Décembre
2005
Chers
Fidèles,
Les
œuvres de Dieu se font par la volonté de Dieu. Le succès
de l’instrument humain ne prouve pas qu’une œuvre soit de
Dieu ou non, mais seulement si elle a été faite selon la
volonté de Dieu. Le succès surnaturel dépend du bon Dieu.
Les protestants évangéliques feraient bien de s’en souvenir.
Ils interprètent facilement leurs richesses et leurs grandes
églises comme un signe de bénédiction de Dieu. Le dernier
jour quand ils diront au Juge : « Seigneur,
Seigneur, n’est-ce pas en votre nom que nous avons prophétisé?
n’est-ce pas en votre nom que nous avons chassé les démons
et n’avons-nous pas en votre nom fait beaucoup de miracles? »
Alors le Juge leur dira hautement : « Je ne
vous ai jamais connu. Retirez-vous de moi, ouvriers d’iniquité. »
(Matt 7, 21-23) En accomplissant ces bonnes œuvres, ils
ne faisaient pas la volonté du Père mais la leur.
Ce
qui est frappant dans la vie de Mgr Lefebvre c’est justement
qu’il a toujours, comme il le dit lui-même, suivi la Providence
plutôt que de la devancer. Sa vocation, comme toute véritable
vocation fut un appel de Dieu. « Ce n’est pas vous
qui m’avez choisi; mais c’est moi qui vous ai choisis. »
(Jn 15, 16) Il n’a fait que répondre. Sa décision d’aller
au séminaire français de Rome ne fut pas la sienne, mais
celle de Dieu exprimée par ses parents. Il aurait préféré
aller au séminaire diocésain. Cette décision devait avoir
une profonde influence sur lui en lui donnant une formation
vraiment catholique et anti-libérale et un grand amour de
l’église Romaine. Son départ pour le Gabon fut aussi le
résultat de l’appel de Dieu au moyen de son frère René qui
y était déjà comme missionnaire. Ayant demandé et reçu
la permission de son évêque, il y vit la volonté de Dieu.
Il aurait préféré être prêtre de paroisse dans sa ville
natale. Cela le protégea contre les influences modernistes
déjà très répandues en France. Comme membre des Pères du
St Esprit il reçu de nombreuses nominations qu’il accepta
toujours. Il fut choisi pour être non seulement évêque mais
le premier archevêque de Dakar et délégué apostolique pour
l’Afrique Française. En tout ceci le bon Dieu le préparait
pour sa future et véritable mission.
Il
fut nommé par Jean XXIII au sein du comité central de préparation
pour le concile où il fut témoin de profondes divisions
même parmi les cardinaux. En 1968, lorsqu’il démissionna
de son poste de supérieur général des Pères du St Esprit,
plutôt que de contribuer à la destruction de son ordre,
il aurait voulu se retirer comme aumônier dans un couvent
de religieuses à Rome. Il avait l’âge de la retraite et
pensait avoir fait son devoir.
Mais
comme nous le savons, la Providence avait d’autres plans.
La Providence lui envoya des séminaristes cherchant une
véritable formation sacerdotale devenue introuvable même
à Rome. Il essaya de trouver un séminaire convenable. Il
ne pensait pas à fonder la Fraternité : ce n’était
pas son désir. Mais vu l’impossibilité de trouver un séminaire
traditionnel, et ne voulant pas abandonner ces jeunes, il
se résolu à fonder la Fraternité. Cependant, comme il était
un homme de foi, il voulut un signe de la Providence. Ce
signe serait l’approbation de l’Église. Il l’obtint de
Mgr Charrière, évêque de Fribourg, qui non seulement l’approuva
mais encore l’encouragea fortement. Un autre signe devait
suivre : l’approbation de Rome en la personne de S.
E. le cardinal Wright, préfet de la congrégation du clergé.
Il reçu même la permission d’incardiner les membres dans
la Fraternité. Voilà comment est née la Fraternité :
en réponse au SOS de ces jeunes séminaristes; et non pas,
comme certains le prétendent, en réaction contre Vatican
II. La Providence intervint à chaque étape. On peut dire
que la Fraternité est l’œuvre de la Providence plus que
de Mgr. Lefebvre qui encore une fois ne fit que la suivre.
Il est clair que le bon Dieu voulait se servir de Mgr Lefebvre
pour résister à la crise en sauvant le sacerdoce et la messe
catholique.
Voila
pourquoi de nombreux fidèles, non seulement de France mais
du monde entier se tournèrent vers lui pour recevoir la
direction à suivre dans le combat de la foi. La Providence
lui envoya des jeunes hommes de tous les continents cherchant
une véritable formation sacerdotale et vie religieuse.
Il ne se leva pas un matin et décida de fonder une congrégation
de religieuse. Un jour une jeune Australienne se présente
à sa porte pour lui demandant de l’accepter comme religieuse.
Elle dit qu’elle ne partira pas tant qu’il ne fera quelque
chose pour elle. Il appela sa sœur, Mère Marie Gabriel,
et c’est ainsi que les sœurs de la Fraternité furent fondées.
Comme évêque, son influence ne s’exerça pas seulement sur
la Fraternité, mais sur toute l’Église. Mgr. Fulton Sheen
dit qu’un évêque, en tant que successeur des apôtres, est
tout d’abord au service de toute l’Église, avant même qu’il
soit au service d’un diocèse. Ceci se vérifia dans l’épiscopat
de Mgr Lefebvre. Des religieux, hommes et femmes, voulant
demeurer fidèles à la règle de leur fondateurs se tournèrent
aussi vers lui : Dominicains et Dominicaines, Capucins,
Bénédictins et Bénédictines, Rédemptoristes, Carmélites
[1] . Voyant en lui un évêque qui suivait la Providence,
ils étaient certains de ne pas se tromper en le suivant.
Il est presque le second fondateur de ces ordres. On voit
bien le rôle d’un évêque dans l’Église.
Dieu
qui fait tout avec ordre, pourvoit toujours aux besoins
de son Eglise. Il est clair que Mgr Lefebvre est le prélat
prédit par Notre Dame de Bon Succès à Quito en 1634. Mgr
Lefebvre ne s’est pas désigné lui-même comme défenseur de
la foi. C’est la Providence qui le désigna. Comme il avait
suivi la volonté de Dieu toute sa vie, il allait simplement
continuer de le faire dans ce nouveau combat : il est
important de se le rappeler. Si en 1976 il continue son
séminaire d’Écône et procède aux ordinations sacerdotales,
et si en 1988 il procède aux consécrations épiscopales malgré
la prohibition de Rome; ce n’est pas par entêtement, mais
c’est parce qu’il y voit la volonté de Dieu qui le pousse
à agir pour préserver le sacerdoce et la messe catholique
de toujours dans des circonstances indépendantes de sa volonté.
Voilà
pourquoi le St Esprit choisi un évêque légitime pour diriger
le combat de la foi et permis que sa Fraternité soit approuvée
par l’Église. Il ne s’agit pas d’une oeuvre personnelle
mais d’une œuvre de Dieu. Voilà d’où viennent la légitimité,
l’autorité et la mission de la Fraternité. Elle n’est pas
une œuvre sauvage mais une œuvre d’Église. Voilà notre
assurance que Mgr Lefebvre suivait la volonté Divine et
non la sienne propre et que nous aussi nous suivons la volonté
Divine en le suivant.
Ce
point n’est pas sans importance en nos jours de grande confusion.
Nous voyons s’élever de nouveaux « docteurs en Israël »
qui se croient experts en théologie, en droit canonique,
en liturgie parce qu’ils sont capables de lire un manuel!
Nous entendons dire que tel prêtre a quitté la Fraternité
pour devenir « indépendant », ou que tel prêtre
sédévacantiste s’est même fait consacrer évêque! Ces experts,
ces prêtres et ces évêques n’ont aucune légitimité, ni autorité
ni mission dans l’Église. On le voit bien à leurs fruits :
ils créent la confusion, la division et détournent les fidèles
de la messe et des sacrements à cause de leurs opinions.
Les sédévacantistes rejettent le Pape mais au fond ils n’en
ont pas besoin. En effet, tous ces sédévacantistes pontifient
infailliblement à sa place!
Quelle
assurance avons-nous de faire la volonté Divine en suivant
ces autodidactes? Aucune, absolument aucune! Certains
de ces prêtres indépendants profitent même bien de la crise
de l’Église qu’ils considèrent comme une bonne excuse pour
faire ce qu’ils veulent sans évêques, ni supérieurs ni structures
écclésiatiques pour les surveiller. Ce genre de prêtre
n’est malheureusement pas nouveau dans l’Église. Déjà le
concile de Trente s’en plaignait et émis un décret repris
par le code de 1917 : « Tout clerc doit être
inscrit à un diocèse ou a un institut religieux : les
clercs vagi ne sont admis nulle part » (canon 111,
1) Inutile d’invoquer la crise comme excuse puisque le
bon Dieu nous a donné le moyen, même dans cette crise de
respecter la loi de son Église : Mgr Lefebvre et sa
Fraternité.
En
ce temps de l’avent souvenez-vous des bourses St Joseph
dans vos aumônes. Que la sainte saison de l’avent soit
profitable à votre avancement spirituel. Tous mes vœux
pour de joyeuses et saintes fêtes de Noël.
Avec
l’assurance de mes prières,