Harry
Potter
Et
la commercialisation de la magie
par
Patricia MacLean
« Les
livres mauvais abonderont sur la terre et les esprits des ténèbres répandront
partout un éloignement universel de tout ce qui concerne le service de
Dieu. »
« Tous
les gouvernements civils auront le même et unique plan, qui sera d’abolir
tout principe religieux, pour paver la voie au matérialisme, à l’athéisme,
au spiritisme et à toutes les sortes de vices ».
Notre-Dame
de la Salette, 19 septembre 1846
La
culture populaire de l’occulte
Une
visite de la librairie The Omega Centre, dans le centre de Toronto,
qui se vante d’être « la plus grande librairie de Holistique et de
Métaphysique au Canada », en d’autres mots une boutique de l’occulte,
révèle que les gens inclinés à la nécromancie sont de plus en plus nombreux.
La boutique est en elle-même une expérience. En bruit de fond vous entendez
un rythme de tambours africains. Après un certain temps, vous avez l’impression
d’un refrain perpétuel joué dans votre propre esprit. L’odeur de l’encens
continue d’imprégner vos vêtements même après le long voyage de retour
à la maison par le métro. Une multitude de livres se présentent à vous
sur beaucoup de sujets de l’occulte. Livres qui tout à la fois vous attirent
et vous intriguent par leur côté étrange, tout comme les gens que vous
rencontrez là. Les affaires semblent être bonnes; la librairie vient d’agrandir.
Dans la florissante section (pour enfants) des sorcières et des malins
génies, vous pouvez trouver des joyaux tels : Le livre de la sorcellerie :
où l’apprenti trouve des sorts, des potions, des contes fantastiques et
50 enchantements à réaliser. Dans la collection du Club des Filles,
on trouve : Prédire l’avenir : décourvrez les secrets de
votre futur fantastique. Les adolescents seront captivés par un livre
comme : L’adolescent ensorceleur : La sorcellerie pour une
nouvelle génération. Ce livre à grands succès comporte une introduction
pour les parents : « Vous pouvez laisser lire ce livre par vos
enfants. Il ne contient rien de mal, et peut-être vous aidera-t-il à comprendre
pourquoi la sorcellerie est une des religions qui croît le plus vite en
Amérique actuellement » !
Etalés
bien en évidence, à côté des publications variées de Hades, se
trouvent les livres Harry Potter. De fait, ils ne se trouvent pas seulement
dans la section pour enfants, mais aussi dans la section pour adultes,
« choix du libraire ». Les adeptes de l’occultisme acceptent
Harry. Par contre, les livres de C.S. Lewis et de J.R.R. Tolkien, ne se
trouvent nulle part. Il s’agit beaucoup plus, dans les livres Harry Potter,
que d’imagination romanesque. Nous pourrions les décrire comme un plan
de « marketing » dans le but de répandre l’occulte, la magie.
Joanne
Kathleen Rowling, la créatrice maintenant célèbre et incroyablement riche
de la série Harry Potter a réussi à dépeindre l’occulte d’une manière
qui apparaît positive, réussissant à gagner directement l’imagination
des enfants, et indirectement la sympathie du public pour les sorciers
et sorcières. Les livres Harry Potter attirent tellement, en fait, que
plus de 40 millions d’exemplaires ont déjà été vendus et que des traductions
en 35 langues existent sur le marché. A côté des medias de l’imprimé,
Warner Brothers est en train de produire un film inspiré du premier livre,
Harry Potter et la pierre philosophale. La première du film est
attendue cet été.
Les
listes d’attente dans les bibliothèques publiques pour le 3ème
et le 4ème livre de la série sont sans aucun précédent pour
des livres d’enfants. En date du 21 mars 2001, le 3ème livre,
Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, publié en 1999, est réservé
par 666 personnes dans les bibliothèques du Toronto métropolitain. En
d’autres mots, 666 personnes attendent encore leur tour pour emprunter
ce livre qui a été publié voici deux ans. Dans les bibliothèques du Toronto
métropolitain seulement, 258 exemplaires du livre sont disponibles pour
le prêt. Publié en juillet 2000, le 4ème livre, Harry Potter
et la coupe de feu, est réservé par 115 personnes et pas moins de
464 exemplaires sont en prêt à Toronto seulement, soit presque le double
du nombre disponible pour le 3ème livre. Or ce 4ème
livre a 636 pages (en anglais), une brique imposante pour des enfants
! Les nombres ci-dessus n’incluent pas les exemplaires en gros caractères,
ou en disque compact ou sur cassettes audio. Et comme il convient à notre
époque, les livres Harry Potter sont également disponibles en Braille.
Les
écoles publiques, subventionnées par le gouvernement, permettent que les
livres Harry Potter soient utilisés comme partie intégrante du programme
d’études. Les étudiants comme les professeurs écrivent des lettres à Mme
Rowling pour louer ses livres. Une de ces lettres, que l’on trouve sur
la jaquette de couverture de l’édition livre de poche Raincoast de Harry
Potter et la chambre aux secrets, cite la jeune Fiona Chadwick, agée
de 9 ans : « J’aime beaucoup les livres Harry Potter. Dans ma
classe, nous les lisons comme un conte. Je pense que toute la classe les
aime, mais la seule chose mauvaise, est qu’on arrive pas à interrompre
la lecture ».
A
travers Harry Potter, J.K. Rowling a apporté le monde de l’occulte aux
jeunes audiences, et l’a rendu accessible et perçu apparemment comme donnant
des pouvoirs au niveau individuel. Chez un public plus âgé, les livres
de Rowling ont estompé sinon brisé un sens naturel du tabou face à l’occulte.
Dans
les livres Harry Potter des jeunes sorciers et magiciens apprennent par
la pratique comment préparer des potions magiques et comment jeter un
sort. Ils s’entretiennent de temps en temps avec une multitude « d’esprits
frappeurs ». Harry Potter, le jeune apprenti sorcier, héros des livres,
a un don spécial. Il est un « parselmouth », c’est à dire qu’il
sait parler le langage des serpents. L’apparition dans l’histoire de balais
volants, de chaudrons de sorcier et de baguettes magiques sert à autre
chose qu’à simplement composer une atmosphère de drame : ils font
partie essentielle de la culture des jeunes sorciers et magiciens. Il
y a une grande différence entre les contes traditionnels pour enfants
et les livres Harry Potter : ceux-ci dépeignent le monde des sorciers
et des magiciens comme un univers auquel ils peuvent aspirer, et s’identifier.
Et de fait, des enfants ont écrit à J.K. Rowling lui demandant comment
faire pour s’inscrire à l’école de sorcellerie et de magie Hogwarts School
of Witchcraft and Wizardy. La qualité de sorcier ou de magicien est présenté
comme un don. Dans les livres Harry Potter, les sorciers et magiciens
ne sont pas les traditionnels agents du mal; ce sont des enfants qui existent
dans notre mode de relativisme moral. « Harry Potter n’est pas un
petit garçon parfait. Il contourne et enfreint les lois quand cela lui
convient ... Tout simplement, il n’y a pas de lois dans les livres Harry
Potter, ou du moins pas de lois qui ne puissent être transgressées au
nom du plaisir et de l’aventure »! Harry Potter est un esprit libre.
Rowling a délibérément crée son caractère principal de cette manière.
Le pauvre petit magicien est un orphelin, ce que Rowling voit comme quelque-chose
de positif, car « cela libère l’enfant d’un certain poids d’exigences
parentales ». En d’autres mots, l’enfant devient sa propre loi.
Le
titre et le fond de la trame du premier livre de la série, Harry Potter
et la pierre philosophale, exploitent l’aura de la pierre philosophale.
L’encyclopédie anglaise The Encyclopedia of Occultism and Parapsychology,
en sa 3ème édition, explique que l’on croyait que la pierre
philosophale contenait le secret de la transmutation. C’est-à-dire la
capacité de changer des métaux en de l’or. Elle contenait en plus le secret
de la santé et de la vie, car par elle pouvait être distillé l’élixir
de vie. Oui, par la pierre philosophale, on prétendait pouvoir alonger
la vie ou améliorer la qualité de vie. C’est ici l’un des messages présentés
dans le premier livre de Rowling. Si cependant la pierre philosophale
vous échappe, il n’y a pas à vous inquiéter. « Après tout, pour un
esprit formé, la mort n’est que la prochaine grande aventure » comme
l’explique dans le livre le professeur Dumbledore, que Harry Potter admire,
pour consoler ce dernier lorsqu’il eut découvert la destruction de la
pierre philosophale. Les adeptes de la sorcellerie croyent qu’il n’y a
ni ciel ni enfer. Ils croient plutôt en la réincarnation, et pensent que
la mort n’est que la prochaine grande aventure !
Les
éléments d’occultisme sont mis en scène dans les livres Harry Potter comme
intriguants et amusants. Mais, pour qui aspire à la sainteté, ces livres
corrompent l’imagination. « Un enfant devient ce qu’il lit ».
La popularité spectaculaire de ces livres et leur pouvoir d’influencer
une génération entière ne peuvent que réjouir le diable. C’est toute une
veine pour le père du mensonge.
La
femme derrière Harry Potter
J.K.
Rowling est née à Chipping Sodbury près de Bristol dans le sud-ouest de
l’Angleterre le 31 juillet 1965. Elle fréquenta l’université Exeter où
elle étudia les langues. Elle raconte son expérience de l’université :
« Au départ, ce fut un peu un choc pour moi. Je m’attendais à me
trouver au milieu de gens comme moi – de pensée radicale. C’était fantastique,
mais on ne m’a pas beaucoup donné la chance d’être la radicale que je
voulais ». C’est dommage qu’elle n’élabore pas sur ce qu’elle signifie
exactement par le terme « radical », nous abandonnant à des
conjectures.
L’éducation
de Rowling a été essentiellement libérale et laïque. Selon les interviews
et une biographie non officielle accessible aujourd’hui, la foi chrétienne
n’est jamais mentionnée comme ayant eu un rôle quelconque dans sa vie.
Elle mentionne cependant que sa fête favorite est l’Halloween. A propos
de son enfance, elle explique que « la chose importante, a été qu’aucun
livre n’a jamais été interdit ou censuré pour moi... J’étais comme ma
mère. J’aurais lu tout et n’importe quoi. Aucun de mes parents n’était
intéressé par la musique classique. Ils aimaient les Beatles et autres
productions des années 60, tout comme moi ».
Marchands
et manipulateurs des foules
On
connaît en particulier deux personnes ayant eu une forte influence sur
Rowling durant son adolescence. L’une est Miss Sheperd, professeur d’Anglais
au niveau secondaire que Rowling décrit dans une interview. « Elle
m’a fait connaître un type de femme différent, je suppose. C’était une
féministe, et perspicace. J’ai beaucoup appris d’elle, et nous sommes
toujours en relation. Elle était le seul professeur en qui je me suis
confiée. Elle inspirait la confiance ». La seconde figure est l’écrivain
feministe Jessica Mitford. On a dit que Rowling était entichée d’elle.
« L’écrivain qui m’a le plus influencée est, sans aucun doute, Jessica
Mitford. Lorsque ma grande tante me donna le livre « Hons and Rebels »,
alors que j’avais 14 ans, l’auteur devint immédiatement mon héroïne. Elle
s’était échappée de la maison familiale pour combattre dans la guerre
civile en Espagne emportant avec elle un appareil photographique qu’elle
chargea sur le compte de son père. Je souhaitais d’avoir le cran pour
faire quelque-chose de semblable. Elle avait un courage moral extraordinaire.
J’aime le fait qu’elle ait gardé certains traits de son adolescence, elle
n’a pas changé de politique – elle a été tout au cours de sa vie une socialiste
autodidacte. Je pense avoir lu tout ce qu’elle a écrit. J’ai même donné
son nom à ma fille ».
Evelyn
Waugh, auteur et amie de la famille Mitford, a ces mots révélateurs dans
une lettre écrite à Nancy, la soeur de Jessica : « Est-ce que
Decca (surnom familial de Jessica) est toujours une communiste ? Cela
doit être joliment inconfortable pour elle aux USA. J’aurais dû y penser.
Elle ne semble pas avoir fait grand-chose pour aider les « loyalistes »
en Espagne ». Elle ne faisait que vivre à leurs dépens.
L’héroïne
de Rowling dépeint d’elle-même une image impudente dans son autobiographie
« A fine Old Conflict », où elle raconte l’époque où elle vivait
aux USA, tout en étant communiste. Ce n’est pas sans ironie que cette
communiste insolente et impénitente défende le sénateur McCarthy dans
ce seul livre. La vraie Mitford, en nature, vivait au dépens de la société
aux USA. (...) Courage moral? Non. Immaturité d’adolescente ? En effet.
Voilà l’héroïne féministe indépendante et idéaliste de J.K. Rowling, l’auteur
de Harry Potter.
Il
est clair, d’après ces témoignages, que J.K. Rowling est une femme de
son temps, imbue de beaucoup de ses goûts, de ses idéologies fausses et
de ses contradictions. Que peut-on attendre d’une personne ayant de telles
inclinations?
La
sorcière devient adulte
Selon
des amis d’enfance, le refrain favori de Rowling était « Oh, let’s
play witches and wizards. – Oh, jouons aux sorciers et magiciens ».
Devenue adulte, Rowling a fait de ce jeu une occupation lucrative. La
série, qui se continue, des livres de Harry Potter, raconte les aventures
d’enfants sorciers et magiciens alors qu’ils progressent dans l’école
de sorcellerie « Hogwarts school of Witchcraft and Wizardy ».
Il est en vérité intéressant qu’une femme qui se proclame féministe et
radicale choisisse de mettre en scène des sorcières. Intéressant, en effet,
selon ce qui a été observé : « la sorcellerie subit actuellement
un regain d’intérêt énorme dans les cercles féministes, comme un antagonisme
à la foi chrétienne ». La foi chrétienne est bien sûr patriarchale,
ce que les féministes abhorrent. Plutôt que de prier Dieu, « les
groupes féministes issus des sectes protestantes traditionnelles célèbrent
et prient des déesses païennes ». Et bien que Rowling n’a jamais
indiqué qu’elle pratique elle-même quelque forme de sorcellerie, ses livres
révèlent un dégré de familiarité avec le domaine de l’occulte qui est
autre chose qu’un intérêt passager. A des jeunes lui demandant des conseils
pour commencer à écrire des livres, Rowling répondit : « Commencez
par écrire ce que vous savez. Décrivez vos propres expériences et sentiments.
C’est ce que je fais » !
« Quand
tu seras entré dans le pays que te donne le Seigneur, ton Dieu, tu ne
te mettras pas à imiter les pratiques abominables des peuples de ce
pays. Il ne se devra trouver personne chez toi qui fasse passer par
le feu son fils ou sa fille, aucun devin, aucun astrologue, aucun augure,
aucun sorcier ni magicien, aucun spirite, aucun devin ni évocateur de
morts, car le Seigneur ton Dieu a en horreur ceux qui s’adonnent
à ces pratiques, et c’est à cause de ces abominations que le Seigneur,
ton Dieu, chasse devant toi ces nations ». (Deut. 18 : 10-12)
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