Chers lecteurs,
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Malgré la terrible crise de l’Église
qui a suivi Vatican II, il semble qu’il reste un domaine où
la doctrine Catholique a été souvent réaffirmée par les Papes
modernes. Il s’agit de celui de la moralité. En effet, il se
passe rarement une semaine sans que le Pape ou des membres de
la Curie Romaine ne déclarent qu’il faut éviter l’adultère,
les relations sexuelles pré-maritales, l’avortement, la contraception,
etc. Prenons par exemple le message délivré par le Pape Benoît
XVI lors de son voyage au Brésil il y a quelques mois. L’édition
du 11 mai 2007 du journal « Leader-Post » de
Régina (SK) rapportait ce qui suit: « Sao Paulo, Brésil
(Reuters). Le Pape Benoît a dit aux jeunes Brésiliens d’éviter
le sexe avant le mariage et de dire non aux drogues, lors d’un
immense rassemblement jeudi (…). Il faut que les jeunes hommes
et femmes bâtissent leurs vies autour de leurs familles, et
qu’ils demeurent fidèles à leurs conjoints une fois mariés,
a déclaré le Pape à 30,000 jeunes enthousiastes qui remplissaient
à craquer un stade de soccer de Sao Paulo. ‘Soyez les promoteurs
de la vie, de son commencement à sa fin naturelle’ a-t-il dit,
assis sur un trône rouge magnifiquement ouvragé. Durant son
premier voyage en Amérique Latine depuis son accession au pouvoir,
le Pape met l’accent sur les enseignements Catholiques Romains
contre l’avortement et en faveur des valeurs familiales. (…)
Lors d’un long discours, il insista pour qu’ils conforment leurs
vies à un code moral strict, et de ne pas gaspiller leur jeunesse.
(…) ‘Je vous confie donc la grande mission d’évangéliser les
jeunes hommes et femmes qui se sont égarés en ce monde tels
des brebis sans berger,’ a-t-il dit. »
Néanmoins, ce genre d’interventions semble avoir
peu d’influence sur les gens, spécialement les jeunes. Continuons
notre lecture du «Leader-Post»: « Malgré tout,
plusieurs couples d’adolescents s’embrassaient et se lutinaient
en attendant l’arrivée du Pape au stade sportif. (…) Robson
de Campos, 20 ans, a fait un voyage de vingt heures en autocar
à partir de la province de Minas Gerais afin de participer
au rassemblement. ‘C’est magnifique qu’il parle aux jeunes;
il y a tellement de jeunes en ce pays qui manquent de direction,’
a-t-il dit. Mais au sujet de la contraception et du sexe, il
déclare: ‘C’est une erreur; l’Église se doit d’être plus flexible.’ »
Quand on voit l’attitude du jeune clergé et des religieuses
Brésiliens en attendant l’arrivée du Pape, on est en droit de
se demander si les vœux du jeune Robson ne sont pas sur le point
de se réaliser. En effet, pendant que les adolescents étaient
occupés à faire ce que l’on sait, les âmes consacrées, elles,
s’éclataient à qui mieux mieux. Leur manque total de dignité
nous fait craindre pour l’avenir du Brésil.
Malheureusement, ce que les Catholiques modernes
attendent du Pape, ce n’est pas un retour aux contraintes morales
du passé, mais plutôt une forme d’approbation de leur laxisme.
Les gens veulent en effet que le Pape les aide à se sentir en
paix, sans qu’ils aient à changer de conduite. Ils n’ont pas
la notion d’une base objective à la rectitude morale. En d’autres
mots, ils ne comprennent pas que même le Pape ne peut changer
le code de moralité, qu’il ne peut rendre bon ce qui est mauvais.
Leur terrible manque de connaissances en matière de doctrine
Catholique, et même d’éthique naturelle, les rend aveugles à
l’état réel de leurs âmes. Et nous ne pouvons leur lancer la
pierre, car ils ne sont pas les premiers responsables de leur
aveuglement. En effet, leurs Pasteurs ont négligé de les guider.
Vous allez peut-être m’objecter que je viens de
me contredire, puisque j’ai affirmé un peu plus tôt que Rome
n’avait cessé de proclamer la nécessité d’observer le code moral.
Rassurez-vous, cette contradiction n’est qu’apparente. Ou plutôt,
la contradiction se trouve du côté du Pape et des autres officiels
Romains. Permettez-moi de m’expliquer: D’une part, ils disent
aux gens qu’ils doivent conformer leur vie à un code strict
de moralité mais, d’autre part, ils font la promotion d’un œcuménisme
qui mène à croire qu’on peut se sauver dans toutes les religions.
Vous me direz peut-être que le Pape Benoît XVI se distingue
de ses quatre prédécesseurs? Écoutez seulement ce qu’il a dit
au sujet de la rencontre œcuménique qui eut lieu à Assise en
1986, et vous verrez que la rumeur voulant qu’il s’y était opposé
est fausse: « Je ne peux pas oublier, dans le contexte
d'aujourd'hui, l'initiative de mon Prédécesseur de sainte mémoire,
Jean-Paul II, qui voulut réunir ici, en 1986, les représentants
des confessions chrétiennes et des diverses religions du monde,
pour une rencontre de prière pour la paix. Ce fut une intuition
prophétique et un moment de grâce, comme je l'ai réaffirmé il
y a quelques mois dans ma lettre à l'Évêque de cette ville,
à l'occasion du vingtième anniversaire de cet événement. Le
choix de célébrer cette rencontre à Assise était précisément
suggéré par le témoignage de François comme homme de paix, que
de nombreuses personnes, même d'autres tendances culturelles
et religieuses, considèrent avec sympathie.» (Cf. L’homélie
de Benoît XVI à Assise, le 17 juin 2007, telle que rapportée
par www.vatican.va, le
site officiel du Saint Siège). Même si, au cours de la même
homélie, le Pape a pris la précaution de rappeler qu’il ne fallait
pas tomber dans l’indifférentisme, cela ne change rien au fait
que de tels rassemblements œcuméniques font un dommage incalculable
aux âmes. C’est un peu comme si un père de famille encourageait
son fils à faire du camping avec une jeune fille, et qu’il lui
disait du même souffle de demeurer chaste!
En effet, comment les gens pourraient-ils participer
au mouvement œcuménique et ne pas devenir indifférents en matière
religieuse? Comme le disait Mgr Williamson, Recteur de notre
Séminaire de la Reja (Argentine), « si toutes les religions
sont bonnes, alors aucune d’entre elles n’est bonne! »
Et c’est bien vrai. Sachant que le concept même de Dieu implique
qu’il ne puisse n’y en avoir qu’un seul, il s’ensuit que Dieu
ne peut révéler quoique ce soit de contradictoire sur lui-même
ou sur sa volonté. En d’autres mots, au concept du Dieu unique,
correspond celui d’une seule Religion vraie. C’est pourquoi
la promotion d’un faux œcuménisme, comme celui que nous avons
aujourd’hui, ne peut que conduire à l’abandon de la vraie Religion.
À partir de ce moment-là, la Foi, la morale, tout, devient flou
et embrouillé. Les jeunes, eux, sont logiques: Si on peut se
sauver dans toutes les religions, alors pourquoi se sacrifier
en suivant le code moral de l’Église Catholique? Si le Pape
et la Curie Romaine veulent vraiment guider les gens sur la
voie de la vraie moralité, qu’ils commencent donc à rectifier
leurs propres idées sur l’œcuménisme. Autrement, leurs esprits
et ceux de leurs fidèles demeureront remplis de brume, et nous
continuerons d’être les tristes témoins d’une situation déjà
fustigée par Notre Seigneur:
« Laissez-les: ce sont des aveugles qui conduisent
des aveugles! Or si un aveugle guide un aveugle, tous les deux
tomberont dans un trou. » (Matthieu, 15 :14).
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