Communicantes

Accueil
Communicantes: Mai 2001
 

Harry Potter
Et la commercialisation de la magie

par Patricia MacLean

« Les livres mauvais abonderont sur la terre et les esprits des ténèbres répandront partout un éloignement universel de tout ce qui concerne le service de Dieu. »

« Tous les gouvernements civils auront le même et unique plan, qui sera d’abolir tout principe religieux, pour paver la voie au matérialisme, à l’athéisme, au spiritisme et à toutes les sortes de vices ».

Notre-Dame de la Salette, 19 septembre 1846



La culture populaire de l’occulte

Une visite de la librairie The Omega Centre, dans le centre de Toronto, qui se vante d’être « la plus grande librairie de Holistique et de Métaphysique au Canada », en d’autres mots une boutique de l’occulte, révèle que les gens inclinés à la nécromancie sont de plus en plus nombreux. La boutique est en elle-même une expérience. En bruit de fond vous entendez un rythme de tambours africains. Après un certain temps, vous avez l’impression d’un refrain perpétuel joué dans votre propre esprit. L’odeur de l’encens continue d’imprégner vos vêtements même après le long voyage de retour à la maison par le métro. Une multitude de livres se présentent à vous sur beaucoup de sujets de l’occulte. Livres qui tout à la fois vous attirent et vous intriguent par leur côté étrange, tout comme les gens que vous rencontrez là. Les affaires semblent être bonnes; la librairie vient d’agrandir. Dans la florissante section (pour enfants) des sorcières et des malins génies, vous pouvez trouver des joyaux tels : Le livre de la sorcellerie : où l’apprenti trouve des sorts, des potions, des contes fantastiques et 50 enchantements à réaliser. Dans la collection du Club des Filles, on trouve : Prédire l’avenir : décourvrez les secrets de votre futur fantastique. Les adolescents seront captivés par un livre comme : L’adolescent ensorceleur : La sorcellerie pour une nouvelle génération. Ce livre à grands succès comporte une introduction pour les parents : « Vous pouvez laisser lire ce livre par vos enfants. Il ne contient rien de mal, et peut-être vous aidera-t-il à comprendre pourquoi la sorcellerie est une des religions qui croît le plus vite en Amérique actuellement » !

Etalés bien en évidence, à côté des publications variées de Hades, se trouvent les livres Harry Potter. De fait, ils ne se trouvent pas seulement dans la section pour enfants, mais aussi dans la section pour adultes, « choix du libraire ». Les adeptes de l’occultisme acceptent Harry. Par contre, les livres de C.S. Lewis et de J.R.R. Tolkien, ne se trouvent nulle part. Il s’agit beaucoup plus, dans les livres Harry Potter, que d’imagination romanesque. Nous pourrions les décrire comme un plan de « marketing » dans le but de répandre l’occulte, la magie.

Joanne Kathleen Rowling, la créatrice maintenant célèbre et incroyablement riche de la série Harry Potter a réussi à dépeindre l’occulte d’une manière qui apparaît positive, réussissant à gagner directement l’imagination des enfants, et indirectement la sympathie du public pour les sorciers et sorcières. Les livres Harry Potter attirent tellement, en fait, que plus de 40 millions d’exemplaires ont déjà été vendus et que des traductions en 35 langues existent sur le marché. A côté des medias de l’imprimé, Warner Brothers est en train de produire un film inspiré du premier livre, Harry Potter et la pierre philosophale. La première du film est attendue cet été.

Les listes d’attente dans les bibliothèques publiques pour le 3ème et le 4ème livre de la série sont sans aucun précédent pour des livres d’enfants. En date du 21 mars 2001, le 3ème livre, Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, publié en 1999, est réservé par 666 personnes dans les bibliothèques du Toronto métropolitain. En d’autres mots, 666 personnes attendent encore leur tour pour emprunter ce livre qui a été publié voici deux ans. Dans les bibliothèques du Toronto métropolitain seulement, 258 exemplaires du livre sont disponibles pour le prêt. Publié en juillet 2000, le 4ème livre, Harry Potter et la coupe de feu, est réservé par 115 personnes et pas moins de 464 exemplaires sont en prêt à Toronto seulement, soit presque le double du nombre disponible pour le 3ème livre. Or ce 4ème livre a 636 pages (en anglais), une brique imposante pour des enfants ! Les nombres ci-dessus n’incluent pas les exemplaires en gros caractères, ou en disque compact ou sur cassettes audio. Et comme il convient à notre époque, les livres Harry Potter sont également disponibles en Braille.

Les écoles publiques, subventionnées par le gouvernement, permettent que les livres Harry Potter soient utilisés comme partie intégrante du programme d’études. Les étudiants comme les professeurs écrivent des lettres à Mme Rowling pour louer ses livres. Une de ces lettres, que l’on trouve sur la jaquette de couverture de l’édition livre de poche Raincoast de Harry Potter et la chambre aux secrets, cite la jeune Fiona Chadwick, agée de 9 ans : « J’aime beaucoup les livres Harry Potter. Dans ma classe, nous les lisons comme un conte. Je pense que toute la classe les aime, mais la seule chose mauvaise, est qu’on arrive pas à interrompre la lecture ».

A travers Harry Potter, J.K. Rowling a apporté le monde de l’occulte aux jeunes audiences, et l’a rendu accessible et perçu apparemment comme donnant des pouvoirs au niveau individuel. Chez un public plus âgé, les livres de Rowling ont estompé sinon brisé un sens naturel du tabou face à l’occulte.

Dans les livres Harry Potter des jeunes sorciers et magiciens apprennent par la pratique comment préparer des potions magiques et comment jeter un sort. Ils s’entretiennent de temps en temps avec une multitude « d’esprits frappeurs ». Harry Potter, le jeune apprenti sorcier, héros des livres, a un don spécial. Il est un « parselmouth », c’est à dire qu’il sait parler le langage des serpents. L’apparition dans l’histoire de balais volants, de chaudrons de sorcier et de baguettes magiques sert à autre chose qu’à simplement composer une atmosphère de drame : ils font partie essentielle de la culture des jeunes sorciers et magiciens. Il y a une grande différence entre les contes traditionnels pour enfants et les livres Harry Potter : ceux-ci dépeignent le monde des sorciers et des magiciens comme un univers auquel ils peuvent aspirer, et s’identifier. Et de fait, des enfants ont écrit à J.K. Rowling lui demandant comment faire pour s’inscrire à l’école de sorcellerie et de magie Hogwarts School of Witchcraft and Wizardy. La qualité de sorcier ou de magicien est présenté comme un don. Dans les livres Harry Potter, les sorciers et magiciens ne sont pas les traditionnels agents du mal; ce sont des enfants qui existent dans notre mode de relativisme moral. « Harry Potter n’est pas un petit garçon parfait. Il contourne et enfreint les lois quand cela lui convient ... Tout simplement, il n’y a pas de lois dans les livres Harry Potter, ou du moins pas de lois qui ne puissent être transgressées au nom du plaisir et de l’aventure »! Harry Potter est un esprit libre. Rowling a délibérément crée son caractère principal de cette manière. Le pauvre petit magicien est un orphelin, ce que Rowling voit comme quelque-chose de positif, car « cela libère l’enfant d’un certain poids d’exigences parentales ». En d’autres mots, l’enfant devient sa propre loi.

Le titre et le fond de la trame du premier livre de la série, Harry Potter et la pierre philosophale, exploitent l’aura de la pierre philosophale. L’encyclopédie anglaise The Encyclopedia of Occultism and Parapsychology, en sa 3ème édition, explique que l’on croyait que la pierre philosophale contenait le secret de la transmutation. C’est-à-dire la capacité de changer des métaux en de l’or. Elle contenait en plus le secret de la santé et de la vie, car par elle pouvait être distillé l’élixir de vie. Oui, par la pierre philosophale, on prétendait pouvoir alonger la vie ou améliorer la qualité de vie. C’est ici l’un des messages présentés dans le premier livre de Rowling. Si cependant la pierre philosophale vous échappe, il n’y a pas à vous inquiéter. « Après tout, pour un esprit formé, la mort n’est que la prochaine grande aventure » comme l’explique dans le livre le professeur Dumbledore, que Harry Potter admire, pour consoler ce dernier lorsqu’il eut découvert la destruction de la pierre philosophale. Les adeptes de la sorcellerie croyent qu’il n’y a ni ciel ni enfer. Ils croient plutôt en la réincarnation, et pensent que la mort n’est que la prochaine grande aventure !

Les éléments d’occultisme sont mis en scène dans les livres Harry Potter comme intriguants et amusants. Mais, pour qui aspire à la sainteté, ces livres corrompent l’imagination. « Un enfant devient ce qu’il lit ». La popularité spectaculaire de ces livres et leur pouvoir d’influencer une génération entière ne peuvent que réjouir le diable. C’est toute une veine pour le père du mensonge.

La femme derrière Harry Potter

J.K. Rowling est née à Chipping Sodbury près de Bristol dans le sud-ouest de l’Angleterre le 31 juillet 1965. Elle fréquenta l’université Exeter où elle étudia les langues. Elle raconte son expérience de l’université : « Au départ, ce fut un peu un choc pour moi. Je m’attendais à me trouver au milieu de gens comme moi – de pensée radicale. C’était fantastique, mais on ne m’a pas beaucoup donné la chance d’être la radicale que je voulais ». C’est dommage qu’elle n’élabore pas sur ce qu’elle signifie exactement par le terme « radical », nous abandonnant à des conjectures.

L’éducation de Rowling a été essentiellement libérale et laïque. Selon les interviews et une biographie non officielle accessible aujourd’hui, la foi chrétienne n’est jamais mentionnée comme ayant eu un rôle quelconque dans sa vie. Elle mentionne cependant que sa fête favorite est l’Halloween. A propos de son enfance, elle explique que « la chose importante, a été qu’aucun livre n’a jamais été interdit ou censuré pour moi... J’étais comme ma mère. J’aurais lu tout et n’importe quoi. Aucun de mes parents n’était intéressé par la musique classique. Ils aimaient les Beatles et autres productions des années 60, tout comme moi ».

Marchands et manipulateurs des foules

On connaît en particulier deux personnes ayant eu une forte influence sur Rowling durant son adolescence. L’une est Miss Sheperd, professeur d’Anglais au niveau secondaire que Rowling décrit dans une interview. « Elle m’a fait connaître un type de femme différent, je suppose. C’était une féministe, et perspicace. J’ai beaucoup appris d’elle, et nous sommes toujours en relation. Elle était le seul professeur en qui je me suis confiée. Elle inspirait la confiance ». La seconde figure est l’écrivain feministe Jessica Mitford. On a dit que Rowling était entichée d’elle. « L’écrivain qui m’a le plus influencée est, sans aucun doute, Jessica Mitford. Lorsque ma grande tante me donna le livre « Hons and Rebels », alors que j’avais 14 ans, l’auteur devint immédiatement mon héroïne. Elle s’était échappée de la maison familiale pour combattre dans la guerre civile en Espagne emportant avec elle un appareil photographique qu’elle chargea sur le compte de son père. Je souhaitais d’avoir le cran pour faire quelque-chose de semblable. Elle avait un courage moral extraordinaire. J’aime le fait qu’elle ait gardé certains traits de son adolescence, elle n’a pas changé de politique – elle a été tout au cours de sa vie une socialiste autodidacte. Je pense avoir lu tout ce qu’elle a écrit. J’ai même donné son nom à ma fille ».

Evelyn Waugh, auteur et amie de la famille Mitford, a ces mots révélateurs dans une lettre écrite à Nancy, la soeur de Jessica : « Est-ce que Decca (surnom familial de Jessica) est toujours une communiste ? Cela doit être joliment inconfortable pour elle aux USA. J’aurais dû y penser. Elle ne semble pas avoir fait grand-chose pour aider les « loyalistes » en Espagne ». Elle ne faisait que vivre à leurs dépens.

L’héroïne de Rowling dépeint d’elle-même une image impudente dans son autobiographie « A fine Old Conflict », où elle raconte l’époque où elle vivait aux USA, tout en étant communiste. Ce n’est pas sans ironie que cette communiste insolente et impénitente défende le sénateur McCarthy dans ce seul livre. La vraie Mitford, en nature, vivait au dépens de la société aux USA. (...) Courage moral? Non. Immaturité d’adolescente ? En effet. Voilà l’héroïne féministe indépendante et idéaliste de J.K. Rowling, l’auteur de Harry Potter.

Il est clair, d’après ces témoignages, que J.K. Rowling est une femme de son temps, imbue de beaucoup de ses goûts, de ses idéologies fausses et de ses contradictions. Que peut-on attendre d’une personne ayant de telles inclinations?

La sorcière devient adulte

Selon des amis d’enfance, le refrain favori de Rowling était « Oh, let’s play witches and wizards. – Oh, jouons aux sorciers et magiciens ». Devenue adulte, Rowling a fait de ce jeu une occupation lucrative. La série, qui se continue, des livres de Harry Potter, raconte les aventures d’enfants sorciers et magiciens alors qu’ils progressent dans l’école de sorcellerie « Hogwarts school of Witchcraft and Wizardy ». Il est en vérité intéressant qu’une femme qui se proclame féministe et radicale choisisse de mettre en scène des sorcières. Intéressant, en effet, selon ce qui a été observé : « la sorcellerie subit actuellement un regain d’intérêt énorme dans les cercles féministes, comme un antagonisme à la foi chrétienne ». La foi chrétienne est bien sûr patriarchale, ce que les féministes abhorrent. Plutôt que de prier Dieu, « les groupes féministes issus des sectes protestantes traditionnelles célèbrent et prient des déesses païennes ». Et bien que Rowling n’a jamais indiqué qu’elle pratique elle-même quelque forme de sorcellerie, ses livres révèlent un dégré de familiarité avec le domaine de l’occulte qui est autre chose qu’un intérêt passager. A des jeunes lui demandant des conseils pour commencer à écrire des livres, Rowling répondit : « Commencez par écrire ce que vous savez. Décrivez vos propres expériences et sentiments. C’est ce que je fais » !


« Quand tu seras entré dans le pays que te donne le Seigneur, ton Dieu, tu ne te mettras pas à imiter les pratiques abominables des peuples de ce pays. Il ne se devra trouver personne chez toi qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille, aucun devin, aucun astrologue, aucun augure, aucun sorcier ni magicien, aucun spirite, aucun devin ni évocateur de morts, car le Seigneur ton Dieu a en horreur ceux qui s’adonnent à ces pratiques, et c’est à cause de ces abominations que le Seigneur, ton Dieu, chasse devant toi ces nations ». (Deut. 18 : 10-12)

Home | Contact | Mass Centres | Schools | Pilgrimages | Retreats | Precious Blood Residence
District Superior's Ltrs | Superor General's Ltrs | Various
Newsletter | Eucharistic Crusade | Rosary Clarion | For the Clergy | Coast to Coast | Saints | Links