de trouver un
consensus au sein de l’ensemble de la population québécoise.
Et le clergé y participe activement. Par exemple, Son
Éminence Monsieur le Cardinal Jean-Claude Turcotte,
Archevêque de Montréal, y est allé d’une
proposition à tout le moins étonnante: Que le
Gouvernement du Québec décrète un moratoire
sur tous ses projets de construction ayant un but culturel,
social, administratif, etc., et qu’il se serve plutôt
des édifices ecclésiastiques! Ces immeubles
pourraient ainsi être utilisés comme bibliothèques,
salles de concert, ou même par le «Cirque du Soleil»!
Discutant de la question avec le journaliste Pierre Maisonneuve,
le 21 septembre dernier, lors d’une émission
à la radio de Radio-Canada, le Cardinal a reconnu que
la transformation, en 2002, de l’église St Jean
de la Croix en condominiums avait été mal perçue
par la population. Mais il a ajouté que certaines «reconversions»
étaient satisfaisantes, et cita les cas du couvent
des Sœurs de Jésus et de Marie (300 chambres!)
qui fut vendu à l’Université de Montréal,
et celui du couvent des Sœurs Grises, vendu à
l’Université Concordia. Il a aussi déclaré
qu’il préférait quand même que les
églises soient vendues à des communauté
religieuses (Ah! Finalement, un discours catholique!), telles
que des Églises Protestantes (Oops! Notre espoir était
vain!), ou à des organismes d’aide aux pauvres.
Rappelons, pour illustrer les propos de Son Éminence,
que l’église St Augustin a effectivement été
vendue à une secte Protestante en 2003 (alors que son
magnifique presbytère a été transformé
en garderie), et que le « Chic Resto-Pop », une
cuisine pour les pauvres, est installé dans une église
désaffectée. Radio-Canada affirme aussi que
123 des 246 paroisses de Montréal sont incapables de
pourvoir à l’entretien de leurs églises.
On parle exactement de la moitié! C’est pourquoi
Mgr l’Archevêque veut que le Gouvernement du Québec
prenne en charge ses églises et couvents vides, de
façon à préserver l’héritage
culturel du Québec… Il est en train de demander
à l’État de refaire ce que fit Lénine
en Russie! Et le Québec n’aura même pas
à disperser le clergé et les fidèles,
car Vatican II s’en est déjà chargé!
Ce qui est de la plus haute importance, pour le Cardinal,
est la préservation matérielle des édifices
ecclésiastiques, même si cela implique que l’Église
devra s’en départir. Car ne serait-ce pas triste
que ces attraits touristiques soient à jamais perdus
par manque d’entretien?
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Le
Couvent vendu par les Sœur Grises
à l'Université Concordia à Montréal |
Oui, je suis tout à fait d’accord
pour dire que ce serait bien triste de voir les
fruits des sacrifices de nos ancêtres se
dégrader et devenir des tas de pierres.
Mais je crois que le Cardinal devrait se demander
pas tellement «comment faire pour entretenir
nos bâtiments inutilisés?»,
mais plutôt «Pourquoi nos églises
et monastères sont-ils vides?». En
tant qu’Archevêque Catholique du plus
gros diocèse du Québec, le Cardinal
Turcotte ne devrait-il pas frissonner en pensant
à la multitude des âmes ayant déserté
le bercail de Notre Seigneur? Ne devrait-il pas
s’asseoir avec ses conseillers, et rechercher
honnêtement les causes ayant amené
la majorité des Québécois
à abandonner la Religion de leurs pères?
Aucun Chef de la Direction d’une grosse
entreprise, pourvu qu’il soit un peu responsable,
n’aurait attendu plus de quelques mois avant
d’essayer de corriger les problèmes
de sa compagnie. Mais ce n’est pas le cas
de nos ecclésiastiques modernistes…
S’ils agissaient en vrais Pasteurs, ils
accepteraient la vraie, bien que douloureuse,
réponse: La « réforme »
de Vatican II a produit la perte de la Foi chez
les Catholiques, et c’est pourquoi les Évêques
n’ont plus, aujourd’hui, assez d’argent
pour entretenir leurs bâtiments. Après
cet infâme Concile, un esprit d’aveuglement
s’est emparé du clergé. Ils
ont mis de côté la Tradition de l’Église,
et l’ont remplacée par une insipide
doctrine n’ayant plus rien de surnaturel,
de mystérieux, ou de rigoureux. Dimanche
après dimanche, les fidèles furent
exposés à la proclamation de la
vieille Utopie communiste du Paradis sur terre,
Paradis qu’on atteindrait par le travail
«social» et la solidarité humaine.
Cette doctrine terre à terre fut aussi
réfléchie dans la liturgie: Le Saint
Sacrifice fut remplacé par un repas de
communauté, incluant le fameux «
don de Paix » alors que des jeunes échevelés
s’occupaient du spectacle, avec leurs guitares
et batteries. Et ce qui devait arriver arriva:
Les matins du dimanche, les gens ont préféré
faire la grasse matinée, puis aller prendre
une bonne bouffe au restaurant, là où
ils étaient certains de ne pas avoir à
serrer la main à des inconnus au milieu
du repas. Ils ont aussi préféré
se déplacer au théâtre ou
à la salle de concert pour assister à
un vrai bon spectacle, et ne plus avoir à
subir la musique d’amateurs performant dans
une église. Puis, il se sont aussi dit
que, puisque pour être sauvé il n’y
avait plus qu’à aider au soulagement
de la famine en Afrique, dorénavant ils
enverraient leurs dons directement à Oxfam,
Vision Mondiale, et autres organismes du genre.
La majeure partie des gens ont une certaine logique,
et ils ne sont pas stupides comme le croyait le
clergé moderniste. Ils vont aller là
où ça leur convient le mieux. Ils
veulent de la qualité, de la beauté,
quelque chose de grand. Or, chers Évêques,
voici ce vous avez fait: Vous avez dépouillé
l’Église de sa glorieuse doctrine
et de sa magnifique liturgie, et vous l’avez
rendue «plate». Les gens qui s’y
sont ennuyés ne retourneront jamais à
un mauvais spectacle. Et les salles seront vides,
et la compagnie de spectacle fera faillite. Est-ce
si difficile à comprendre? Soyez assurés
de nos prières au Saint Esprit, afin que
vous puissiez «reconnaître l’arbre
à ses fruits», et abandonner cette
désastreuse idéologie de Vatican
II. Revenez à la Tradition! Offrez de nouveau
au peuple ce dont il a un si grand besoin: le
vrai Évangile de Notre Seigneur Jésus
Christ, et Son Vrai Sacrifice! ?